LA VOCATION DE MOÏSE

 

 

 LA VOCATION DE MOÏSE

 

Lectures bibliques : Exode 2.1 ; 4.17 ; Hébreux 11.23-25 ; Actes 7.20-35

 

 

L’époque dans laquelle naquit Moïse

 

« A cette époque, naquit Moïse... » (Actes 7.20) : à certaines époques, Dieu suscite des hommes. Il prévient même l’époque en faisant naître et en éduquant un homme qu’il fera paraître à l’heure propice. Ce fut le cas pour Moïse, David (Actes 13.36), Esther (Esther 4.14b) Jean-Baptiste, Paul, etc. Le plus grand exemple est Christ : Galates 4.4.

 

Actuellement, nous sommes tous des serviteurs de la dernière heure (Matthieu 20.1-7 : chaque groupe d’ouvriers est envoyé à une heure précise). Y aura-t-il encore une levée d’ouvriers derrière nous ? Dieu seul le sait.

 

Quelle joie et quelle assurance de savoir qu’avec l’épreuve, Dieu prépare aussi le moyen d’en sortir : 1 Corinthiens 10.13 !

 

Remarquons ici, dans la vocation de Moïse, combien la volonté divine est liée à l’obéissance et à la foi de l’homme : les parents de Moïse : un mariage selon Dieu (Exode 2.1), et un acte de foi pour élever l’enfant pendant trois mois et ensuite le confier à la garde de Dieu. Quelle gloire quand la volonté divine peut pleinement s’accomplir ainsi !

 

 

Le mariage des futurs parents de Moïse

 

Exode 2.1a : Le père de Moïse, Amram, épousa Jokébed : Nombres 26.59. Ils eurent trois enfants : Moïse, Aaron et Marie, d’une belle et bonne union ( cf Deutéronome 7.1-3 ; 1 Corinthiens 7.39 ; 2 Corinthiens 6.14). Ces enfants furent tous trois au service de Dieu. Quelle belle famille !

 

Une fille prophétesse : Exode 15.20

Un fils sacrificateur : Exode 28.1

Un fils chef et libérateur du peuple d’Israël : Actes 7.35

 

 

Beau aux yeux de Dieu

 

Beau aux yeux de Dieu : Actes 7.20

Beau aux yeux de sa mère : Exode 2.2b

Beau aux yeux de son père : Hébreux 11.23

 

Cette phrase (Actes 7.20) montre peut-être la part que Dieu dut avoir dans la naissance de l’enfant. Comparez Genèse 1.31 ! Moïse plaisait à Dieu ; dès sa naissance il portait la marque d’un appel qu’il allait entendre, mais qu’il ne put atteindre qu’au prix de sacrifices, de souffrances, d’épreuves et de foi. En élargissant la pensée de notre texte, nous pourrions dire que c’est une chose que d’être beau aux yeux des hommes et une autre d’être beau aux yeux de Dieu. 

Une parenthèse : c’est la responsabilité des parents chrétiens de voir, par la foi, l’œuvre de Dieu dans la vie de leurs enfants, et de discerner le potentiel qu’ils peuvent représenter pour le royaume de Dieu, pour agir en conséquence; un potentiel qu’ils ne devraient pas gaspiller.

 

 

Caché dès sa naissance par la foi

 

Exode 2.2-3 ; Hébreux 11.23 : Les parents eurent la foi. Ils crurent que Dieu pouvait préserver leur enfant. « Ils ne craignirent pas l’ordre du roi ». Puis, quand ils ne purent plus le cacher, ils le confièrent à l’Éternel en le déposant au bord du Nil.

 

Deux choses sont à considérer : la foi des parents et le danger que court l’enfant. La foi est non seulement profitable à celui qui l’exerce, mais elle a aussi des conséquences insoupçonnées pour les autres. La foi demeure l’essence même de la vie chrétienne et comme dit le Seigneur Jésus : rien ne lui est impossible (Matthieu 17.20). Croire pour sauver les autres, c’est certainement le ministère le plus extraordinaire qu’un homme puisse accomplir. Heureux les enfants qui sont consacrés à l’Éternel dès le sein de leur mère !

 

Psaumes 22.11 ; Luc 1.41-42.

 

Notez que Dieu a décidé de susciter un libérateur et que Satan a décidé de s’y opposer :  Exode 1.22.

 

Dès le premier jour, Moïse sera l’enjeu de cette lutte. Ses parents luttèrent et vainquirent pour lui jusqu’à ce qu’il pût lutter et vaincre lui-même. Satan s’opposera avec tout son génie à l’affirmation d’une vocation divine. Il ne s’occupera pas beaucoup d’une vocation qui n’est qu’humaine, mais le triomphe appartient à la foi :  1 Jean 5.4. 

 

 

La providence divine

 

« La fille de Pharaon descendit au fleuve pour se baigner »  (Exode 2.5).

 

Là où Dieu trouve la foi, il accomplit un miracle. Il prépare des rencontres. Il dispose des cœurs. Ici, Dieu se sert des suppôts de Satan pour accomplir ses desseins. Notre Dieu sait transformer le mal en bien ; qu’il nous apprenne donc à ne jamais désespérer. Rien ni personne ne peut s’opposer à ceux que Dieu a choisis. Tout, au contraire, devient un moyen en faveur de ceux qui sont appelés :

 

Genèse 39.4 ; 50.20 ; Exode 12.36 ; Daniel 1.9 ; Romains 8.28 ; Philippiens 1.12.

 

 

La préparation divine

 

« Moïse fut instruit dans toute la sagesse des Égyptiens, il était puissant en paroles et en œuvres. » (Actes 7.22)

 

Ceux que Dieu appelle à son service, il les y prépare. La préparation est nécessaire au service de Dieu. Elle varie selon la tâche. Plus la tâche est importante, plus la préparation est nécessaire. Celui qui se sait appelé de Dieu doit saisir toutes les occasions de s’instruire ; évidemment, il ne s’agit pas d’apprendre pour savoir mais pour mieux servir. Il ne convient pas de se vanter de ce que l’on sait, mais de s’humilier à cause de tout ce que l’on ignore. La science de ce monde a peu à nous apprendre ; notre devoir essentiel est de connaître la parole de Dieu, et de connaître l’homme. Les moyens sont innombrables mais nous n’en citerons que trois :

 

1. Les lectures bien choisies et bien assimilées.

2. Les cours, non pas seulement bien copiés, mais bien assimilées.

3. Les amis plus avancés que nous qui, par leurs conseils et leurs lumières, nous seront utiles. Il faut toujours se dire devant tout et devant tous : je veux apprendre quelque chose. Les notes des prédications sont très utiles dans ce domaine.

 

Nous citerons encore la prière qui demeure le suprême moyen d’instruction spirituelle puisqu’elle puise à la source elle-même. Dieu n’a que faire des sages et des intelligents, mais il ne peut pas non plus employer les ignorants et les paresseux. Moïse ne pensa pas que les 40 années passées à la cour d’Égypte furent du temps perdu ; il s’appliqua au contraire à être puissant en paroles et en œuvres.

 

 

Un choix, une décision

 

Hébreux 11.25

 

La vocation implique un choix et une décision. Il convient donc de choisir librement la voie qui nous est proposée puis de s’y engager.

 

Josué 24.15

Psaumes 119.30

 

Ce choix implique la foi, il nécessite un dépouillement et l’engagement dans une voie de sacrifices et d’épreuves ; c’est un appel à devenir un disciple de Jésus, et à porter son opprobre :

 

Jean 15.20-21

Matthieu 10.24-25 ; 8.19-22

 

Moïse abandonna des avantages terrestres réels (fils de la fille de Pharaon, les trésors de l’Égypte). Ses regards étaient fixés sur la rémunération : Hébreux 11.26. Considérez le choix et le renoncement de l’apôtre Paul : Philippiens 3.8

 

 

Le meurtre de l’égyptien

 

Exode 2.11-15

 

Le ministère de Moïse connut un faux départ ; il commit deux graves fautes :

 

1. Il devança certainement l’heure de Dieu. Ni Israël, ni Moïse n’étaient prêts pour cette heure de délivrance. Il lui manquait 40 années de méditation solitaire à la tête des troupeaux de Jéthro. Il n’avait pas reçu le revêtement de puissance.

 

2. Il employa des méthodes humaines et charnelles. Dieu ne pouvait le soutenir ainsi. Chaque vocation a son heure. La devancer comme Moïse ou la retarder comme Jonas, c’est désobéir. Savoir attendre quand on se sait appelé, quand on sent un appel pressant, c’est évidemment difficile, mais c’est une condition indispensable pour le succès. Dieu a toujours son heure. Lui seul sait quel est le moment favorable.

 

Paul attendit pendant plusieurs années l’heure d’entrer dans la pleine vocation qu’il avait reçue à sa conversion. Quand l’heure est arrivée, il était prêt et tout était prêt devant lui :  Actes 13.1-3.

Maintenant, il convient de faire attention aux méthodes. Le monde religieux a ses méthodes modernes et adaptées. Dieu les approuve-t-il ? Nous devons apprendre à servir Dieu avec les méthodes de Dieu. Ce sont celles-là seules qu’il peut approuver et bénir. Ceci est particulièrement vrai dans le ministère de la Pentecôte.

 

Voyons l’un des grands principes bibliques dans l’évangélisation: la seule méthode biblique de l’évangélisation, c’est l’annonce simple mais totale du salut de Dieu manifesté en Jésus-Christ :

 

Actes 3.12-26

1 Corinthiens 2.1-5

 

Les signes promis par le Seigneur doivent accompagner la prédication de sa Parole.

 

L’heure de Dieu

 

Actes 7.30 ; Exode 2.15-25 ; 3.1

 

Quarante longues années se sont écoulées depuis le départ de l’Égypte. Quarante années passées dans la solitude du désert de Madian. Peut-être Moïse pensa-t-il que Dieu l’avait oublié, qu’il avait oublié Israël dans la servitude. Non, Dieu veillait et sur Israël et sur Moïse. Au moment où la souffrance d’Israël devint intolérable, Dieu appela Moïse. La vraie vocation ne craint pas l’attente, elle est une des marques de son authenticité. L’heure de Dieu peut tarder très longtemps même. Quand elle arrive, l’œuvre divine se manifeste avec puissance : « Maintenant, va, je t’enverrai » (Exode 3.10)

 

Pensons à la vocation de Joseph, de David, de Paul (Galates 1.17). Considérons les 30 années de Jésus, passées dans l’ombre avant son ministère public.

 

 

L’apparition de l’ange de l’Éternel

 

« L’ange de l’Éternel lui apparut » (Exode 3.2)

 

Nous avons déjà dit que toute vocation implique une rencontre personnelle avec Dieu. Sans que Moïse le recherche, Dieu se manifeste par son ange. La révélation du buisson ardent est double : une révélation de gloire et une révélation de sainteté. Voici d’autres exemples :

 

Abraham : Genèse 12.7 

Isaac : Genèse 26.2 

Jacob :  Genèse 35.9

Gédéon : Juges 6.12

La mère de Samson : Juges 13.3

Joseph : Matthieu 1.20

Paul : Actes 27.23

 

 

Appelé par son nom

 

« Moïse ! Moïse ! » (Exode 3.4)

 

Quelle grâce dans ce Dieu qui peut nous appeler par notre nom. Il est le Père de tous et le Père de chacun :  Esaïe 45.3-4

 

La vocation est absolument personnelle. Ce n’est pas l’épouse qui la ressent pour son mari, ou les parents pour leur fils ! C’est une affaire entre Dieu et nous. Il est bien difficile de juger de la vocation d’un homme ; on entre là dans un domaine sacré et ce n’est qu’avec beaucoup d’amour et au travers d’une grande expérience que l’on peut aider ou décourager quelqu’un qui a ou croit avoir une vocation.

 

 

Les souliers ôtés

 

« Ôte les souliers de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte » (Exode 3.5)

 

Moïse aura une puissante révélation de la sainteté de Dieu qui découvrira à ses yeux toute sa misère, qui le jettera à terre dans la honte et la confusion. Une chose est de savoir que Dieu est saint, c’en est une autre de l’avoir senti. Une chose est de se savoir pécheur, une autre est d’avoir compris toute l’horreur et l’étendue de sa misère :

 

Esaïe 6.3-5

 

 

Le sentiment de son incapacité

 

« Moïse dit à Dieu : Qui suis-je...? » (Exode 3.11)

 

Il a le sentiment de son incapacité pour l’œuvre à laquelle Dieu l’appelle. Maintenant Dieu peut l’employer. Notre consécration a bien plus d’importance aux yeux de Dieu que nos capacités :

 

2 Corinthiens 3.5 ;  2 Corinthiens 12.10

 

 

Armé de la puissance de Dieu

 

« L’Éternel lui dit : Qu’y a-t-il dans ta main ? » (Exode 4.2, 21)

 

Dieu n’envoie pas Moïse désarmé. Il l’instruit, lui fait part de ses désirs, lui communique sa volonté, mais pour s’opposer à Pharaon et à ses magiciens, il faut plus qu’une parole même inspirée ; il faut la puissance de Dieu. Pour cela, l’Éternel communique à Moïse la puissance d’accomplir des miracles.

 

Une vocation implique des dons de l’Esprit. Le Saint-Esprit distribue ses dons en fonction du ministère que l’homme doit remplir :  Actes 1.8

 

 

La prise de conscience de son incapacité

 

Exode 4.10

 

La première remarque que nous faisons, c’est que les 40 années du désert ont servi à faire voir à Moïse son incapacité.

 

Le premier pas dans la connaissance est d’arriver à la conviction qu’on ne sait rien : Juges 6.15. Pour être serviteur de Dieu, faut-il être éloquent ou avoir des dispositions à l’éloquence ? Non, il faut simplement être rempli de l’Esprit. Il convient de se garder de l’éloquence de la chair. Dieu ne nous a pas demandé de prêcher avec éloquence, mais d’annoncer la bonne nouvelle, d’être naturel de toute manière, de veiller à employer un langage simple, et de parler distinctement. Ne pas être éloquent ne signifie pas forcément être rempli de l’Esprit ; parler abondamment n’est pas non plus le signe de la plénitude divine !

 

 

La conversation avec Dieu n’a pas délivré Moïse de sa faiblesse

 

« ...ni depuis que tu parles à ton serviteur » : Exode 4.10

 

La conversation que Moïse vient d’avoir avec Dieu n’a pas changé les choses. Dieu ne veut pas toujours nous rendre forts (de la force humaine), au contraire, il veut manifester sa puissance à travers notre faiblesse. Il dit à Moïse : « Je serai avec ta bouche » (Exode 4.12). Celui qui est appelé par Dieu doit davantage chercher la présence de Dieu, jusqu’à ce qu’elle soit sensible, plutôt que rechercher un bagage de puissance et de bénédiction.

 

 

Quand Dieu se met en colère…

 

Exode 4.14

 

Il est bon de reconnaître sa faiblesse, son impuissance, son incapacité à servir Dieu. Il est bon de résister aux impulsions de notre cœur et de bien éprouver la réalité de notre vocation avant de nous y abandonner, mais il arrive un moment où l’hésitation devient un manque de foi, une injure à la puissance et à la fidélité de Dieu. Nous ne dirons jamais trop que la vocation implique un acte de foi, la confiance qu’ayant été appelé, on peut partir parce que Dieu est et sera avec nous, déployant sa puissance dans notre faiblesse. Voyez Actes 26.19

 

Nous avons parlé des conséquences extraordinaires et imprévisibles de l’obéissance et de la foi. Nous pourrions parler ici des conséquences d’un manque de foi et de la désobéissance. Dieu agit toujours à notre égard selon la mesure de notre foi. Comme Moïse n’a pas suffisamment de confiance pour marcher seul, Dieu lui adjoindra Aaron, mais il aura à supporter les conséquences de cette faiblesse. Personne ne pourra trop abonder dans la foi. Celui qui se confie le plus en Dieu paraîtra toujours insensé aux yeux de celui qui se confie le moins. Là où la piété est saine et l’obéissance totale, la foi sera toujours une glorieuse démonstration de puissance.

 

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