LES DEMONS

 

 

LES DEMONS

 

 

Origine et chute des démons

 

  Ce que nous avons dit de l’origine de Satan s'applique également aux démons. Ils étaient premièrement des esprits célestes, créés parfaits pour le service de Dieu. Puis, la révolte de Lucifer, le chérubin protecteur, les a fascinés et entraînés. Ils sont devenus les anges dont parle Jude « qui n’ont pas gardé leur dignité, mais qui ont abandonné leur propre demeure », v. 6. Pierre les appelle aussi « les anges qui ont péché », 2 Pi. 2.4.  

Il est difficile de dire à quel moment a eu lieu cette chute des anges; en tout cas, cependant, entre celle de Satan et la création de l’homme. Plusieurs interprètes la situent entre les v. 1 et 2 de Genèse 1. Dieu aurait d’abord tout créé dans la perfection. Après la chute des anges et le premier jugement de Satan, prince de ce monde, la terre serait devenue « informe et vide ». Dans les six jours de Genèse 1, Dieu aurait réorganisé notre planète en vue de l'apparition de l’homme. Cette interprétation expliquerait pourquoi parmi les animaux la lutte, la souffrance et la mort, signes d’un désordre déjà existant, ont précédé la chute d'Adam et d'Eve. On a remarqué en outre que le seul autre passage contenant l’expression « informe et vide » (Jér. 4.23-26) dépeint aussi les ravages produits par un jugement. Ainsi le chaos dont parle Genèse 1.2 n'aurait pas été le résultat d'une évolution naturelle.  Quoi qu’il en soit, la chute des démons a montré que le Seigneur ne pouvait pas se fier aux esprits célestes. De là les paroles désabusées du livre de Job: « Si Dieu n’a pas confiance en ses serviteurs (dans le ciel), s’il trouve de la folie chez ses anges… Si Dieu n’a pas confiance en ses saints, si les cieux ne sont pas purs devant lui, combien moins l'être abominable et pervers, l’homme... !», Job. 4.18; 15.15-16.  

 

 

Les démons sont-ils nombreux ?  

 

Si les anges fidèles se comptent par myriades, les démons aussi semblent fort nombreux. Une légion de mauvais esprits avait pris possession d’un seul homme, Marc 5.9. Jean nous montre que Satan et ses anges s'estiment assez puissants pour combattre ouvertement contre Michel et ses anges, Apoc. 12.7. D'après ce même passage, la queue du grand dragon — image du diable — entraîne « le tiers des étoiles du ciel et les jette sur la terre », v. 4. On s’est demandé si cela signifiait que le tiers des anges se seraient révoltés à l’instigation de Satan.  

Un fait est certain: La Bible affirme dans beaucoup de passages non seulement l'existence, mais la puissance et l’activité incessante des démons. Nous serions insensés de ne pas tenir compte de ses avertissements.

  

Le royaume des ténèbres  

 

Comme les anges, les démons ont leur hiérarchie et leur organisation.  

La Bible parle de Satan et de « ses anges », Apoc. 12.9; Mat. 25.41, de même que l’archange Michel commande les armées célestes, Jude 9 ; Apoc. 12.7. Il est également question de « prince des démons », Mat. 9.34.  

Il y a parmi les anges révoltés ce que Paul appelle « les dominations, les autorités, les princes de ce monde de ténèbres, les esprits méchants dans les lieux célestes», Eph. 6.12. Ces « gloires » sont maintenant déchues, mais il serait insensé de les mépriser, alors que les anges fidèles eux-mêmes, supérieurs en force et en puissance, ne portent pas contre elles de jugement injurieux, Jude 8 ; 2 Pi. 2.11. Ce jugement appartient à Dieu seul.  

S'il y a une hiérarchie parmi les anges déchus, il y a aussi des degrés dans leur force de méchanceté. L'esprit chassé de sa maïi- son prend avec lui sept autres esprits plus méchants que lui pour s’en emparer à nouveau. Et Jésus parle d'une sorte de démon qui ne sort que par la prière et par le jeûne, Mat. 17.21.  

L'ensemble des esprits diaboliques forme le royaume « du prince de la puissance de l’air » et de « la puissance des ténèbres », Eph. 2.2 et Col. 1.13. Opposé par Jésus au royaume de Dieu, ce « royaume de Satan » n’est pas divisé contre lui-même et c’est pourquoi sa force est si redoutable. Pour le vaincre, le Fils de Dieu a dû d’abord lier son chef, « l’homme fort », par la puissance de l’Esprit Saint, Mat. 12.24-29, et par sa propre mort sur la croix, Hébr. 2.14

 

René PACHE

 

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