LE CONTENTEMENT DANS L’EPREUVE

 

 

LE CONTENTEMENT DANS L’EPREUVE

 

Toutes les providences de Dieu, quelques soient leur difficulté et leur douleur, servent au bien du croyant (Rom 8:28). Les mauvaises circonstances, tout autant que les bonnes, concourent à ce bien. Pourquoi alors se mécontenter au sujet de ce qui sert à notre bien? Imaginez que nos problèmes s'entremêlent et se multiplient douloureusement, que la maladie, la pauvreté, l'opprobre et l'opposition s'unissent et assemblent leurs forces contre nous. Le tout concourra à notre bien. Ces maux sont les médicaments qui nous guérissent. Allons-nous geindre contre ce qui nous fera certainement du bien? «La lumière se lève dans les ténèbres pour les hommes droits» (Ps. 112:4). On appelle l'affliction «Mara» en raison de son amertume, mais elle n'est cependant que physique.

Mais, puisque la pensée que nous venons de souligner contient tellement de consolation, et parce qu'elle peut être un des plus excellents antidotes au mécontentement, je me permets de la développer.

D'aucuns demanderont comment les maux de l'affliction peuvent concourir au bien. Ils le font de plusieurs manières.

 

1. Ce sont des disciplines qui nous enseignent

 

Le psalmiste, après avoir fort bien décrit les troubles de l' Eglise (Ps 74) donne à son Psaume le titre de « Maschil », c'est-à-dire, un cantique qui instruit. Ce qui renferme de l'instruction agit pour le bien. Dieu nous place parfois sous une verge pénible, mais il s'agit d'une verge de discipline, destinée à former. «Entendez la verge et celui qui l'envoie!» (Mic. 6:9). Dieu fait de l'adversité notre université, et l'affliction est un prédicateur éloquent.

Les afflictions enseignent l'humilité. Notre chair est par nature orgueilleuse et désire la prospérité. Les corrections divines servent de corrosif pour enlever cette chair orgueilleuse. Jésus-Christ est le lis des vallées, et il pousse à l'abri du cœur humble. Dieu nous amène dans la vallée des pleurs afin de nous faire reposer dans celle de l'humilité.

«Quand je pense à ma détresse et à ma misère, à l' absinthe et au poison; quand mon âme s'en souvient, elle est abattue au-dedans de moi» (Lam. 3:19,20).

Lorsque l'homme s'enfle, Dieu n'a pas de meilleur moyen que de lui servir la coupe d'absinthe. Il se sert de l'épine de l'affliction pour crever la vessie de l'orgueil. Ce qui sert à nous rendre humble doit-il nous causer du mécontentement?

Les afflictions enseignent la repentance. «Tu m'as châtié, el j'ai été châtié comme un veau qui n'est pas dompté... Après m‘être détourné, j’éprouve du repentir; et après avoir reconnu mes fautes… je suis honteux et confus» (Jér. 31:18,19).

Le fruit précieux de la repentance pousse dans l'épreuve. Quand on place la flamme sous l'alambic, le jus sort du fruit, et le feu de l'affliction permet au nectar de la repentance de s'écouler de notre cœur. Est-ce là une raison pour être mécontent?

Les afflictions enseignent à mieux prier. «Ils se sont répandus en prières, quand tu les as châtiés» (Esa. 26:16). Avant cela, ils auraient «dit leurs prières», mais ils se répandent maintenant en prières. Quand il se trouvait au fond du bateau, Jonas dormait, mais il pria dans le ventre du poisson. Notre cœur se met à bouillir lorsque Dieu le place sur les tisons enflammés de l'affliction.

Le Seigneur aime voir ses enfants en possession d'un esprit de prière. David, le doux psalmiste d'Israël, caressait sa harpe avec plus de sensibilité et priait avec davantage de ferveur lorsqu'il traversait la tourmente.

C'est ainsi que les afflictions servent à notre discipline. Nous insurgerons-nous contre ce qui sert à notre bien?

 

2. Ce sont des épreuves qui nous testent

 

L'or ne se trouve pas amoindri lorsqu'il est passé au feu, et le blé ne perd pas sa qualité parce qu'on le bat. L'affliction est la pierre de touche de la sincérité. Elle est le van et le tamis de Dieu. Elle révèle de quelle matière nous sommes faits.

Certains hommes servent Dieu pour l'honneur du poste. Ils manient le filet de la religion afin de s'attirer des avancements ecclésiastiques. L'affliction les démasquent. Les hypocrites s'évaporent dans la tourmente, mais la grâce authentique tient bon dans la saison hivernale. Il s'agit de cette foi précieuse qui, comme les étoiles, brille davantage au sein de la nuit la plus noire.

Il est bon que nos grâces soient placées sous les épreuves. De cette manière, nous en retirons de la consolation et l'Evangile en est honoré. Pourquoi tomber alors dans le mécontentement?

 

3. Ce sont des purgatifs qui nous délivrent du péché

 

M'offusquerai-je d'un tel résultat? Que m'importe d'avoir davantage de problèmes si cela signifie que j'aurai moins de péché? Le jour le plus beau a toujours ses nuages, l'or le plus pur ses scories, mais l'âme épurée possède moins de corruption. Dans la fournaise, les croyants ne perdent que ce dont ils peuvent se passer facilement, à savoir, leurs impuretés. Cela ne concourt-il pas à notre bien? Pourquoi murmurer alors'?

Dieu fait agir le feu de l'affliction comme celui qui entourait les trois Hébreux dans la fournaise, qui brûlait leurs liens et les rendait à la liberté, au sein même des flammes. De même, le feu de l'affliction consume les liens de notre iniquité. «Ainsi le crime de Jacob a été expié, et voici le fruit du pardon de son péché» (Esa. 26:9). En venant chez l'homme impie, l'affliction ou la mort emmènent son âme. Quand elles atteignent l'homme pieux, elles se contentent d'enlever son péché. Y voyez-vous une raison pour être mécontent?

Dieu nous plonge dans la saumure de l'affliction afin de nous débarrasser des taches qui s'attachent à nous. Les labours détruisent les ronces et les mauvaises herbes dans le champ, et la herse brise les mottes dures. Dieu laboure son peuple au moyen de l'affliction, afin de tuer les ronces du péché, et il passe la herse des difficultés pour briser les dures mottes de l'impénitence. De la sorte, le cœur de son peuple est préparé pour la réception des semences de la grâce. Si tel en est le résultat, pourquoi abriter le mécontentement?

 

4. Ce sont les exercices qui développent la grâce en nous

 

L'exercice fait ressortir l'excellence de toutes choses. Bien que la grâce en nous ne puisse pas mourir, elle peut s'assoupir. Il lui faut s'éveiller.

Le feu qui couve sous les braises ne brille pas d'un grand éclat, ni le soleil lorsque les nuages le cachent. L'homme malade est toujours vivant, mais il n'est plus vivace. Dieu n'aime pas voir sa grâce éclipsée en nous. Les afflictions l'éveillent et la relancent. La foi déploie ses plus purs et nobles actes dans les temps difficiles. Dieu fait de l'automne de la chair le printemps de la grâce en son peuple.

L'affliction accroît l'exercice de la grâce chez les croyants comme le vent attise les braises. La grâce ne s'épuise pas dans la fournaise, mais, comme l'huile de la veuve, elle se multiplie à force d'être versée. Les gelées intenses servent à la croissance d'un bon blé et, pareillement, les afflictions sévères développent l'action de la grâce. Certaines plantes poussent mieux à l'ombre qu'au soleil, et l'ombre de l'adversité vaut mieux pour la grâce que le soleil de la prospérité. Ne serons-nous pas contents de ce qui nous fait grandir et fructifier?

 

5. Ce sont les sentiers qui amènent la présence de Dieu dans l'âme

 

Nous recevons le plus d'assistance lorsque nous sommes le plus assaillis. «Je serai avec lui dans la détresse» (Ps. 91:15). L'homme ne peut s'en trouver mal quand la présence de Dieu le soutient par sa puissance et adoucit ses épreuves par sa grâce. Dieu viendra nous soutenir dans les difficultés comme il fut avec Daniel dans la fosse aux lions et avec les trois Hébreux dans la fournaise ardente.

Qu'importe d'avoir plus d'épreuves que les autres, si cela implique que nous avons davantage de la présence de Dieu? Les sourires divins ne sont jamais aussi doux que lorsque le monde commence à froncer les sourcils. «Tes statuts sont le sujet de mes cantiques», chante David. Où? Non pas sur le trône, mais «dans la maison où je suis étranger» (Ps. 119:54).

L'Eternel n'était ni dans le vent, ni dans le tremblement de terre, ni dans le feu pour Elie. Toutefois, dans un sens métaphorique et spirituel, il est dans le vent d'affliction qui souffle parfois sur le croyant, ou dans le feu des difficultés qui s'allume contre lui.

De cette manière, il sanctifie, soutient et adoucit. Si Dieu est avec nous, la fournaise se transforme en fête, la prison en paradis, et le tremblement de terre en danse joyeuse. Oh, pourquoi dois-je être mécontent quand je bénéficie d'une plus grande présence de Dieu?

 

6. Ce sont les assurances de l'amour divin

 

Nous y voyons l'évidence de sa faveur particulière. L'affliction est la livrée du chrétien, le badge et l'insigne de son honneur. Le fait que le Dieu de gloire porte les yeux sur un tel vermisseau, et s'occupe de lui au point de l'affliger plutôt que de l'abandonner à la perdition, est une haute faveur. La verge de Dieu est un sceptre de dignité. La prospérité de certains a été leur honte, alors que les afflictions de certains autres ont été leur couronne.

 

7. Ce sont les artisans d'un poids éternel de gloire

 

Ce qui concourt à ma gloire céleste œuvre pour mon bien. L'honneur et les richesses d'un homme ne lui procurent pas un poids éternel de gloire, selon l'Ecriture, mais les afflictions le font. Lui faudra-t-il se mécontenter de ce qui concourt à sa gloire?

Plus l'affliction pèse lourd, plus elle produit un poids éternel de gloire au-delà de toute mesure. Ce n'est pas que nos souffrances nous acquièrent de la gloire (comme l'affirme à tort le catholicisme romain), mais, sans être la cause de notre couronne, elles en sont le chemin. Comme pour le Prince de notre salut, Dieu nous élève à la perfection «par les souffrances» (Héb. 2:10). Cela ne nous aidera-t-il pas à nous contenter de notre condition?

 

Je vous supplie de ne pas regarder le mal qui réside dans l'affliction, mais d'en voir le bien! L'Ecriture qualifie les afflictions de «visites» (Job 7:18). Le mot dans l'hébreu est pris dans le bon sens aussi bien que dans le mauvais. Les afflictions infligées par Dieu ne sont que des visites d'amour. Comme celle d'Aaron, la verge de Dieu fleurit à ce point. La pauvreté affame nos péchés, et la maladie du corps sert parfois à guérir le mal qui emprisonne l’âme.

Ainsi donc, plutôt que de murmurer et de faire place au mécontentement, bénissez le Seigneur! Si vous n'aviez pas rencontré une telle épreuve, vous auriez pu finir en enfer.

 

Thomas WATSON

www.batissezvotrevie.fr

 

 

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