LA PRATIQUE DE LA CENE DANS L'ÉGLISE PRIMITIVE
La présence d'inconvertis dans l’église serait inconciliable avec la pratique de la Sainte Cène dans l'Eglise primitive.
La question de la Sainte Cène mériterait aussi une étude particulière, nous n'en retiendrons ici que ce qui concerne le problème de la composition de l’église. Nous avons déjà vu d’après des témoignages post-apostoliques qu'on n’admettait à la Sainte Cène que des chrétiens baptisés. Il serait facile de démontrer que chaque fois qu’il est question de la Cène dans les Ecritures tous les assistants étaient baptisés (Act. 2.42, 46 ; 1 Cor. 10.15 ; 11.23).
D'autre part, par la discipline ecclésiastique on écartait de la Cène même les croyants dont la conduite ne correspondait plus au témoignage chrétien. « Celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. Que chacun donc s’éprouve soi-même. » (1 Cor. 11.27-28). À plus forte raison excluait-on les inconvertis de la participation à la table du Seigneur. N’était-elle pas la concrétisation de l'unité du Corps de Christ ? : « La coupe de bénédiction que nous bénissons n'est-elle pas la communion au sang de Christ ? Le pain que nous rompons n'est-il pas la communion au corps de Christ ? Puisqu’il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous sommes un seul corps ; car nous participons tous à un même pain… vous ne pouvez avoir part à la table du Seigneur et à la table des démons. Voulons-nous provoquer la jalousie du Seigneur ? Sommes-nous plus forts que lui ? » (1 Cor. 10.16-17, 21.) À la table du Seigneur ne participent que ceux qui font partie du corps de Christ, ceux qui ont été intégrés dans le corps. L'apôtre Paul peut écrire aux Corinthiens : « Que chacun s’éprouve soi-même et qu'ainsi il mange du pain et boive de la coupe » (1 Cor. 11.28) parce qu’il pouvait aussi leur écrire : « Vous êtes le corps de Christ et vous êtes ses membres chacun pour sa part » (1 Cor. 12.27). « Tous les membres du corps ne forment qu’un seul corps — ainsi en est-il du Christ. Car nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres et nous avons tous été abreuvés d'un seul Esprit. » (12.12-13).
Ainsi dans l’église primitive existait un ordre simple, logique et cohérent entre les différentes étapes de la vie chrétienne et les symboles qui s'y rattachent : celui qui était touché par la Parole de Dieu et qui répondait à l'appel du Seigneur par la repentance et la foi passait par la conversion, la nouvelle naissance, il était baptisé et admis dans l'assemblée de ceux qui avaient eux aussi répondu à l’appel, l’ekklésia ; il participait alors à la Sainte Cène. Toutes les difficultés qu'ont fait naître ces différents points dans les églises historiques viennent de l'abandon de l’ordre établi par Dieu. La solution de ces difficultés ne peut se trouver que dans un retour au plan de Dieu.
Alfred KUEN
www.batissezvotrevie.fr
Écrire commentaire