LA JOIE DE L’ETERNEL
En cette fin d’année, avec la situation dans le monde, avec les cataclysmes, le terrorisme, et les guerres qui se succèdent, il est difficile de ne pas être moroses, ou même déprimés. Nous avons besoin de joie ! Dans nos sociétés, il y a différentes joies : certaines populations sont plus joyeuses que d’autres, certaines personnes ont un caractère plus avenant ou agréable que d’autres, mais la joie dont la Parole parle est d’une autre nature. Selon le prophète, la joie peut être une force. Néhémie 8.10 : « Tout le peuple pleurait en entendant les paroles de la Torah. Alors Esdras dit : Ce jour est un jour de fête consacré à l'Eternel votre Dieu. Ce n'est pas le moment de pleurer et de prendre le deuil ! … Ne vous affligez donc pas, car la joie de l’Eternel est votre force ».
Le contexte
Les livres d’Esdras et Néhémie nous racontent le retour de l’exil. La situation est difficile, peu sont revenus de Babylone – la ville, les murailles, ont été détruites, le Temple n’est en rien comparable à celui du temps de la splendeur de Salomon. Mais, avec l’impulsion et le courage de Néhémie le gouverneur, les murailles sont reconstruites, de même que le Temple. Qu’est-ce qui provoque donc la tristesse du peuple ?...
« Nous sommes le 1er jour du 7e mois, c’est la fête des trompettes (des shofars). Esdras a convoqué le peuple à la porte des eaux, et debout, il lit la Torah à propos des Fêtes de Tishri, notamment celle de Souccot. Les Lévites sont là pour expliquer les paroles dites en hébreu ou araméen. Et là, les gens se mettent à pleurer à chaudes larmes ! »
En fait, c’est la lecture et la compréhension des paroles de la Torah qui mettent le peuple en émoi – elles font un profond travail dans les cœurs. Israël vécut là un réveil incroyable ; ensemble, ils purent vivre Souccot sous les tentes (Néhémie 8.18), comme cela ne s’était pas produit depuis longtemps.
Esdras dira : « Ne vous affligez pas, c’est un jour consacré à Dieu ! … La joie de l’Eternel est votre force » (en hébreu : ‘Hedvat-Adonaï hi ma’ouzkhem)
Néhémie 8.12 : « Et tout le peuple s'en alla pour manger et boire, pour envoyer des portions, et pour se livrer à de grandes réjouissances (faire une grande joie). Car ils avaient compris les paroles qu'on leur avait expliquées ».
La joie de l’Eternel
Nous ne parlons pas d’une joie éphémère, d’une gaieté factice dans l’alcool. Paul dira : « Ne vous enivrez pas de vin, mais soyez remplis de l’Esprit » (Ephésiens 5.18). Nous parlons d’une vertu. La joie évoquée par Néhémie fait partie de Dieu, comme l’amour est de Dieu – l’amour est sa nature, il est amour.
1 Jean 4.7-8 : « Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres ; car l'amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est amour ».
Comme l’amour, la joie est une qualité divine, Dieu nous la transmet. La joie fait partie du fruit de l’Esprit que Dieu a mis en nous. Avant la chute, Adam et Ève jouissaient d'une relation intime avec Dieu. Mais avec le péché, la chair est là pour faire obstacle à la communion avec Dieu. Puis au travers de la foi en Christ, mort pour nos péchés, nous avons cette grâce (charis) de vivre la joie (chara), lorsque le Saint-Esprit nous habite.
Galates 5.22 : « Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi. La Torah n'est pas contre ces choses ».
La joie dans la Nativité
La femme vit l’enfantement dans la douleur mais lorsque l’enfant paraît, la joie est là, sans retenue. Marie a sans doute vécu ces temps avec du stress. La nouvelle de l’ange Gabriel a dû la remplir de joie, mais cette joie était mêlée d’appréhension, car avoir un bébé sans être mariée à l’époque n’était pas bien vu. Ensuite il y a la fuite en Egypte, le massacre des bébés par Hérode, et enfin la parole de Shimon : « Une épée te transpercera l’âme » (Luc 2.35).
Pourtant, quelle joie fut la naissance de l’enfant destiné à sauver le monde ! Myriam/Marie chanta le cantique de ‘Hannah, « elle proclama sa joie dans le Seigneur » (Luc 1.46) ; Jean-Baptiste, encore dans le ventre d’Elisabeth, « tressaillit de joie » en présence de Yeshoua’ (Luc 1.41) ; Les Mages lorsqu’ils voient l’étoile « furent saisis d’une grande joie » (Matthieu 2.10) ; les bergers « louaient et glorifiaient Dieu » (Luc 2.20), après avoir entendu et vu « la bonne nouvelle ».
La joie dans les épreuves
Quand Paul et Silas étaient en prison (Actes 16 .25), ils se mirent à chanter et louer Dieu, et les murs ont tremblé, les portes se sont ouvertes. La joie dans la louange est libératrice et fait bouger les choses ! Nous devrions plus souvent manifester cette puissance de vie.
Job 8.20 : « Dieu ne rejette point l'homme intègre, il ne protège point les méchants. Il remplira ta bouche de cris de joie, et tes lèvres de chants d'allégresse. Tes ennemis seront couverts de honte ».
Conditions pour la joie
La lettre de Paul aux Philippiens parle beaucoup de joie ; or, cette lettre a été écrite en prison. Nous devons comprendre les conditions d’une vie chrétienne manifestant la joie de l’Esprit.
Philippiens 4.4-7 : « Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le répète, soyez dans la joie en toute circonstance. Soyez aimables avec tous les hommes. Ne vous inquiétez de rien, mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu… »
Il y a des cultures préposées à la joie, les Africains par exemple, et les Juifs qui dansent beaucoup également. Il y a aussi des tempéraments naturellement plus joyeux que d’autres. Mais la Joie de l’Esprit est commune à tous, si l’on est rempli de l’Esprit. La conséquence pratique de la présence de Dieu en nous est la joie ! Pourtant, il y a des conditions. Notre joie dépend de :
Notre obéissance : Vivre dans le péché ou le compromis nous enlève toute joie. Mais la repentance et le pardon nous la redonnent. La joie est comme un petit canari dans la mine : si la joie disparaît dans notre vie, inquiétons-nous.
Notre communion avec Dieu. La paix et la joie vont ensemble. Avec l’absence de prière et de communion avec le Père, la paix et la joie disparaissent. Ne nous laissons pas emprisonner par les soucis.
La joie est une décision. Comme pour la foi, nous pouvons décider de vivre la joie du Saint-Esprit. Je décide de mettre ma foi en pratique, je décide de me laisser remplir du Saint-Esprit, et la joie est au rendez-vous ! David a ordonné à son âme de « bénir l’Eternel » (Psaume 103). De même, malgré toutes les mauvaises nouvelles en Israël, le prophète Habakuk a décidé de se réjouir.
Habakuk 3.18 : « Toutefois, je veux me réjouir en l'Eternel, je veux me réjouir dans le Dieu de mon salut. L'Eternel, le Seigneur, est ma force ».
Cette année 2024 se termine… ouvrant une page blanche. En lien avec 2025, méditons ce verset du Psaume 25 : « Tous les sentiers de l'Eternel sont miséricorde et fidélité, pour ceux qui gardent son alliance et ses commandements ». Et si la joie vient à manquer, si la peur nous gagne, écoutons ce petit chœur d’un frère gitan (Kapi) : « Quand je lève mes mains … Mon fardeau s’envole, de nouvelles forces tu me donnes, toutes choses sont possibles, quand je lève mes mains ».
Chers amis, la joie du Saint-Esprit doit être notre force ! Si nous perdons la joie, nous perdons également notre force. Choisissons de rester dans la joie du Seigneur! AMEN.
Gérald FRUHINSHOLZ
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