LE SAINT-ESPRIT, LE TEMOIGNAGE ET LA PREDICATION
Les dons spirituels sont la qualification donnée aux croyants en vue du service, et le témoignage est une partie essentielle du travail qu'elle leur permet d'accomplir.
1. C'est le propre de l'Esprit de rendre témoignage.
« Quand sera venu le Consolateur... Il rendra témoignage de moi... Il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. Il me glorifiera, parce qu'il prendra de ce qui est à moi et vous l'annoncera », Jn. 15. 26 et 16.13-14. « C'est l'Esprit qui rend témoignage, parce que l'Esprit est la vérité », 1 Jn. 5.6.
Depuis que Jésus-Christ est monté au ciel avec son Corps ressuscité et glorifié, c'est l'œuvre de l'Esprit de lui rendre partout témoignage. Il ne parle pas de lui-même, c'est-à-dire qu'il ne prend pas la place du Sauveur. Il vient, au contraire, révéler, glorifier et mettre spirituellement en nous Celui qui s'est donné pour nous. Seul le Saint-Esprit, un avec le Père et le Fils, connaît les choses de Dieu et peut nous les faire connaître, 1 Cor. 2.10-11. Remarquez que c'est au Fils qu'il rend témoignage. En effet, le témoignage rendu au Père seul ne peut que nous condamner, car le Dieu juste et saint doit punir des pécheurs tels que nous. Mais c'est la révélation de son amour manifesté en Jésus-Christ qui nous sauve. Voilà pourquoi Jésus déclare que l'Esprit le glorifiera, sans porter préjudice au Père, puisqu'ils sont un et que ce qui est à l'un est à l'autre, Jn. 16. 14-15.
2. Les croyants aussi doivent rendre témoignage à Jésus-Christ.
« Et vous aussi, vous rendrez témoignage parce que vous êtes avec moi dès le commencement », Jn. 15.27. « Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé. Car c'est en croyant du cœur qu'on parvient à la justice, et c'est en confessant de la bouche qu'on parvient au salut...» Rom. 10.9-10. Dieu laisse les croyants sur la terre pour qu'ils portent à d'autres le salut qu'ils ont trouvé, et Jésus, au moment de quitter ses disciples, leur répète à plusieurs reprises l'ordre d'être partout ses témoins, Mt. 28.19 : Mc. 16.15, etc. Paul, dans le passage cité ci-dessus, fait du témoignage, avec la foi, une des conditions mêmes du salut. Car la foi sans les œuvres est morte, et une conviction qui ne s'exprime jamais, n'existe probablement pas : ce dont le cœur est plein, la bouche parle. C'est pourquoi Jésus déclare : « Quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père qui est dans les cieux ; mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi... » Mt. 10.32-33.
Obéissons-nous à un ordre aussi formel, ou vivons-nous repliés sur nous-mêmes à cause de notre faiblesse ou de notre timidité ? Nous serions, dans ce cas, sans excuse, car le Seigneur, qui donne le commandement, communique aussi la force de l'accomplir.
3. C'est par la puissance de l'esprit que notre témoignage peut être rendu.
Jésus connaissait la faiblesse de ses disciples et leur incapacité personnelle à proclamer son message. Aussi leur dit-il : « Vous êtes témoins de ces choses. Et voici, j'enverrai sur vous ce que mon Père a promis ; mais vous, restez dans la ville jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la puissance d'En-Haut », Lc. 24.48-49. Puis il ajoute : « Vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu'aux extrémités de la terre », Act. 1.8.
Il eût été parfaitement inutile que les disciples, livrés à eux-mêmes, partissent pour rendre témoignage. Tandis qu'après la réception de l'Esprit, accordé dans ce but, il n'était plus question de leur faiblesse, mais de sa puissance. Aussi voyons-nous les disciples, avec un courage indomptable, remporter au nom de Jésus-Christ victoire sur victoire. C'est qu'ils pouvaient dire en tous lieux : « Nous sommes témoins de ces choses, de même que le Saint-Esprit, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent », Act. 5.32. Lorsqu'Etienne discutait avec ses adversaires, « ils ne pouvaient résister à sa sagesse et à l'Esprit par lequel il parlait », Act. 6.10.
Paul a été le grand apôtre des païens parce que sa parole et sa prédication « ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d'Esprit et de puissance » et que son Evangile n'était pas « prêché en paroles seulement, mais avec puissance, avec l'Esprit Saint, et avec une pleine persuasion », 1 Cor. 2.4 et 1 Thess. 1.5.
Combien notre témoignage aujourd'hui serait plus fructueux si nous pouvions affirmer les mêmes choses ! Que Dieu nous donne d'être des témoins et des prédicateurs qui ne combattent pas avec les armes charnelles de la sagesse et des raisonnements humains, mais qui s'appuient uniquement sur la puissance de l'Esprit et prennent dans leurs mains son épée invincible, la Parole de Dieu, Eph. 6.17. Pour cela, cessons de regarder à notre incapacité et laissons cet Esprit agir et parler par nous. Il nous donnera l'amour des âmes, la sagesse d'En-Haut et la puissance qui convainc. Alors, nous ne serons pas confus au jour où Jésus-Christ devra nous confesser devant son Père.
René PACHE
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