LA DESTINÉE DES NATIONS
« Tournez-vous vers moi, et vous serez sauvés, vous tous qui êtes aux extrémités de la terre. Car je suis Dieu et il n'y en a point d'autre », Es. 45. 22.
Précisons d'abord que toute l'histoire de l'humanité est étroitement liée à celle d'Israël. Rappelons que les frontières des nations furent tracées d'après le nombre des enfants d'Israël, selon la prophétie étonnante de Moïse en Deut. 32. 8.
Malgré les ténèbres profondes qui continuèrent à régner après le déluge, et en particulier après que Dieu ait confondu le langage des hommes à Babel, il ne cessa point d'accorder aux générations de tous les temps ce qui leur était nécessaire.
« Ce Dieu, dans les âges passés, a laissé toutes les nations suivre leurs propres voies, quoiqu'il n'ait cessé de rendre témoignage de ce qu'il est, en faisant du bien, en vous dispensant du ciel les pluies et les saisons fertiles, en vous donnant la nourriture en abondance et en remplissant vos cœurs de joie », Actes 14. 16-17. « Lui qui donne à tous la vie, la respiration et toutes choses, il a fait que tous les hommes, sortis d'un seul sang, habitassent sur toute la surface de la terre, ayant déterminé la durée des temps et les bornes de leur demeure ; il a voulu qu'ils cherchassent le Seigneur et qu'ils s'efforçassent de le trouver en tâtonnant, bien qu’il ne soit pas loin de chacun de nous, car en lui nous avons la vie, le mouvement et l'être », Actes 17. 25-28. C'est ainsi que s'exprimaient les messagers de la bonne nouvelle tant à Lystre qu'à Athènes et en d'autres lieux encore, démontrant qu'en dépit des temps d'ignorance, Dieu n'a jamais laissé les hommes sans révélation de lui-même.
Dieu se révéla en particulier au travers de ses ouvrages dans la création qui demeure toujours là, comme une Bible ouverte dans laquelle les hommes peuvent contempler les perfections de la puissance, de la volonté, de la sagesse et de l'amour du Créateur, en un mot de sa divinité,
Les hommes ayant adoré la créature au lieu du Créateur, sont tombés dans l'idolâtrie et l'immoralité, étouffant la voix de leur conscience, qui est une autre révélation de Dieu dans l'être humain.
Dans son chapitre premier de l'épître aux Romains, l'apôtre Paul déclare qu'ils sont donc inexcusables de ne pas connaître Dieu, et ne peuvent échapper à sa colère le jour où les pensées comme les œuvres de chacun seront jugées. Toutefois Dieu, ne désirant nullement la mort du pécheur, mais bien plutôt son salut, accorda une autre révélation de lui-même et de son plan d'amour pour cette humanité rebelle.
Nous savons bien que c'est essentiellement au travers du peuple d'Israël que cette révélation de Dieu a été plus précisément donnée aux nations. C'est la raison pour laquelle Dieu suscita Abraham qui est devenu le père de tous les croyants.
La vocation d'Israël dans ce monde idolâtre fut d'être une lumière pour éclairer les nations selon Es. 49. 6 :
« Je t'établirai pour être la lumière des nations, pour porter mon salut jusqu'aux extrémités de la terre. »
Hélas, Israël fut infidèle à cette vocation, et Dieu dut ôter le chandelier de sa place, en permettant aux nations de dominer sur lui, et de l’assujettir après l'avoir châtié durement, le déportant loin de son pays.
C'est à ce moment-là qu'apparaissent les grands empires avec Nébucadnetsar, Cyrus, Alexandre le Grand, César, etc… qui tous régnèrent sur une grande partie du monde connu d'alors, inaugurant ainsi « le temps des nations ».
Ces chefs furent les instruments de Dieu pour l'accomplissement de ses desseins envers Israël. Dieu n'incline-t-il pas le cœur des hommes comme un courant d'eau ? D'ailleurs les nations sont dans sa main comme les gouttes d’un seau.
Israël fut manifestement choisi pour recevoir la révélation du Dieu vivant et vrai. C'est même ce que ses ennemis vaincus reconnaîtront en se prosternant devant lui avec supplication :
« C'est auprès de toi seulement que se trouve Dieu, et il n'y a point d'autre Dieu que lui. Mais tu es un Dieu qui te caches, Dieu d'Israël, Sauveur ! » Es. 45. 14 Comment pourrions-nous oublier que les mages d’Orient furent les premiers à se rendre à Bethléhem, guidés par l’étoile lors de la naissance du Sauveur ?
C'est justement dans cette période du temps des nations que le Sauveur du monde fut manifesté, et qu'en tous lieux la bonne nouvelle du salut continue d’être proclamée jusqu'au retour de Jésus-Christ.
Pendant ce temps de la patience de Dieu, des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation sont rachetés par le précieux sang de l'agneau, Jean 3. 16 ; 1. 29.
Mais tandis que la parenthèse de l'Eglise, Corps de Christ, est ouverte depuis plus de vingt siècles, Dieu s'apprête à achever ce dessein unique, car le moment est venu où il doit reprendre ses relations avec Israël en vue de sa délivrance, et de celle des nations, selon la prophétie d'Amos citée par Jacques lors de la conférence de Jérusalem :
« Après cela, je reviendrai, et je relèverai de sa chute la tente de David, j'en réparerai les ruines, et je la redresserai, afin que le reste des hommes cherche le Seigneur, ainsi que toutes les nations sur lesquelles mon nom est invoqué, dit le Seigneur qui fait ces choses, et à qui elles sont connues de toute éternité », Actes 15. 16-18.
Bientôt Jésus se lèvera de son trône éternel pour venir à la rencontre des siens, et les ravir dans la gloire qu'il a préparée pour son Eglise.
L'apôtre Paul nous invite à prier pour tous les hommes, car dit-il, « cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité », 1 Tim. 2. 1-6.
Prions-nous vraiment et cherchons-nous les dernières brebis devant compléter le troupeau du Bon Berger qui donna sa vie pour elles ?
Jésus n'a-t-il pas dit : « Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création » ?
En ces temps de la fin, Satan fait tous ses efforts pour conduire les nations à la ruine. Bientôt l'Antichrist sera manifesté et le monde entier se prosternera à ses pieds pour l'adorer.
« Il lui fut donné de faire la guerre aux saints, et de les vaincre. Et il lui fut donné autorité sur toute tribu, tout peuple, toute langue, et toute nation. Et tous les habitants de la terre l'adoreront, ceux dont le nom n'a pas été écrit dès la fondation du monde dans le livre de vie de l'agneau qui a été immolé », Apoc. 13. 7-8.
En combattant le peuple de Dieu, les nations combattront Dieu lui-même. « Malheur à celui qui touche au peuple de Dieu, car celui qui vous touche touche la prunelle de son œil », Za. 2. 8. Le jugement sera terrible.
Lorsqu'à son retour le Messie se fera reconnaître à son peuple : « tout œil le verra, et ceux qui l'ont percé ; et toutes les tribus de la terre se lamenteront à cause de lui », Apoc. 1. 7.
« Et ils disaient aux montagnes et aux rochers : Tombez sur nous, et cachez-nous devant la face de celui qui est assis sur le trône, et devant la colère de l'agneau, car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister ? », Apoc. 6. 16-17 ; Joël 3. 2 ; Abd. 15-16 ; Apoc. 19. 15.
Avec la récente délivrance de Jérusalem1, nous pouvons en déduire que « le temps des nations » arrive à son terme, et que la sombre période de la grande tribulation avec le règne de l'Antichrist est, hélas, très proche.
Les nations ont eu, en ce temps de la grâce et de la patience de Dieu, la possibilité de se tourner vers le Sauveur et de l'accepter. C'est pourquoi le jugement sera irrémédiable pour ceux qui auront combattu contre Israël. Mais ceux qui survivront à ce terrible carnage chercheront à connaître Dieu ; et tandis qu'Israël sera sauvé et délivré de tous ses ennemis, « beaucoup de peuples et de nombreuses nations viendront chercher l'Eternel des armées à Jérusalem et implorer l'Eternel ».
« Ainsi parle l'Eternel des armées : En ces jours-là, dix hommes de toutes les langues des nations saisiront un Juif par le pan de son vêtement, et diront: Nous irons avec vous, car nous avons appris que Dieu est avec vous », Za. 8. 22-23 : 14. 16.
Ainsi Dieu rétablira les nations dans son plan d'amour, les mettant au bénéfice de l'âge d'or, où pendant mille ans, le Prince des rois de la terre régnera dans la paix et la justice enfin instaurées.
« Il sera le juge d'un grand nombre de peuples, l'arbitre de nations puissantes, lointaines. De leurs glaives Ils forgeront des hoyaux, et de leurs lances des serpes ; une nation ne tirera plus l'épée contre l'autre, l'on n'apprendra plus la guerre », Mi. 4. 3 ; Ps. 46. 10.
Donc, avec le rétablissement de la nation d'Israël, cessera « le temps des nations » ; et la chute de tous les royaumes sur lesquels Daniel prophétisa en particulier, sera définitive, car désormais succédera un royaume inébranlable.
« Dans le temps de ces rois, le Dieu des cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit, et qui ne passera point sous la domination d'un autre peuple ; il brisera et anéantira tous ces royaumes-là, et lui-même subsistera éternellement », Dan. 2. 44.
Jésus entrera en possession de son règne, temps pendant lequel « beaucoup de nations s'attacheront à l'Eternel », Za. 2. 11 ; Ps. 2. 8-9.
Satan aura été lié et rendu impuissant au cours de cette période bénie du Millénium ; mais à la fin, tandis qu'il sera relâché pour un peu de temps, il séduira encore des nations et les entraînera pour la dernière révolte contre « le camp des saints et la ville bien-aimée ».
« Mais un feu descendit du ciel, et les dévora. Et le diable qui les séduisait, fut jeté dans l'étang de feu et de souffre, où sont la bête et le faux-prophète. Et ils seront tourmentés jour et nuit, aux siècles des siècles », Apoc. 20. 9-10,.
C'est alors que paraîtra la nouvelle Jérusalem avec les nouveaux cieux et la nouvelle terre.
« Et j'entendis une forte voix qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux», Apoc. 21. 3.
Pierre DESPAGNE
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1. article paru en 1968 (NDLR)
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