L'ENSEIGNEMENT DE JESUS ET DES APOTRES SUR L'ÉGLISE

 

 

L'ENSEIGNEMENT DE JESUS ET DES APOTRES SUR L'ÉGLISE

 

La présence d'inconvertis comme membres réguliers de l'Eglise serait en contradiction avec l’enseignement de Jésus-Christ et des apôtres sur l'Eglise.  

La première fois que Jésus-Christ parle explicitement de l’église, c'est au moment où un disciple confesse sa foi en lui comme Messie (Mt. 16.18), la deuxième fois, c'est pour opposer cette église aux « païens et publicains » (Mt. 18.17) auxquels il faut assimiler le frère qui refuse de se soumettre au verdict de l’église. Nous avons vu que vu que dans les images que Jésus et les apôtres emploient pour représenter l'Eglise, la partie qui se rapporte aux membres suppose une certaine identité de nature entre eux. Ces mêmes images relèvent également qu’entre Christ et ses membres doivent exister des relations vivantes et constantes. L'étude détaillée du développement des trois images principales dans les épîtres : la maison du Dieu vivant, l'épouse et le corps de Christ, nous a montré qu'il n'y a pas de place dans l'Eglise pour des éléments étrangers, qui ne seraient pas personnellement reliés à Christ.  

L'image du corps en particulier exclut l'idée de la présence normale dans le « Corps de Christ » de ceux qui ne seraient pas «en Christ». Lorsque Paul écrit à l’église de Corinthe : « Vous êtes le corps de Christ et vous êtes ses membres chacun pour sa part » (1 Cor. 12.27), ou à celle de Rome : « Nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ, et nous sommes tous membres les uns des autres » (Rom. 12.5), il est évident qu’il ne pouvait inclure dans ces « chacun, tous », ceux qu’il appelle par ailleurs « ceux du dehors » (1 Cor. 5.12) les « hommes du peuple et non croyants » (1 Cor. 14.23), les « étrangers » (Eph. 2. 19), « une génération perverse et corrompue » (Ph. 2. 14-15), les « injustes » (1 Cor. 6. 1, 9), les « infidèles » (1 Cor. 6.6 ; 2 Cor. 6.15), les « ennemis et faux frères » (2 Th. 3.15 ; 2 Cor. 11.26 ; Gal. 2.4 ; Col. 1.21), les « fils de la rébellion » (Eph. 2.2 ; 5.6 ; Col. 3.6).  

Partout dans le Nouveau Testament, l’église nous a paraît comme l’ « ekklesia », l'assemblée de ceux qui sont appelés hors du monde. Or, qu'est-ce que le monde sinon l'ensemble de ceux qui n’ont pas cru en Jésus ? Si donc les incroyants ont leur place légitime dans l’église, il n’y a plus de frontière, plus de raison de parler du monde, d’appeler « ceux du dehors » à quitter la « génération perverse » (Act. 2.40) à « sortir du milieu d'eux et à se séparer » (2 Cor. 6.17). Si l’église et le monde ne font plus qu’un, « Jérusalem » et « Babylone »   deviennent synonymes, alors on ne comprend plus les appels de la Parole (Es. 48.20 ; Jr. 50.8 ; 51.45 ; Ap. 18.4): pourquoi sortir de Babylone ? de quoi sortir ? où est Babylone dans notre civilisation « chrétienne » ?  

 

Existe-t-elle encore ou ces expressions décrivent-elles une situation propre aux débuts du christianisme ? Tout homme honnête reconnaîtra que notre civilisation et nos contemporains portent bien les caractéristiques de ce que l’Ecriture appelle « le monde » (Jn. 1.10; 15.18-19 ; 17.14-25 ; 1 Cor. 1.20-21 ; 2.12 ; 3.19; Eph. 2.2; Jq. 4.4; 1 Jn. 2.15-17 ; 3.13 ; 4.5 ; 5.19) et qui sont à l'opposé de ce qu'elle appelle l'Eglise ou les chrétiens. Il serait donc plus normal de poser la question : où est l'Eglise ? Existe-t-elle encore ? La situation des « grandes églises » actuelles fait penser au mot de Rufus Jones qui disait un jour que nos églises ressemblaient à l’enclos des chèvres de Robinson Crusoé : celles de l'intérieur étaient aussi sauvages que celles qui vivaient hors de l'enclos…  

 

Comment concilier la présence d'inconvertis comme membres normaux d’une église avec la vision de l’apôtre Paul : cette église, Christ l’a « purifiée par le baptême d’eau afin de la faire paraître devant Lui sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible » (Eph. 5.27) ? Notons qu'il ne s'agit pas uniquement du corps mystique de Christ, d’une entité spirituelle théorique, puisque c'est à une église concrète que l’apôtre écrit qu’il veut les « présenter à Christ comme une vierge pure » (2 Cor. 11.2), leur disant : « Christ vous a réconciliés par sa mort dans le corps de sa chair, pour vous faire paraître devant Lui saints, irrépréhensibles et sans reproche, si vous demeurez fondés et inébranlables dans la foi »  (Col. 1.22).    

Il est évident que Dieu seul sonde les reins et les cœurs, Lui seul connaît, de façon certaine les convertis véritables. La discipline de l'église ne peut s'attacher qu’à la profession extérieure, c’est-à-dire aux paroles et à la conduite. Cependant, si une église renonce même à ces critères extérieurs, peut-elle prétendre rester fidèle à la pensée biblique ?    

Il suffit de relire tout ce que Paul dit de l'Eglise et lui ordonne,  pour se convaincre qu’une église de multitude ne correspond nullement à sa conception. Cette remarque vaut d'ailleurs pour tous les écrivains du Nouveau Testament.  

 

Alfred KUEN

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