LA VOCATION DE JOSUÉ
Exode 17.9 ; Nombres 14.6-30, 38 ; 27.18-23 ; Deutéronome 31.23 ; Josué 1.1-9
La vocation de Josué a un caractère particulier : pour avoir été fidèle dans les petites choses, Dieu lui en a confié de grandes ; voyez Luc 16.10-12 ; 19.17. C’est toujours la méthode de Dieu. On commence petit.
Un homme que Dieu va conduire pas après pas
« Alors Moïse dit à Josué : Choisis-nous des hommes » (Exode 17.9).
Josué était un homme de la tribu d’Ephraïm, que Moïse distingua à cause de sa foi et de son courage. Il apparaît pour la première fois dans le texte cité ci-dessus. Pour ce « ministère » de la bataille, il ne semble pas qu’il ait reçu une révélation particulière en dehors de l’ordre que Moïse lui adressa.
Jusqu’à présent, nous avons étudié des vocations qui furent le résultat d’une révélation soudaine ; elles ne se manifestent pas toujours ainsi. Le plus souvent, les vocations se découvrent petit à petit au sein d’une assemblée : quelqu’un se fait remarquer par son rayonnement, par les dons que Dieu lui a confiés, par sa fidélité à l’Église, par son zèle en ce qui concerne les affaires du Seigneur. Ce que voyant, les pasteurs ou les anciens lui confient quelques responsabilités. Apparemment, jusque-là, rien que de l’humain et pourtant c’est la puissante main de Dieu qui dirige, prépare pour un service qui viendra tout naturellement à son heure.
La victoire sur Amalek
« Et Josué vainquit Amalek » (Exode 17.13).
Josué fut vainqueur dans les petits combats. Il sut être fidèle dans les petits services. C’est immanquablement le chemin d’un ministère fécond, une des marques les plus certaines d’une vocation : la fidélité dans les tâches obscures, ingrates et sans gloire. Avant de ne dépendre que de Dieu, il faut avoir appris à dépendre des hommes. On est lieutenant avant d’être capitaine.
Son nom changé
« Moïse donna à Hosée, fils de Nun, le nom de Josué » (Nombres 13.16).
Il est probable que Moïse changea ce nom avant la première mention en Exode 17.9.
La vocation réelle implique un changement de personnalité puisqu’elle s’inscrit au centre de l’être. Elle est souvent soulignée par un changement de nom : Jacob devient Israël ; Abram devient Abraham ; Saraï devient Sara ; Simon devient Pierre ; Saul devient Paul.
La vocation n’est pas une commission, ni une tâche particulière, c’est une action du Saint-Esprit prenant possession de la personnalité : « Il a donné... » (Éphésiens 4.11).
Une remarque sur le changement du nom de Hosée en celui de Josué. Le premier signifie « salut » ; le second : « l’Éternel est le salut ». Avant d’être appelé au service par Moïse, Hosée avait des qualités, des possibilités naturelles. En recevant l’appel de Dieu, il devient un instrument entre les mains de l’Éternel et pour la gloire de l’Éternel.
Une récompense dans l’affaire de l’espionnage en Canaan
Nombres 14.6, 30, 38
Pour servir Dieu, il faut avoir la foi. Ne pas croire pour soi-même aux promesses de Dieu, être incapable d’un acte de foi pour une expérience précise dans l’adversité, dans l’opposition, ne pas croire pour ceux qui manquent de foi dans la maladie ou dans les affaires de la vie matérielle, c’est être impropre au ministère. Si Josué n’avait pas eu l’acte initial de croire que Dieu pouvait donner le pays à Israël, comment aurait-il pu conduire le peuple dans la possession de Canaan ?
Dieu crée en nous le vouloir et le faire : Philippiens 2.13. Si notre cœur n’est pas accessible à la volonté, comment pourra-t-il l’être à l’action ? Il se peut très bien que Dieu prépare un homme au service par l’épreuve de la foi. Il faut beaucoup de foi dans le service de Dieu, non seulement pour les épreuves et les difficultés inhérentes au ministère, mais encore pour l’Église, les faibles, les malades, les pécheurs.
La foi qualifie pour les ministères les plus extraordinaires et les plus difficiles ; elle permet de vivre là où les autres périssent ; elle échappe aux châtiments de Dieu ; elle assure l’entrée au pays de la promesse. Croire, c’est toujours s’engager sur un chemin difficile, c’est aller au-devant des oppositions, des hommes et des circonstances, mais c’est immanquablement triompher, être récompensé et être en bénédiction aux autres.
L’Esprit de Dieu résidait en lui
« L’Éternel dit à Moïse : Prends Josué, homme en qui réside l’Esprit » (Nombres 27.18).
Nous pouvons envier Josué et chercher à l’imiter. L’Écriture nous précise ici une vérité qui, si nous la méconnaissons, nous conduirait aux pires échecs. Josué avait non seulement été rempli de l’Esprit, mais l’Esprit résidait en lui ; il avait élu domicile dans sa vie, il ne le quittait jamais, l’inspirait et le dirigeait. Les apôtres avaient eux-mêmes compris que c’était là une condition essentielle au service : Actes 6.3.
Jésus nous invite à demeurer en lui pour qu’il puisse demeurer en nous. Pour cela il faut que nous soyons en tout temps remplis du Saint-Esprit.
Une investiture devant l’assemblée
Nombres 27.18 ; Deutéronome 34.9.
L’Écriture prévoit pour toute vocation, lorsque l’heure de sa manifestation est arrivée, une investiture devant l’assemblée. Rappelons que l’imposition des mains, ici, est le double symbole de la consécration et de la bénédiction. Dans le Nouveau Testament, nous voyons les douze imposer les mains aux serviteurs de l’Église : Actes 6.6. Dans Actes 13.2-3, les prophètes et les docteurs imposent les mains à Paul et Barnabas pour leur mission particulière.
Hébreux 6.2 parle de la doctrine de l’imposition des mains. Dans le Nouveau Testament, nous voyons l’imposition des mains dans trois cas particuliers :
la guérison : Marc 16.18 ; Actes 9.12, 17.
le baptême du Saint-Esprit et les dons spirituels : Actes 8.17 ; 19.6 ; 1 Timothée 4.14 ; 2 Timothée 1.6
Pour le service de Dieu.
Participant de la dignité de Moïse
« Tu le rendras participant de ta dignité » : Nombres 27.20.
Nous envisageons deux choses :
1. La dignité du ministère.
2. La participation à la dignité de Dieu.
La première de ces deux choses est liée à la seconde, elle en est même le résultat ; elle est fonction de l’intensité de cette participation. Plus la dignité de Moïse est réelle, plus Josué saura s’en rendre participant, et plus elle sera évidente pour le peuple.
Il existe une fausse dignité qui est de façade. Celle du vêtement, de la tenue ou du langage. Il y a ensuite la vraie dignité, celle qui vient d’une vie vécue dans l’intimité de Christ, et qui est convaincue de l’extraordinaire de la vocation. Il nous faut veiller tout particulièrement au maintien de cette dignité dans nos rapports avec chacun et ne jamais oublier qu’avant toute chose, nous sommes serviteurs de Dieu : 1 Timothée 4.12. Cette dignité est nécessaire à l’autorité : Nombres 27.20. L’autorité procède donc de la dignité, et la dignité est le résultat de la profondeur et de l’intensité de la vie spirituelle.
Accepter de recevoir des ordres
Deutéronome 3.28 ; comparez 3.21.
Être au service de Dieu, c’est accepter de recevoir des ordres de la part des hommes et de les exécuter. Certains pensent que servir Dieu, c’est ne recevoir d’ordre que de Dieu seul. On oublie que Dieu nous transmet souvent ses ordres par des hommes auxquels il nous demande d’obéir comme à lui-même. Apprendre à obéir est la meilleure préparation aux commandements. L’obéissance éprouve la foi et maintient dans l’humilité. En disant cela, nous pensons non seulement à l’obéissance facile, mais davantage à celle qui déplaît et contrarie.
L’encouragement du Seigneur
« Fortifie-toi et prends courage, car c’est toi... » (Deutéronome 31.23).
L’heure du service tardait peut-être, ou bien Josué hésitait-il devant elle. Dieu, lui, prépare et encourage son serviteur. Quel serviteur de Dieu n’a pas reçu les encouragements du Seigneur avant d’avoir été engagé dans la bataille ?
Savoir collaborer avec les autres
« Josué était avec lui » (Deutéronome 32.44).
Savoir collaborer avec d’autres serviteurs de Dieu et nous tenir à leurs côtés, voilà un secret du ministère fécond. Comment peut-on travailler avec le Seigneur si on ne sait pas le faire avec un frère ? La meilleure préparation au service qui vaut tous les cours de théologie pratique, c’est la collaboration avec un frère aîné dans le ministère.
L’Esprit de sagesse
« Josué, fils de Nun, était rempli de l’Esprit de sagesse » (Deutéronome 34.9).
Une des qualités primordiales chez un serviteur de Dieu, c’est la sagesse dans sa conduite, ses actes, ses paroles. Sagesse dans les rapports avec le troupeau, les anciens, ses collègues, les autres églises. Tout dans la vie d’un serviteur de Dieu prend une énorme importance. Savoir aussi juger avec sagesse ceux qui viennent à nous avec leurs problèmes. Pouvoir discuter et agir sagement dans toutes les circonstances du ministère. Attention aux conseils inconsidérés qui, non seulement discréditent un ministère, mais qui peuvent faire de grands ravages. Dans ce domaine plus que dans tout autre on peut s’écrier : « Qui est suffisant pour ces choses ? » (2 Corinthiens 2.16).
Voyez Actes 6.3 ; 1 Timothée 3.4-5 ; Tite 1.6-9 ; Jacques 1.5-8 ; 1 Corinthiens 1.30.
Personne n’est indispensable dans l’œuvre de Dieu
« Moïse, mon serviteur, est mort, maintenant lève-toi » (Josué 1.2).
Dieu n’est pas lié à Moïse ; qu’il désobéisse ou qu’il disparaisse, l’œuvre de Dieu ne s’en achemine pas moins vers sa fin. Personne n’est indispensable à l’œuvre de Dieu. Qu’un homme disparaisse, Dieu s’en choisit un autre. Dieu n’est assujetti à rien, ni à personne. Quand bien même nous l’aurions servi avec tout notre zèle, nous serions des serviteurs « inutiles » : Luc 17.10.
Promesse de victoire
« Nul ne tiendra devant toi tant que tu vivras » (Josué 1.5).
Quelle promesse ! Elle est toujours valable pour ceux qui sont réellement et entièrement au Seigneur : Matthieu 16.18. Dieu veut nous confier un ministère de puissance dans lequel nous aurons à nous maintenir par la consécration et la foi.
Un exemple d’obéissance
« ...En agissant fidèlement selon toute la loi... » (Josué 1.7-8).
Le serviteur de Dieu doit être un exemple d’obéissance. Non pas seulement dans les grandes lignes de la vie chrétienne, mais dans tout ce qui est agréable dans l’Esprit du Seigneur : 1 Corinthiens 10.23-24.
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