L'AMOUR INLASSABLE DE DIEU
(1° partie)
« Le Dieu de Jacob» (Ps. 46.8).
« Vermisseau de Jacob » (Esaïe 41.14).
Lecture biblique : Genèse 32.1-32.
Aucun des titres de Dieu n’est plus surprenant que celui-ci : « Le Dieu de Jacob » ! Ces deux noms ne sont-ils pas mal assortis ? Cependant, nulle expression n'illustre mieux l’amour et la persévérance inlassables de Dieu.
La théologie de Calvin accorde une place prééminente à la doctrine de la persévérance des saints, mais l’on n’a pas assez insisté sur sa contrepartie. La persévérance des saints n’est possible qu'en fonction de la persévérance de Dieu. Sans elle, aucun d’entre nous ne ferait partie de la race des élus. Paul avait une confiance inébranlable dans la persévérance divine : « Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ », écrit-il aux Philippiens (1.6). Il détourne nos regards de la mesquinerie et de la faiblesse humaines pour les diriger sur la puissance et la majesté de Dieu. Il nous arrache au cercle étroit de nos préoccupations et nous entraîne vers l'étendue immense d’un plan divin qui ne peut échouer.
Dieu ne laisse aucune œuvre inachevée. Il termine ce qu'il a commenté. Israël avait beau le fuir et le contrecarrer à tout moment ; dans sa miséricorde, il continue sans répit à l'éduquer en vue de l'accomplissement de son dessein et jusqu’à ce que toutes les nations de la terre soient bénies en lui. Une méthode échouait-elle ? Il en utilisait une autre. Quand une génération refusait de lui obéir, il recommençait patiemment avec la suivante. Périodiquement, son peuple se tournait vers les idoles. Mais le jour du châtiment arriva avec la captivité à Babylone qui, enfin, lui fit comprendre pour toujours sa légèreté et sa folie. À partir de ce moment-là, la nation juive n’a plus jamais adoré d'idoles.
La persévérance de notre Seigneur est l’une des caractéristiques incomparables de sa vie terrestre. Le prophète Esaïe l'avait prédit : « Il ne se découragera point et ne se relâchera point, jusqu’à ce qu'il ait établi la justice sur la terre » (42.4). Ses disciples bien-aimés sur lesquels il avait fondé tous ses espoirs l’abandonnèrent. Jusqu’à la fin, leur faiblesse et leurs ambitions égoïstes l’emportèrent sur leur amour pour lui. Tous avaient déserté au moment où Jésus avait tant besoin de leur présence. Ce ne fut pas un ennemi, mais l’un de ses amis intimes qui le vendit à ses cruels adversaires. Et pourtant, au travers de ces expériences douloureuses, il ne chancelle point et le découragement ne l'atteint pas ; c’est par l'entremise de ces mêmes hommes qu’il accomplit son dessein. Il avait la conviction inébranlable que son Père, qui avait commencé l'œuvre, l’achèverait ; un but par lui recherché ne pourrait jamais manquer de s’accomplir. Nous pouvons en être certains nous aussi et avoir confiance que Dieu mettra la dernière main à son œuvre.
Le Dieu de Jacob
L'illustration la plus frappante de cette vérité, dans les Ecritures, n'est-elle pas l’histoire de Jacob poursuivi sans relâche par l'Eternel, avec, comme point culminant, cette appellation paradoxale : « Le Dieu de Jacob » ? Certes, nous comprenons qu'il soit appelé : le Dieu d'Abraham, père des croyants, le Dieu de Moïse qui lui parlait face à face comme un homme parle à son ami (Ex. 33.11), le Dieu de Daniel, le bien-aimé. Mais le Dieu de Jacob, le rusé, le cupide, le trompeur, le supplanteur ? Mille fois non ! Dieu voudrait-il se compromettre en associant son nom à celui de Jacob ? Et pourtant, il a bien dit : « J'ai aimé Jacob », « le Dieu de Jacob est ton refuge », « ne crains pas, vermisseau de Jacob ». Quoi de plus faible, de plus insignifiant qu’un ver ? Néanmoins, Jacob le vermisseau, cet homme sans valeur, objet de l’amour inlassable de Dieu, devient un prince puissant devant Dieu et devant les hommes.
(à suivre)
Oswald SANDERS
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