L’AUTORITE DE L’ECRITURE
(3° partie)
L’autorité de l'Ecriture dans l'Eglise primitive
Ce point a été en somme déjà traité… lorsque nous avons étudié le témoignage rendu par les apôtres et le Nouveau Testament à l’Ecriture Sainte. Car pour eux, il n’y avait pas de problème. Du moment que celle-ci était pleinement inspirée, son absolue autorité ne pouvait être mise en doute un instant.
Entièrement soumis à l’Ecriture ancienne et nouvelle, les apôtres devaient être avant tout les porte-parole du Seigneur, chargés de confirmer et d’achever la révélation écrite, en présentant Christ au monde et à l'Eglise.
Les serviteurs de Dieu de toutes les générations suivantes, n’étant ni des témoins oculaires de la résurrection ni des auteurs sacrés, doivent forcément exercer leurs fonctions dans l'Eglise en se soumettant à la révélation.
Leur autorité est donc forcément différente de celle des apôtres et moindre en ce sens-là. Timothée, s’il est appelé à reprendre, censurer, exhorter, doit premièrement « prêcher la Parole », faire « l’œuvre d’un évangéliste », et cela « selon la saine doctrine » (les mots : doctrine, enseignement, docteur, reviennent une trentaine de fois dans 1 et 2 Tim. et Tite). C’est toute l’Ecriture inspirée qui rendra l’homme de Dieu accompli et propre à son ministère (2 Tim. 3.16 à 4.3). Paul dit de même à Tite que le véritable ancien doit « être attaché à la vraie parole telle qu’elle a été enseignée, afin d’être capable d’exhorter selon la saine doctrine, et de réfuter les contradicteurs ». Puis il ajoute : « Pour toi, dis les choses qui sont conformes à la saine doctrine. exhorte, et reprends, avec une pleine autorité. Que personne ne te méprise » (Tite 1.9 ; 2.1, 15). Le rôle de l’ancien, ou évêque (cf. Act. 20.17, 28), est donc de veiller sur le troupeau en le paissant de la Parole de Dieu, avec une autorité entièrement appuyée sur l’Ecriture et contrôlée par elle. Et si nous-mêmes faisons les fonctions d’ambassadeurs pour Christ, c'est parce que « Dieu a mis en nous la parole de la réconciliation », celle qui peut lier ou délier, donnant aux uns la vie (s’ils acceptent), et aux autres la mort (s’ils la refusent ; 2 Cor. 5.19-20 ; 2.14-16).
Il est clair que la souveraineté du Seigneur s'exerce dans l'Eglise par l'autorité de l’Ecriture conjuguée à celle de l'Esprit. Quelques textes suffisent en effet pour démontrer qui commande dans l'Eglise primitive :
C’est par le Saint-Esprit que les disciples, baptisés et revêtus de puissance, seront partout les témoins du Christ (Act. 1.5, 8);
par lui, ils reçoivent la capacité de dire les merveilles de Dieu et de prophétiser (2.4, 11, 17-18) ;
l’autorité qu’ils exercent repose sur le nom tout-puissant de Jésus, et sur l’Ecriture qui toujours appuie leur témoignage. (On leur demande : « Par quel pouvoir et au nom de qui avez-vous fait cela ? » Leur réponse se trouve dans Act. 3.16, 18 ; 4. 7-12) ;
ils annoncent la parole de Dieu avec assurance parce qu’ils sont remplis de l'Esprit (4.31, 8) ;
tout ministère, y compris celui des diacres, réclame cette même plénitude (6.3, 5);
l'Esprit dirige ses serviteurs (8.29 ; 10.19), il fait croître l'Eglise (9.31), il désigne les nouveaux ouvriers et les envoie (13.2, 4), il leur impose sa stratégie infaillible (16.6-10) ;
lors du seul « synode » mentionné dans le Nouveau Testament, après avoir cherché l’accord des paroles des prophètes dans l’Ecriture, les apôtres, les anciens et les frères osent et peuvent dire : « Il a paru bon au Saint-Esprit et à nous. » (15.15, 23, 28).
Christ est l’unique chef de l’Eglise, qui n’a transmis son sacerdoce à personne (Eph. 1.22-23 : Hbr. 7.24-25). C’est donc lui, la Tête, qui par l'Esprit gouverne son Corps, donne à chacun de ses membres un don surnaturel en vue d’une fonction précise, les utilise selon sa volonté, et les nourrit de sa Parole.
De cette image biblique il ressort clairement que l'autorité ne peut appartenir qu’à la Tête : nullement aux membres, ni au Corps lui-même (Eglise), et pas davantage à une deuxième tête (qui n’existe pas !). Les décrets d’une communauté religieuse ou les déductions de l’expérience d’un individu ne sauraient donc être érigés en lois, sous peine d’usurpation. |
René PACHE
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