LA TÊTE DE JESUS
Sa face, son visage…
1. L'Homme méprisé
Ésaïe l'avait déjà annoncé : « Il a été opprimé et affligé, et il n’a pas ouvert sa bouche. Il a été amené comme un agneau à la boucherie, il a été comme une brebis muette devant ceux qui la tondent, et il n’a pas ouvert sa bouche » (Ésaïe 53.7). On lui a craché au visage, donné des gifles en lui disant, alors que ses yeux étaient voilés : « Prophétise-nous, Christ ; qui est celui qui t'a frappé ? » (Matthieu 26. 67-68). Le psaume 69 l'avait bien annoncé : « La confusion a couvert mon visage… l'opprobre m'a brisé le cœur et je suis accablé. J'ai attendu que quelqu'un ait compassion de moi, mais il n’y a eu personne... et des consolateurs, mais je n’en ai pas trouvé » (v. 7, 20).
Il a été emmené en jugement, d’abord devant les Juifs, premièrement à Anne, puis à Caïphe, qui était souverain sacrificateur cette année-là — c’est là que Pierre le renie (Jean 18.13, 24). Puis devant le représentant romain qui demande : « Quelle accusation portez-vous contre cet homme? » Pilate, embarrassé, leur demande de le juger eux-mêmes selon la loi juive, mais les Juifs prennent prétexte qu'il ne leur est pas permis de faire mourir personne. Pilate rentre encore dans le prétoire vers Jésus qui reconnaît être le roi des Juifs.
Pilate, sortant vers les Juifs, leur dit : « Moi, je ne trouve aucun crime en lui » ; et selon la coutume de la Pâque, il voudrait le relâcher. Eux disent : « Pas celui-ci, mais Barabbas », qui était un brigand.
Pour tâcher de les contenter, Pilate fait fouetter Jésus et le livre à une bande de soldats qui lui tressent une couronne d’épines et la mettent sur sa tête, le revêtent d’un vêtement de pourpre et se moquent de lui: « Salut, roi des Juifs ! ». Eux aussi le frappent au visage. Pour essayer encore une fois de satisfaire le peuple, Pilate déclare qu'il va leur amener Jésus dehors, « afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun crime ». Mais ce n’est pas Pilate qui le mène dehors ; « Jésus sortit, portant la couronne d’épines et le manteau de pourpre », accueilli par les cris des principaux sacrificateurs et des huissiers, qui clament: « Crucifie-le, crucifie-le ! » Pilate leur dit : « Prenez-le, vous et crucifiez-le ; car moi je ne trouve pas de crime en lui ». Devant leurs cris, le gouverneur cède enfin : « Il leur livra Jésus pour être crucifié ; ils prirent donc Jésus et l'emmenèrent ».
L'évangile de Jean ne parle pas de Simon le Cyrénéen qui porte sa croix, mais : « Portant lui-même la croix il sortit et alla au… Golgotha où ils le crucifièrent et avec lui deux autres, un de chaque côté ».
Au-dessus de sa tête, Pilate fait placer un écriteau : « Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs », seule accusation que le gouverneur pouvait faire.
Alors commence le défilé de ceux qui l’injurient, pas seulement le peuple, mais les principaux sacrificateurs, les scribes, les anciens se moquent.
Viennent les heures terribles où il est abandonné de Dieu, parce qu'il est fait péché pour nous : « Lui- même a porté nos péchés en son corps sur le bois » (1 Pierre 2.24) — « Nous avons tous été errants comme des brebis, nous nous sommes tournés chacun vers son propre chemin, et l'Éternel a fait tomber sur lui l’iniquité de nous tous... à cause de la transgression de mon peuple, lui a été frappé » (Ésaïe 53. 6, 8).
Sur la croix, Jésus a prononcé sept paroles, trois avant les heures de ténèbres, s'adressant au Père dans la première ; puis la parole centrale, s'adressant à Dieu qui l’avait abandonné ; puis les trois finales. Il savait que toutes choses étaient déjà accomplies. Mais sondant l’Écriture (Psaume 69.21) il ajoute, afin de l’accomplir : « J'ai soif ». Enfin, quand il a pris le vinaigre qui lui est présenté, il peut dire, avec quel soulagement (Jean 12.27 ; Matthieu 26.38-39 ; Hébreux 5.7-9, etc.) : « C’est accompli » (Jean 19.30). Le cri de victoire (cf. Col. 2.15) des trois premiers évangiles, suivi, quand il a baissé(1) la tête (Jean 19.30), de sa septième parole : « Père ! entre tes mains, je remets mon esprit » (Luc 23.46), atteste qu'il a vraiment donné volontairement sa vie (Jean 10.17-18).
2. L'homme glorifié
Dans les premiers évangiles, Marie verse le parfum sur la tête du Messie (Matthieu 26.7), et du Serviteur prophète (Marc 14.3), mais en Jean 12.3, sur les pieds du Fils de Dieu qui va mourir. Hébreux 1.9 déclare : « Ton Dieu t'a oint d’une huile de joie au-dessus de tes compagnons ».
Lors de la transfiguration sur la montagne, « son visage resplendit comme le soleil » (Matthieu 17.2). Quand il apparaît à Jean à Patmos, sa tête était « comme de la laine blanche » (Apocalypse 1.14).
Quand il va exécuter les jugements sur la terre (Apocalypse 14.14), il apparaît sur une nuée, assis, semblable au Fils de l’homme, ayant sur sa tête une couronne d’or, comme l'avait annoncé le Psaume 21.3.
Et dans son apparition glorieuse d'Apocalypse 19.11-16, « sur sa tête il y a de nombreux diadèmes ». Bien des noms lui sont donnés : fidèle, véritable, juge, « la Parole de Dieu », « roi des rois et seigneur des seigneurs ». Par-dessus tout il porte un nom connu de « lui seul ». Profondeur insondable de la Personne même de celui qui, « étant en forme de Dieu », s'était anéanti lui-même « prenant la forme d’esclave », puis a reçu « le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus se plie tout genou des êtres célestes, terrestres et infernaux, et que toute langue reconnaisse que Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (Philippiens 2.6-11).
3. Voir sa face
Sur la montagne de Sinaï, dans un entretien intime avec l'Éternel, Moïse demande : « Fais-moi connaître, je te prie, ton chemin » (Exode 33.13). L'Éternel promet : « Ma face ira, et je te donnerai du repos ». Moïse répète un peu plus loin : « Fais-moi voir, je te prie, ta gloire » (v.18). L'Éternel répond : « Je ferai passer toute ma bonté devant ta face », mais il ajoute: « Tu ne peux pas voir ma face, car l'homme ne peut me voir et vivre ». L'Éternel complète : « Voici un lieu près de moi, et tu te tiendras sur le rocher, et il arrivera, quand ma gloire passera, que je te mettrai dans la fente du rocher, et je te couvrirai de ma main, jusqu’à ce que je sois passé... mais ma face ne se verra pas ».
Il faut venir au Nouveau Testament pour que Jean 1.14 puisse dire : « Nous avons contemplé sa gloire (morale) », et « le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui l’a fait connaître ».
Sur la montagne de la transfiguration il nous est dit des disciples « et ils virent sa gloire » (Luc 9.32) (celle du Messie, puis du Fils bien-aimé du Père).
Avant de les quitter, Jésus encourage ses disciples : « Vous avez maintenant de la tristesse ; mais je vous reverrai (lors de sa résurrection) et votre cœur se réjouira: et personne ne vous ôte votre joie » (Jean 16.22).
Mais lorsque l'Esprit sera venu « vous me verrez ». C’est bien dans les évangiles que, conduits par l'Esprit, nous pouvons « voir Jésus » aller de lieu en lieu, aboutir au calvaire et accomplir l’œuvre de la croix (voir 2 Corinthiens 3.18). Rien ne peut davantage réjouir nos cœurs que de découvrir cette Personne merveilleuse à travers toutes les pages de la Parole. Lorsqu'il ouvrait les Écritures aux disciples d'Emmaüs leur cœur brûlait au-dedans d’eux-mêmes lorsqu'il leur parlait par le chemin (Luc 24.32).
Mais viendra le jour où nous ne verrons plus comme maintenant, « comme dans un miroir, de façon imprécise », mais alors face à face et nous connaîtrons à fond, comme aussi nous avons été connus (1 Corinthiens 13.12).
Apocalypse 22.3-4 nous dit: « Ses esclaves le serviront, et ils verront sa face et son nom sera sur leurs fronts ».
Le psaume 17.15 l’avait déjà annoncé : « Quand je serai réveillé, je serai rassasié de ton image ».
Et pour ceux qui comprennent l'anglais nous ajoutons ces quelques vers de J.N.D.
The traits of that face,
Once marred through thy grace,
Our joy'Il be to trace
At Thy coming again.
Georges ANDRE
(1) Même mot dans l’original, lorsqu’il avait déclaré: « Le fils de l’homme n’a pas un lieu où reposer sa tête »
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