SANS COMPROMIS A L’EGARD DE LA VERITE

 

 

SANS COMPROMIS A L’EGARD DE LA VERITE

 

Lectures bibliques: Jean 8. 44 ; Matth 12. 19 ; 2 Tim. 2.24.

 

La loyauté absolue à l'égard de la vérité doit occuper la première place dans la vie de tout serviteur de Dieu. Il est possible — et, en fait, cela se produit fréquemment — qu'un serviteur du Seigneur modifie la vérité sous l'influence des hommes, des circonstances ou de ses désirs personnels. La vérité est absolue et exige une loyauté sans détours de la part de tous les hommes et en toute circonstance. Nous pouvons sacrifier tout ce que nous possédons, si cela est nécessaire, mais nous ne pouvons pas sacrifier la vérité. Nous ne devons jamais la soumettre à nos desseins, mais nous devons toujours nous soumettre à ses exigences.

Nous sommes tous enclins à ignorer la vérité quand elle s'oppose à nos intérêts personnels. Que nous nous trouvions devant un dilemme, que le malheur frappe un membre de notre famille, ou qu'un ami intime soit dans la détresse, comme nous sommes prompts à renoncer à nos convictions pour nous dérober à une situation gênante, ou pour préserver nos bien-aimés de quelque danger que l'on peut éviter en adaptant la vérité aux circonstances. Par exemple, le fils d'un serviteur de Dieu exprime le désir d'être baptisé. Si son père est soucieux d'agir selon la vérité, comme il le ferait pour le fils d'une autre famille, il le présentera aux frères responsables de l'église, afin de leur laisser le soin de juger si le candidat est prêt au baptême ou non ; mais, comme il s'agit de son propre fils, qu'il veut baptiser à tout prix, au lieu de se conformer strictement à la Parole, il s'arrange pour modifier la procédure en sa faveur. Si son premier désir était d'obéir au Seigneur, il serait pleinement disposé à écouter l'avis des frères, et, par conséquent, échapperait à tout risque de partialité à l'égard de son fils.

 

Prenons une illustration. Une controverse doctrinale surgit dans une assemblée. Un certain nombre de frères se rangent avec empressement du côté de tel serviteur de Dieu, tandis qu'un nombre également important, préférant un autre serviteur, appuie son point de vue. Hélas ! aucun des deux partis n'est absolument fidèle à la vérité, car tous deux ont fait des compromis par suite de leur préférence pour certaines personnes. Oh ! combien nos affections influencent subtilement nos décisions, nous amenant à falsifier la Parole, au lieu de capituler devant elle.

 

Le standard du texte inspiré ne doit jamais être abaissé au niveau de notre pensée ; même si elle met nos déficiences à nu, quel droit avons-nous pour falsifier la vérité ? Nous devons la proclamer telle qu'elle se présente dans la Parole, éternellement valable, et dépassant de loin notre compréhension naturelle. Même si elle est en désaccord avec nos expériences et déroute notre logique, nous devons toujours nous conformer à la Parole de Dieu. Et nous devons, avant tout, nous garder de l'expliquer d'une certaine façon au sujet de telles personnes, et de l'atténuer pour l'appliquer à nous-mêmes, à des membres de notre famille ou à nos amis. Prenons bien garde à ce piège subtil.

Beaucoup de difficultés surgissent dans les églises parce que les chrétiens sacrifient plus volontiers la vérité que leurs intérêts personnels. L'un des membres d'une certaine église locale fit savoir qu'il n'assisterait plus aux réunions parce qu'un incident dont on n'avait pas pris soin de l'informer s'était passé au sein de l'Eglise. Dans quelle mesure ce frère avait-il discerné la nature absolue de la vérité ? S'il avait raison de se séparer des autres frères, même après avoir été informé, il devait le faire ; et s'il avait tort de se séparer d'eux, il n'avait alors aucun droit de le faire en invoquant leur silence à son égard. Lorsque nous nous trouvons dans une communauté qui n'est pas en harmonie avec le dessein révélé de Dieu, nous devons en sortir. Si, d'autre part, nous savons que c'est la volonté de Dieu d' y rester, mais que cela nous crée des ennuis, nous ne devons pas jouer avec la vérité et justifier notre démission en invoquant les difficultés. Qui sommes-nous pour attendre des égards de la part de nos frères chrétiens ? Et qui sommes-nous pour oser mettre de côté la Parole de Dieu parce qu'elle nous entraîne dans des situations embarrassantes ? Oh ! nous nous prenons beaucoup trop au sérieux. Nous sommes présomptueux. Si la vie de notre moi n'est pas brisée, nous ne deviendrons jamais de véritables serviteurs de Dieu. Il faut que nous apprenions à considérer sa Parole sans parti-pris, que cela soit à notre avantage ou non. Si seulement nous pouvions en reconnaître la nature, jamais nous n'obscurcirions sa gloire en nous mettant toujours en avant. Oh ! puissions-nous être libérés de notre présomption !

 

Donnons encore une illustration. Un frère avait entendu de différents côtés des critiques contre une certaine église locale ; mais il se joignit à cette église et, dans ses contacts avec les croyants, appuya toujours leurs points de vue, sans avoir toutefois jamais examiné à fond les faits en question ; en général très poli, il cherchait à s'attirer la sympathie de tous. Au bout d'un certain temps, l'un des frères, discernant son état spirituel, et désireux de lui venir en aide, lui parla avec fidélité en lui déclarant la vérité dans l'amour. Mais l'interpellé n'accepta pas cette exhortation et se sépara de l'assemblée, répandant un peu partout des calomnies à son sujet. Une attitude ferme à l'égard de la vérité faisait défaut chez ce frère de sorte qu'il pouvait la tordre dès qu'elle le touchait personnellement. S'il s'était soumis à ses exigences, dès le début, il aurait pris position contre cette communauté, si la vérité l'avait exigé ; mais, dans le cas contraire, même la réprimande la plus sévère n'aurait pu l'amener à se séparer d'elle.

 

Prenons une autre illustration. Un serviteur de Dieu, qualifié pour diriger, se sent appelé à s'engager dans une certaine direction, et comme son ascendant est fort, il arrive inévitablement que d'autres le suivent. Si cette voie est bonne, ce n'est pas le fait que ce serviteur s'y soit engagé qui la rend telle. Et si la voie choisie est mauvaise, le fait qu'il s'y soit engagé ne peut la rendre bonne. Si, plus tard, cet homme tombe dans le péché, sa chute ne signifie aucunement que la ligne de conduite adoptée soit mauvaise. Une fois de plus, laissez-moi affirmer que la vérité de Dieu est absolue ; elle ne dépend pas de l'avis de celui-ci ou de celui-là, mais elle l'est en elle-même. Il y a en nous une telle tendance à regarder aux hommes que le chemin pris par une personne considérée par nous comme spirituelle nous paraît être immanquablement bon, et que celui pris par une personne se trouvant dans de mauvaises conditions spirituelles doit être forcément mauvais. Allez-vous renoncer à suivre le Christ parce que certains chrétiens de votre connaissance sont misérables ? Allez-vous renier le christianisme du fait que certains enfants de Dieu tombent dans le péché ? Allez-vous cesser de mettre votre confiance dans le Seigneur à cause des défauts de ceux qui se réclament de lui ? Certainement non. Si le Seigneur mérite vraiment toute notre confiance, nous continuerons à la lui accorder. Il ne s'agit pas de considérer les réactions des hommes à l'égard de la vérité, mais de s'attacher à la vérité elle-même.

 

Certains frères nous disent : « Combien je remercie Dieu de m'avoir conduit dans ces réunions ! J'y ai beaucoup reçu ». Nous ne sommes pas toujours transportés de joie par de telles remarques. Car, elles ne prouvent pas que ces personnes assistent à ces réunions par amour pour la vérité. Il se peut, au contraire, que ces amis nous fassent de telles remarques simplement parce que ces réunions leur sourient. Mais attendez le jour où quelque chose sera dit ou fait qui s'opposera à leur point de vue, et voyez si elles ne déclarent pas que toute l'assemblée est sur une mauvaise voie. Si une assemblée est dans la vérité, elle l'est. Si elle est dans l'erreur, elle l'est. Ce n'est pas son attitude favorable ou défavorable envers moi qui la rend bonne ou mauvaise. La vérité doit être l'unique facteur déterminant. Pour qu'il en soit ainsi, le moi qui fausse nos jugements doit disparaître.

 

Les nombreuses divisions au sein de l'Eglise et les dissensions multiples dans l'œuvre de Dieu seraient éliminées si nos préférences personnelles pouvaient être abandonnées. Si nous capitulions simplement devant la vérité, sans tenir compte de ses effets sur nous-mêmes, non seulement les problèmes de l'Eglise et ceux de l'œuvre de Dieu seraient résolus, mais les nôtres le seraient aussi. Bien sûr, loin de nous la pensée d'abandonner la vérité ; mais nous nous permettons une légère déviation par-ci, une autre par-là, et peu à peu, la vérité cesse de régir notre vie. C'est ainsi que nous perdons notre capacité de suivre le Seigneur et que nous nous laissons entraîner, tantôt dans une direction, tantôt dans l'autre. Si l'on nous traite avec des égards, nous marchons dans le chemin que le Seigneur a montré ; si l'on nous brusque, nous partons en quête d'une autre voie. Combien nous sommes imbus de nous-mêmes ! Nous occupons la place que la vérité devrait occuper. Nous faisons de nous-mêmes le pivot de l'univers, et faisons tout dépendre de la manière dont les choses nous affectent.

 

Oh ! Frères et sœurs, c'est la vérité seule qui importe, et non pas ses effets sur les petites créatures que nous sommes. Elle peut nous demander de renoncer aux liens personnels les plus heureux et nous faire collaborer avec des personnes d'un caractère incompatible avec le nôtre. Ce n'est pas le bonheur dont nous jouissons au sein du groupe dont nous faisons partie qui justifie notre relation avec lui, ni les difficultés avec notre entourage qui prouvent que nous ne sommes pas à la bonne place. Admettons une fois pour toutes que la vérité est souveraine et doit gouverner le choix de nos relations et tous nos jugements. Même dans les cours de justice humaine, les préférences personnelles du juge ne doivent pas influencer son verdict. Il ne peut pas obéir aux impulsions de son cœur et se refuser à déclarer son propre fils « coupable », si la loi prouve sa culpabilité ; il ne peut pas davantage se refuser à déclarer son ennemi « non coupable », si la loi exige cette sentence. La loi est irrévocable, et le juge doit se soumettre à ses exigences.

Si, en notre qualité de membres de même corps et collaborateurs à la même tâche, nous nous soumettions sans réserve à la vérité, combien plus rapides et faciles nos délibérations deviendraient, et combien l'œuvre prospérerait ! Notre seule ambition étant de faire la volonté du Seigneur, maintes discussions vaines n'auraient jamais lieu et nous arriverions rapidement à des conclusions claires. Faute de cela, combien de temps nous perdons à discuter sur nos avis personnels, en pesant nos mots et en recourant à la diplomatie pour plaire à tous. Nous devons toujours nous arrêter pour voir si le frère A ne se verra pas offensé si nous faisons telle ou telle chose, et si le frère B se refusera à coopérer dans le cas où nous nous engagerons dans une autre direction, et quelles concessions il sera nécessaire de faire pour nous concilier le frère C... Même si, en tenant compte de l'opinion des uns et des autres, et en nous ajustant continuellement aux convictions d'autrui, nous évitons des conflits, que gagnons-nous si nous faisons des concessions à l'égard de la vérité ?

 

Si, au lieu de jouer le rôle d'entremetteurs, et d'élaborer des plans et des stratagèmes pour le maintien de la paix entre eux, chacun des collaborateurs reconnaissait la souveraineté de la vérité et s'y soumettait humblement, la bénédiction du Seigneur reposerait sur toute la communauté. Oh ! Puissions-nous nous préoccuper uniquement de connaître la volonté de Dieu et tout simplement faire ce qu'il demande.

 

Veillons sérieusement à cela ! Mais rappelons-nous aussi qu'il n'y a aucune place pour nos efforts psychiques dans l’œuvre du Seigneur. Il se peut que nous essayions d'influencer d'autres vies dans le désir sincère de faire prospérer l'œuvre de Dieu ; et nous réussirons peut-être même à les amener à accepter la vérité, mais la fin ne justifie pas les moyens. Faisons-lui donc pleine confiance pour qu'elle s'impose d'elle-même. La vérité est bien trop sublime pour se laisser manipuler par nous. A nous de prendre, d'un cœur humble, l'attitude qui convient devant elle.

 

Watchman NEE

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