L’APPLICATION PERSONNELLE DE L’HOLOCAUSTE

 

 

L’APPLICATION PERSONNELLE DE L’HOLOCAUSTE

 

Lecture biblique : Lévitique 1.10-13

 

Ajoutons quelques remarques à celles déjà faites dans nos études précédentes :

Le personnage central du livre du Lévitique est le grand Sacrificateur.

C’est pourquoi, dans le Nouveau Testament, le livre parallèle au Lévitique est l’épître aux Hébreux qui parle abondamment des sacrifices lévitiques, du grand Sacrificateur, et qui en fait une application glorieuse à Jésus.

 

 

L’holocauste de menu bétail

 

Les versets 3 à 9 de ce chapitre 1 du Lévitique nous permettent de découvrir, symboliquement, l’appréciation parfaite de Dieu le Père sur le sacrifice de Jésus à la croix.

Les versets 10 à 13 nous révèlent l’appréciation humaine, imparfaite, limitée, de ce sacrifice. 

 

Une lecture superficielle de la Parole de Dieu peut nous donner l’impression d’une simple répétition (presque fastidieuse) de l’holocauste. En fait, il n’en est rien. Le lecteur attentif remarquera, dans ces versets 3 à 9, quelques « absences » significatives :

 

1. Au verset 10, il n’est pas précisé que l’holocauste était offert « à l’entrée de la tente d’assignation » ; comparez le verset 3.

Nous constatons cette même absence au verset 11 ;comparez le verset 5.

Certes, la victime était offerte là, à l’entrée de la tente d’assignation. Mais cette absence de précisions est significative : l’Israélite « plus pauvre » (il est question ici d’un holocauste « de menu bétail ») était-il vraiment conscient de ce fait : l’entrée dans la présence de Dieu ne se faisait que par le sang de la victime innocente ? C’est à souhaiter ! Une simple « routine » religieuse, un sombre formalisme pouvaient vite dépouiller la conscience de cette merveilleuse réalité. 

En ce qui nous concerne, cette sorte de pauvreté spirituelle nous menace. C’est pourquoi l’Ecriture nous tient en éveil par des rappels salutaires :

 

« Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire par la route nouvelle et vivante qu'il a inaugurée pour nous au travers du voile, c'est-à-dire, de sa chair… » (Héb. 10.19-20).

 

« … Jésus-Christ notre Seigneur, en qui nous avons, par la foi en lui, la liberté de nous approcher de Dieu avec confiance » (Eph. 3.12).

« Car par lui nous avons les uns et les autres accès auprès du Père, dans un même Esprit… » (Eph. 2.18).

 

« Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour des injustes, afin de nous amener à Dieu » (1 Pi. 3.18).

 

Dans la nouvelle Alliance, cette sorte de pauvreté spirituelle nous guette ; nous devons donc rester vigilants. N’oublions jamais que l’entrée dans le « lieu très saint » n’est possible qu’au travers du sacrifice parfait de Christ sur la croix. Ne retournons pas à nos œuvres mortes, à nos mérites trompeurs, ni même à la vaine confiance puisée dans nos années de vie chrétienne. C’est au travers de son Fils bien-aimé que Dieu nous admet en sa sainte présence. Tout autre appui ne peut nous conduire qu’à la désillusion la plus complète.

 

Un autre aspect de la pauvreté spirituelle est de ne plus être conscient que le but du sacrifice de Christ est de pouvoir entrer dans la présence de Dieu, et de se contenter d’une vie chrétienne chétive. Christ serait-il mort et ressuscité pour que nous vivions loin des richesses du « lieu très-saint » ?

 

2. Remarquons ce que précise le verset 3 : « … pour obtenir sa faveur ». Cette mention n’apparaît nulle part dans notre passage (versets 10 à 13).

N’oublions jamais que c’est par l’œuvre de Jésus que nous obtenons de Dieu miséricorde et grâce. J’ose croire que mon lecteur peut rappeler à son cœur une multitude de textes de l’Ecriture en rapport avec cette vérité fondamentale. «Vous avez tout pleinement en lui [Jésus-Christ] », écrit Paul aux Colossiens (2.10). Et encore : « Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie » (Eph. 2.8-9).

 

3. Mais la grande absence dans notre passage concerne la précision mentionnée au verset 4 : « il posera sa main sur la tête de l’holocauste ». Elle n’apparaît plus dans notre texte. La main n’était pas posée sur la tête de la victime ; si elle l’était, pourquoi l’Ecriture ne le dit-elle pas ? Pourquoi un fait si important est-il passé sous silence ? Il existe une grande et grave pauvreté spirituelle au sein du peuple de Dieu aujourd’hui. Bon nombre de prétendus chrétiens ne posent plus « la main sur la tête de l’holocauste » ! Je veux dire qu’il n’existe plus entre Christ et eux une véritable identification. Certes, ils ont la foi dans le sang de Christ pour la purification de leurs péchés. Ils ont même une notion exacte de la mort de Jésus-Christ et de ses perfections, mais ils ne parviennent pas à s’identifier à lui dans sa mort. Ils retombent toujours dans les mêmes péchés, les mêmes travers, en proie aux mêmes luttes, succombant constamment devant les mêmes tentations. Dans son épître aux Romains, l’apôtre Paul nous exhorte vivement à poser notre main sur la tête de l’holocauste :

 

« Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus Christ, c'est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection, sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché; car celui qui est mort est libre du péché. Or, si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui, sachant que Christ ressuscité des morts ne meurt plus; la mort n'a plus de pouvoir sur lui. Car il est mort, et c'est pour le péché qu'il est mort une fois pour toutes; il est revenu à la vie, et c'est pour Dieu qu'il vit. Ainsi vous-mêmes, regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Jésus Christ. Que le péché ne règne donc point dans votre corps mortel, et n'obéissez pas à ses convoitises. Ne livrez pas vos membres au péché, comme des instruments d'iniquité; mais donnez-vous vous-mêmes à Dieu, comme étant vivants de morts que vous étiez, et offrez à Dieu vos membres, comme des instruments de justice. Car le péché n'aura point de pouvoir sur vous, puisque vous êtes, non sous la loi, mais sous la grâce » (6.3-14).

 

L’apôtre avait saisi pour lui-même cette bénédiction et cette grande richesse, lorsqu’il déclare : « J'ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi » (Gal. 2.20).

 

Notre texte d’aujourd’hui se termine sur des accents de grâce divine : « C’est un holocauste, un sacrifice consumé par le feu, d’une agréable odeur à l’Eternel » (1.13).

L’holocauste de « gros bétail » satisfaisait pleinement le cœur de l’Eternel. Mais dans sa miséricorde, Dieu acceptait aussi l’holocauste provenant d’une condition moins aisée ; l’offrande de « menu bétail » était un sacrifice d’une agréable odeur devant lui. Est-ce un encouragement à la pauvreté spirituelle, au relâchement, à la nonchalance, à la paresse ? Loin de là ! Serrons plutôt dans notre cœur l’exhortation de l’apôtre Pierre : « Vous donc, bien-aimés, qui êtes avertis, mettez-vous sur vos gardes, de peur qu'entraînés par l'égarement des impies, vous ne veniez à déchoir de votre fermeté. Mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. A lui soit la gloire, maintenant et pour l'éternité! Amen! » (2 Pi. 3.17-18).

 

Paul BALLIERE

 

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