« IL N’Y A PAS D’ANTISEMITISME ANODIN…
LES RAILS DE CETTE LOGIQUE ABOUTISSENT A AUSCHWITZ »
L’avertissement du grand journaliste André Frossard
André Frossard a été un journaliste très connu, membre de l’Académie française. C'était également un ami d'Israël. Il a écrit un livre intitulé « Ecoute, Israël ! », où il s'efforce de montrer que la haine du Juif vient en réalité de ce que ce peuple a reçu les 10 commandements de Dieu, au Sinaï, pour en être témoin face aux nations.
Cet ouvrage est comme un cri du cœur. Il s’y trouve d'excellentes pensées quant au destin spirituel d'Israël.
J'en citerai simplement, parmi beaucoup d’autres, quelques passages qui parlent par eux-mêmes :
« Ecoute, Israël, écrit-il ainsi, peuple insoluble dans l'histoire du monde, tu la traverses sans te confondre avec elle ».
« Tu as été choisi, désigné, chargé d’une mission qui n’est pas achevée, puisque tu es toujours là, martyr indestructible, puisque tu échappes au temps, qui depuis quatre mille ans n’a pas entamé ton identité, puisque tu reviens périodiquement d’entre les morts. »
La mission de ce petit peuple, dit encore André Frossard, était « de recevoir, de conserver et de faire rayonner la Loi qui engendre la conscience et cette notion objective du bien et du mal qui avait été brisée dans l’implosion du paradis terrestre »…
« C’est une évidence, poursuit-il encore, que la pire monstruosité de la dernière guerre, celle dont tu as été la victime, Israël, c’est le résultat de ce refus de toute notion contraignante de la conscience du bien et du mal, aboutissant à une dissolution de la conscience humaine, propice à tous les crimes; c'est une autre évidence, Israël, que cette abolition impliquait la tienne et que tu devais périr avec la Loi dont tu assures la garde depuis toujours ».
« Tu n’as pas ajouté une page à Ton Livre depuis bien longtemps mais la Loi qui est sa Vérité reste gravée au plus intime de ton être, avec cette distinction du Bien et du Mal qui fonde la conscience humaine ».
« Cela tu le sais. et tu en meurs chaque fois qu’un pouvoir diabolique se sent contredit et réfuté en silence par cette lumière invisible que tu portes en toi, et qu’il symbolise parfois par une étoile jaune... »
« Répandu parmi les nations, tu vas, le sachant ou ne le sachant pas, le voulant ou ne le voulant pas, remplir ta mission propre, singulière, harassante et qui est, Israël, de dissuader les hommes de s’adonner à l’idolâtrie ».
« Voilà ce que le paganisme ne peut te pardonner, la raison de son aversion immémoriale ».
« L'antisémitisme, qui prend des formes diverses, peut être politique, religieux, héréditaire, épidermique, obsessionnel et pathologique, nationaliste ou, par pulsion obscure, inadvertance et paradoxe révélateur, antichrétien ».
Evoquant la folie monstrueuse de la Shoah, l'auteur ajoute :
« Mais dis-toi bien, Israël, qu'après toi, le tour du chrétien serait venu, car il ne pouvait échapper à l'œil soupçonneux de tes assassins qu’il y a du juif dans le chrétien quand il est vraiment chrétien ; et que si peu que ce soit, c'est encore trop. Car aux yeux du malade totalitaire, le juif et le chrétien avaient un point commun qui les rendait également haïssables : une même conscience objective du bien et du mal ».
« Il n’y a pas d’antisémitisme anodin. Qui se laisse aller sur cette voie doit savoir où elle mène. Les rails de cette logique aboutissent à Auschwitz ».
André Frossard évoque à la fin de ce livre les paroles que Jésus a adressées à la Samaritaine, au puits de Jacob, avant de lui dire qu’il est Le Messie :
« Le salut vient des Juifs » (Jean, ch. 4, v. 22).
E.L.
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