L’AUTORITE DE JESUS-CHRIST
Dieu incarné, le Christ déploie dans ce monde toute l’autorité de son Père. Dès qu’il paraît :
Il enseigne comme ayant autorité, et non pas comme les scribes (Mc 1.22).
Il ne dit pas comme les prophètes : « La parole de l’Eternel me fut adressée en ces mots… Ainsi parle l’Eternel », mais bien plutôt : « En vérité, en vérité, je vous le dis… Il a été dit aux anciens… mais moi je vous dis… »
Il commande avec autorité et puissance aux esprits impurs (Luc 4.36).
Il a sur la terre le pouvoir (ou : l’autorité, « exousia ») de pardonner les péchés (5.24).
Il exerce la même autorité sur la maladie (6.19), la mort (8.53-55), la nature (Mt. 8.23-26).
Dieu lui a donné pouvoir sur toute chair afin qu’il accorde la vie éternelle... (Jn. 17.2).
Tout jugement a été remis au Fils (5.22).
En fait, toutes choses lui ont été données par son Père (Mt. 11.27). Il peut donc déclarer : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre » (28.18).
Paul s’écrie joyeusement : « Vous avez tout pleinement en lui, qui est le chef de toute domination et de toute autorité » (Col. 2.10).
Et Jean proclame : « Maintenant, le salut est arrivé, et la puissance, et le règne de notre Dieu, et l’autorité de son Christ » (Apoc. 12.10).
Une autorité si totale et si évidente ne s’impose cependant pas de façon coercitive. Jésus se présente comme un simple homme, « sans beauté ni éclat pour attirer les regards », sans couronne royale visible sur son front, sans diplôme ni ordination sacerdotale (Jn. 7.15), sans richesse ni rang social particulier. Il est même rejeté par les chefs et les prêtres de son peuple, qui lui demandent avec impatience : « Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t’a donné cette autorité ? » (Mt. 21.23).
En fait, son autorité n’est perceptible qu’à la foi. Elle tient à sa nature profonde, à la puissance et à l’amour qui émanent de lui, à la présence du Père qui l’habite. Les Israélites pieux qui ont reçu le témoignage de Jean-Baptiste perçoivent aussi par quel pouvoir Jésus agit (v. 24-27). Il parle, et les gendarmes, bouleversés, s’écrient : « Jamais homme n’a parlé comme cet homme » (Jn. 7.46). Il chasse un démon, et les âmes simples sont « frappées de la grandeur de Dieu » (Luc 9.43).
Le Christ invoque, il est vrai, plusieurs preuves de son investiture divine : sa propre parole, ses miracles, le témoignage rendu du ciel par Dieu le Père, et enfin l’Ecriture (Jn. 5.24, 31, 36, 37, 39). Mais il fait cette démonstration sans illusion ni intention rationaliste : seule la soumission de la foi la recevra réellement. C’est pourquoi il ajoute : « Si quelqu’un veut faire sa volonté (de celui qui m’a envoyé), il connaîtra si ma doctrine (ou mon autorité...) est de Dieu, ou si je parle de mon chef » (7.17).
René PACHE
Écrire commentaire