LE CATHOLICISME ET L’ABSTINENCE DES VIANDES
À certains jours du jeûne et pendant tout le carême l'Eglise catholique réglemente la table des fidèles et défend l'usage des viandes. Manger du gras aux époques défendues devient donc un péché scandaleux…, à moins qu'on n'ait préalablement obtenu une dispense à prix d'argent, car, avec de l’argent, il est toujours des accommodements avec l’Eglise : l'argent peut tout racheter, mais il ne peut être remplacé par rien. C'est ainsi qu’on rabaisse la religion à une vaine distinction entre le gras et le maigre et, ce qui est pire encore, à une indigne question d'argent. Or ouvrez l'Evangile : il jette l'anathème à toutes ces puériles et peu chrétiennes restrictions ! « Ecoutez et comprenez, dit Jésus. Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui rend l'homme impur, mais ce qui sort de la bouche, voilà ce qui rend l'homme impur » (Mt 15.11). « Mangez tout ce qui se vend au marché, ajoute Paul, sans poser des questions par motif de conscience » (1 Cor. 10.25}. — « Car le règne de Dieu n’est pas affaire de nourriture ou de boisson, il est justice, paix et joie dans l'Esprit Saint » (Rom. 14.17).
Ces textes sont assez clairs. Cependant il y a plus. Savez-vous quels sont les hommes que l'apôtre, inspiré de Dieu, dénonce longtemps à l'avance comme devant « abandonner la foi et s'attacher à des doctrines de démons » ? — Ce sont, dit-il, « ceux qui prescrivent de ne pas se marier et de s'abstenir de viandes que Dieu à créées pour qu’elles soient reçues en actions de grâce » (1 Tim. 4.3). Qui donc aujourd'hui accomplit cette prophétie ? — La réponse est sur toutes les lèvres : ce sont ceux qui ont institué le célibat des prêtres, le carême et les jeûnes, et qui font observer ces traditions romaines, comme si elles étaient des commandements de Dieu.
Le carême, en effet, il n’est pas besoin de le dire après avoir lu les affirmations de l'Evangile, est une institution tout humaine qui ne s'établit que fort tard et d’une manière assez lente. Au temps de Tertullien, vers la fin du second siècle, il n’y avait de jeûne obligatoire que celui du vendredi saint, jeûne de quarante heures. Au 4e siècle le carême durait trois semaines à Rome et sept semaines dans certaines parties de l’Orient et à Alexandrie. Ce n'est qu’au milieu du 5e siècle, à Rome, qu'il fut définitivement fixé à quarante jours par l’évêque de cette ville, Léon 1er. Mais toute cette réglementation n'a rien à faire avec le vrai jeûne.
Quand on examine cette institution dans son principe ou dans ses résultats, on est forcément obligé de conclure qu’il y a là une pratique étrangère à l'enseignement apostolique et antichrétienne au premier chef, car rien n’est plus opposé que cette religion du gras et du maigre à l’esprit et aux enseignements de Celui qui a dit : « Dieu est esprit et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité. »
F. MARSAULT
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