LA COMMUNICATION DANS NOTRE MINISTERE

 

 

LA COMMUNICATION DANS NOTRE MINISTERE

 

Lecture biblique : Romains 1.1-15 

 

Au verset11, l’apôtre Paul écrit: « je désire vous voir ». C’est un désir honorable dans le cœur de Paul. Quel drame quand le serviteur de Dieu ne peut plus supporter les gens que Dieu l’a appelé à servir ! Et que dire lorsqu’il désire changer d’Assemblée tous les trois mois à cause de cela !  

Paul avait peut-être l’avantage de ne pas connaître l’Assemblée de Rome !  

 

Quand le cœur n’y est plus, quand nous laissons notre cœur s’aigrir contre les chrétiens, quand nous les aimons moins, ou plus du tout, ils le sentent, et le service auprès d’eux en est dangereusement affecté. Répétons-le : Paul exprime donc ici un désir honorable.

 

D'autre part, son désir n’était pas inspiré par une soif touristique, mais par une vision spirituelle: « pour vous communiquer quelque don spirituel ». Ce dernier terme est à prendre dans son sens large. Et ici apparaît toute notre responsabilité dans le service que nous avons reçu: la communication spirituelle.  

 

 

1. Définition

 

D’autres versions traduisent notre texte ainsi: « pour vous faire part de... »; « pour vous donner part... »

 

Le mot « Métadidomi » du texte original signifie « donner une part » (faire une communication verbale). Mais nous verrons qu’au-delà de ce texte, notre service ne se limite pas à une communication verbale.  

 

Voici quelques passages du Nouveau Testament. où l’on retrouve le même mot dans l’original, et qui nous aident à bien comprendre sa signification:   

 

Luc 3.11: « …partage… »: l’idée est donc que l’on possède, et sur ce que l’on a, on donne une part.  

 

Romains 12.8: pensée similaire.  

 

Ephésiens 4.28: le contexte est la marche nouvelle de l’homme régénéré. C’est le fruit de la grande réforme opérée par la grâce de Dieu dans une vie: au lieu de dérober… travailler ! Et dans un but précis: donner à celui qui est dans le besoin ! Le serviteur de Dieu ne peut pas passer son temps à dérober: les brebis dans le troupeau du collègue, les sermons dans les livres de la bibliothèque ou dans les rencontres pastorales, des idées, des méthodes. Il ne retourne pas sa pile de prédications quand il change d’église ! Il faut travailler pour avoir de quoi donner à celui qui est dans le besoin ! 

Les âmes qui nous sont confiées sont dans le besoin. Le Seigneur attend que nous communiquions quelque grâce, que nous partagions avec elles. 

Lisons Actes 20.35: « C'est en travaillant ainsi qu'il faut soutenir les faibles, et se rappeler les paroles du Seigneur... » Ce qui est vrai dans le domaine des choses temporelles, est vrai dans le domaine des choses spirituelles. 1 Corinthiens15.10: « Par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n'a pas été vaine; loin de là, j'ai travaillé plus qu'eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi ». Nous sommes bien placés pour savoir les différents aspects du travail spirituel auquel nous devons nous livrer dans notre service.

Considérons un point général important: Esaïe 53.11: « à cause du travail de son âme, il rassasiera ses regards ». Il y a un travail de l’âme qui donne une réelle satisfaction, un rassasiement, la vue de la prospérité de l’œuvre de Dieu.    

Le travail de l’âme de Jésus a d’abord été le don de sa vie, le sacrifice de lui-même.  C’est vrai aussi pour nous, non dans le sens de l’expiation, bien sûr, mais dans celui de la consécration à Dieu, pour Dieu, et pour les autres. C’est dans le brisement de nous-mêmes que nous pourrons recevoir de Dieu, partager et communiquer.    

Lors de la crucifixion, le trône a été inscrit sur la croix: Jean 19.19: « Jésus de Nazareth, roi des Juifs » Le brigand a bien reçu le message ; il dit à Jésus: « … quand tu viendras dans ton règne ».    

Dans Apocalypse 5.6, Jean dit : « Et je vis, au milieu du trône et des quatre êtres vivants et au milieu des anciens, un Agneau qui était là comme immolé... » Ici, c’est l’inverse, la croix est inscrite sur le trône ! Et la multitude céleste reçoit bien le message: « Tu es digne... tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu... tu as fait d'eux un royaume... ils règneront... »    

Ainsi, la Parole de Dieu unit la croix et le trône, le trône et la croix, le sacrifice et le règne, le travail de l’âme et le triomphe de Dieu.    

Avoir de quoi donner, passe par cette voie du sacrifice. Le sacrifice est une voix que l’on ne peut faire taire: Hébreux 11.4: (Abel): « Il parle encore quoique mort ».    

 

1 Thessaloniciens 2.8: ce verset est une confirmation de ce que nous venons de dire : le sacrifice de notre vie ; ici, pour les autres.  

Nous ne sommes pas appelés par Dieu pour « bavarder » avec les chrétiens, ni faire des communications sur toutes sortes de choses stériles. Notre but est d’instruire, d’encourager, de conseiller, de les affermir dans leur vocation d’hommes et de croyants.    

 

Ainsi, Paul avait conscience de ce qu’il avait reçu, de ce qui lui avait été confié, et il désirait que les autres profitent de ce qu’il avait.    

Nous n’avons pas été établis dans le service de Dieu pour faire une piètre maintenance de ce qui existe, mais pour le développement de l’œuvre du Seigneur dans tous les domaines.    

 

 

2. La nécessité de la communication     

 

Nous ne devons pas être des « fonctionnaires du sacré ». Nous n’avons pas été appelés seulement à faire des réunions, ni à maintenir un certain équilibre numérique (entre les décès et les baptêmes). Notre service nécessite une communication:       

 

Matthieu 10.5-8: « prêchez... guérissez… ressuscitez… purifiez… chassez les démons... donnez... »    

 

Considérons l’exemple de Jésus dans ses paroles et dans ses œuvres. Jean 14.10: « Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; et le Père qui demeure en moi, c'est lui qui fait les œuvres ».    

 

Voyons également l’exemple de Paul. 1 Corinthiens 11.23: « Car j'ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné... »; 15.3: « je vous ai enseigné avant tout, comme je l'avais aussi reçu... » Ceci est particulier aux apôtres qui posaient le fondement de l’Eglise et qui entraient dans l’intelligence du mystère de Christ. Pour ce qui est des œuvres: Actes 14.27: « ils racontèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux... »;  Actes 21.19: « Il raconta en détail ce que Dieu avait fait au milieu des païens par son ministère ».       

 

L’étendue de la communication ? La communication des grâces divines atteint tous les domaines de l’être: physique, psychique, moral, spirituel.      

 

Quelles sont les exigences de la communication ? La communication suppose le fait que nous avons quelque chose à communiquer. On ne peut donner que ce que l’on a reçu. Et d’autre part, on ne peut recevoir que ce qui nous a été donné. Jean 3.27: « Un homme ne peut recevoir que ce qui lui a été donné du ciel ». C’est d’en haut que nous devons recevoir pour donner ensuite aux autres. Rien de profondément spirituel, rien de durable ne se fera que par ce que nous aurons reçu d’en haut. (Jacques 1.17)   

 

Parlons des limites de la communication. Une autre version du texte que nous venons de citer dit: « Un homme ne peut prendre que ce qui lui a été… ». Les deux traductions sont bonnes. Mais ce texte nous amène alors à considérer notre responsabilité: 

Dépendre de Dieu, vivre dans une étroite communion avec lui. 

 

Engager notre foi pour prendre ce que Dieu veut nous donner. 

 

Garder notre place, et laisser à Jésus la place qui lui revient (voyez le contexte de Jean 3.27). Jean était en train de « perdre » son auditoire. Tous allaient à Jésus ! Mais Jean n’était « qu’une voix ». Cette voix n’était pas celle de l’Epoux ! Il est bien, voire nécessaire, que les gens se détachent de nous pour s’attacher plus profondément à Jésus. Gardons notre place de serviteur ! L’Epouse appartient à   l’époux !

 

Entrer dans tout ce que Dieu veut pour nous. Prendre, recevoir, tout ce que le Seigneur a prévu pour nous. Mais seulement cela. Préservons-nous du danger d’entrer dans ce que Dieu n’a pas voulu, d’embrasser des choses qui n’appartiennent pas au ministère pour lequel nous avons été appelés. 

 

(à suivre)

Paul BALLIERE

Message donné à la Convention nationale 

des Assemblées de Dieu de France, Juin 1999.

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Jean-Paul (jeudi, 15 août 2024 10:06)

    "LA COMUNICATION DANS NOTRE MINISTETRE" (de juin 1999) est un thème toujours d'actualité !
    Merci frère Paul d'avoir rappelé ainsi une réalité à ne jamais banaliser.
    Merci pour tous vos liens avec des thèmes différents.
    Soyez encore béni durant cette période estivale.