SAVOIR TEMOIGNER AUX ISRAELITES (4° partie)

 

 

SAVOIR TEMOIGNER AUX ISRAELITES (4° partie)

 

OBJECTIONS

 

Au cours de notre témoignage nous pouvons nous attendre à rencontrer des objections. Le Juif non converti pense qu'il doit défendre la position juive au sujet de Jésus-Christ. Naturellement il n'y a pas de position juive officielle au sujet de Jésus-Christ, il y a plutôt une longue tradition d'opposition et d'incroyance à l'égard de Jésus et tout Israélite pense qu'il doit défendre ce point de vue hostile même s'il ne comprend pas pourquoi.  

 

Il en résulte que l'objection à Jésus, de la part d'un Israélite, n'est pas le fruit d'une réflexion personnelle sincère, ou d'une réelle étude de la question, mais une simple défense de la position juive. Ce n'est qu'une simple barrière intellectuelle, pour garder Jésus-Christ en dehors de la pensée.  

La réelle objection au Christ, celle dont on ne parle pas, c'est qu'on ne désire pas faire face aux conséquences qu'une acceptation personnelle de Jésus-Christ entraînerait. Votre ami israélite sait très bien qu'accepter Jésus comme Messie et Seigneur le ferait considérer par les autres Israélites comme un traître. Pour devenir un disciple de Jésus il faudrait renoncer à certaines chères habitudes. Pour tous les hommes le prix à payer pour devenir un vrai disciple est trop élevé et cela est d'autant plus vrai pour l'Israélite.  

 

Il est quelquefois préférable d'affronter cette objection dont on ne parle pas tout de suite, en posant par exemple cette question : « Si la Bible est vraie et Jésus le Messie, êtes-vous prêt à accepter la vérité et à croire en Jésus, même si cela entraîne de graves conséquences dans votre vie ? »  

 

Le fait d'aborder cette objection ne veut pas dire que nous gagnerons au Seigneur la personne évangélisée. Mais cela veut dire au moins qu'une pierre d'achoppement aura été mise en lumière pour celui qui cherche et qui tourne autour de la question. L'idéal pour amener un Israélite à Jésus le Messie, c'est de pénétrer dans sa forteresse avec amour. Alors il abandonne volontairement ses défenses et cherche à accueillir le Messie Jésus dans son cœur. Il faut une grande patience, beaucoup d'amour, de prière et d'énergie pour amener un sceptique à devenir un chercheur.  

 

Il y a beaucoup de questions et d'objections auxquelles nous ne pourrons jamais répondre complètement, par exemple : la Trinité. Mais nous pouvons presque toujours donner quand même une réponse satisfaisante. Quand une personne cherche vraiment, elle accepte comme satisfaisantes les réponses que nous pouvons donner. Mais si elle cherche à rester dans son incrédulité, aucune réponse ne sera valable pour elle.  

 

Quelques objections-type et leurs réponses 

 

1) Sur le plan doctrinal  

 

a) La Trinité — « Vous autres Chrétiens, vous croyez en trois Dieux alors que nous Juifs, nous savons qu'il n'y a qu'un seul Dieu. »  

 

Réponse — « Les Chrétiens n'adorent pas trois Dieux. Ils ne croient pas non plus en trois Dieux, mais ils croient toute la Bible qui enseigne qu'il y a une pluralité en la Divinité. (Citez Genèse 1.26.)  Nous croyons en un Dieu qui se révèle en trois personnes. » 

 

b) L'Incarnation — « Comment un homme peut-il être Dieu ? » 

 

Réponse — « Ce que nous croyons, ce n'est pas qu'un homme soit devenu Dieu, mais bien le contraire. Dieu s'est fait homme pour montrer son amour pour nous. Vous croyez que Dieu est assez grand pour faire ce qui lui semble bon, alors pourquoi serait-il impossible qu'il devienne un homme ? »  

 

c) Jésus-Christ n'a pas accompli les prophéties qui disent que le Messie apportera la paix. S'il était le Messie nous n'aurions plus eu de guerres, selon l’Ecriture.  

 

Réponse — « Si le Messie qu'attendent les Israélites était venu et que son peuple ait refusé de l’accepter, il lui aurait été difficile d'amener la paix définitive dans ces conditions. N'est-ce pas ce qui s'est passé ? Mais le Messie apporte une paix qui surpasse toute intelligence. Celui qui croit en lui possède une paix intérieure parfaite dans son cœur, même si le monde ne possède pas la paix. Mais un jour le Messie reviendra et règnera sur le trône de David. Alors le monde sera enfin en paix.  

 

 

2) Sur le plan social  

 

a) Antisémitisme — « Les Chrétiens haïssent les Juifs. Nous ne voulons pas devenir Chrétiens et être parmi ceux qui haïssent nos frères. »  

 

Réponse — « Un vrai chrétien ne peut haïr personne, et encore moins les Israélites qui ont tant apporté au Christianisme. »  

 

b) « Comment pouvons-nous croire que nous sommes le peuple élu, et même qu'il y ait un Dieu, alors que nous savons qu'Hitler a fait tuer plus de 6 millions de nos frères. »  

Réponse — C'est vrai et tragique, mais il faut penser aussi aux 15 millions d'Israélites qui restent. Si Hitler ou Haman ou les Tsars avaient pu réaliser leur désir d'exterminer le peuple juif, il n'y aurait plus un seul Israélite dans le monde. Dieu a préservé son peuple de la fureur des hommes depuis 3 800 ans.  

 

c) « Pourquoi avons-nous besoin de Jésus-Christ ? Nous valons tout autant sur le plan moral que beaucoup de Chrétiens. »  

 

Réponse — «Il ne s'agit pas de moralité plus ou moins supérieure. Il s'agit de salut. Il faut aller à Dieu par le Messie Jésus, c'est le seul chemin voulu et ordonné par Dieu. » (Jean 14.6.)  

 

 

Ce qui est susceptible de heurter un Israélite  

 

Il faut éviter avec soin dans toute conversation avec un Israélite de l'offenser. Il est susceptible. Voici quelques conseils pour éviter de le froisser :  

 

1) Ne jamais critiquer les conducteurs Israélites. Cela ne ferait que mettre l'interlocuteur sur la défensive. N'acceptez pas non plus les critiques que votre ami peut vous faire concernant les chefs religieux. Il se pourrait que ces critiques soient simplement un moyen de vous mettre à l'épreuve pour savoir si vous avez vraiment de l'estime pour le peuple juif. Par exemple, si votre ami vous dit que les rabbins ne pensent qu'à l'argent et au profit qu'ils tirent de la religion, ne laissez pas passer cela sans faire savoir que vous n'êtes pas tout à fait d'accord avec ce point de vue. Il pourrait s'imaginer que c'est ce que vous pensez si vous ne réagissez pas.    

 

2) La plupart des Israélites ne font pas de distinction entre les Chrétiens c'est-à-dire entre les véritables Chrétiens et les persécuteurs des Juifs ou les antisémites. Pour eux, Hitler, le pape et tous autres entrent dans la même catégorie : les Chrétiens. Il faut tenir compte de ce fait dans la conversation.    

 

3) Il faut se souvenir que, bien que la Morale soit fondamentalement la même dans l’enseignement juif et chrétien, il y a cependant dans la pratique une différence due à la culture. Il ne faut donc pas se hâter de critiquer, en jugeant d'après notre point de vue chrétien. Beaucoup de Juifs ont été repoussés dès le début par une apparence trop austère de certains Chrétiens évangéliques.    

 

4) Il ne faut pas commettre l'erreur de confondre l'intérêt poli de votre interlocuteur avec une faim spirituelle réelle. Parfois l'Israélite ne manifeste un intérêt pour l'évangile que par pure curiosité. Des Chrétiens ont quelquefois échoué dans leur témoignage parce qu'ils ont pris cette curiosité pour un réel intérêt spirituel, et qu'ils ont voulu aller trop vite en pressant leur ami d'accepter Christ. Le résultat est très mauvais, parce qu'en général, ils se sont ainsi ôté toute possibilité de poursuivre leur action dans le témoignage.    

 

5) Souvenez-vous toujours qu'un Israélite a l'impression de trahir son peuple s'il accepte Jésus comme Messie et Seigneur car il semble ainsi faire cause commune avec l'ennemi.    

 

6) Evitez le jargon chrétien. Quelques-unes de nos expressions ont une valeur émotionnelle négative. Même les expressions que nous employons habituellement : né de nouveau, trinité, croix, église, chrétien converti, sauvé,  etc. ont besoin d'être expliquées quand on s'en sert.    

 

7) Ne faites pas de plaisanteries ou de jeux de mots ayant trait aux Israélites même si vous croyez qu'elles ne sont pas offensantes. Votre auditeur pourrait penser que vous voulez vous moquer du peuple juif.    

 

8) Ne dites pas aux Israélites que vous les aimez. Ils prendraient cela pour de la condescendance. Mais par vos paroles et vos actes vous pouvez le leur montrer. Ils le comprendront sans que vous insistiez. 

 

André BOULAGNON 

 

 

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