NI LES MASSACRES, NI LES PERSECUTIONS N’ONT PU L’ANEANTIR.…

 

 

NI LES MASSACRES, NI LES PERSECUTIONS

N’ONT PU L’ANEANTIR.…

 

Jésus a dit: « Le salut vient des Juifs »

 

Beaucoup, au cours des siècles, se sont étonnés — avec raison — de l'incroyable capacité de survie du peuple juif malgré toutes les tentatives de destruction per- pétrées à son égard.  

 

Le célèbre écrivain Mark Twain écrivit en 1899 un article sur les Juifs, où il décrit ce peuple, — « à peine 1% du genre humain », … « une faible nébuleuse de poussière perdue dans l'éclair de la voie lactée » —, en le comparant à toutes les civilisations qui ont brillé à un moment ou à un autre dans l'histoire de l'humanité, puis ont disparu ou décliné.  

 

« Mais, dit-il, les Juifs qui ont été témoins de tout cela sont toujours là. Tout périt…, s'exclama-t-il, tout sauf le Juif. »  (Mark Twain, Concerning The Jews,  Harper's Magazine, 1899) 

 

Ne comprenant pas pourquoi, Mark Twain conclut par une question :  « Quel est donc le secret de son immortalité ? »   

 

 

Un peuple mis à part...  

 

A peu près à la même époque, l'écrivain russe Léon Tolstoï se posa une question semblable : « Qu'est-ce qu'un Juif ? »  

 

Et en quelques phrases, il résuma tout ce que le peuple juif a enduré au cours de son histoire souvent tragique, évoquant des pays et des peuples qui, séparément ou ensemble, l'ont maltraité, opprimé, piétiné, brûlé... mais, constata-t-il comme l'avait fait Mark Twain : « Malgré tout, le Juif est toujours là. Ni les massacres, ni la torture n'ont pu l'anéantir, ni le feu, ni l'épée n'ont pu le balayer de la terre. »

 

Mais Léon Tolstoï en entrevit l'explication : « Le Juif, disait-il, est un symbole de l'éternité. Lui qui était le premier à annoncer les oracles de Dieu, lui qui a si longtemps été le gardien de la parole prophétique et qui l'a transmise au monde... ne peut être anéanti. Le Juif est aussi éternel que l'éternité elle-même ! » (Léon Tolstoï, Qu'est-ce qu'un Juif ?, imprimé dans la Revue du monde Juif, 1908).  

 

La réponse à la question de Marc Twain et à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre sont perplexes devant le miracle de la survie du peuple juif, cette réponse ne se trouve pas dans quelques qualités humaines exceptionnelles inhérentes à sa nature. 

 

Il n'y a qu'une explication : le peuple juif est le peuple choisi de Dieu et l'Eternel qui l'a appelé à une destinée unique a aussi veillé sur lui, et tout au long de son cheminement, souvent chaotique, il l'a suivi de son regard, en tous lieux...  

 

La longue histoire du peuple hébreu ne peut être comprise que si elle est lue à travers l'Ecriture Sainte, à travers la geste de Dieu, son plan éternel pour ce peuple mis à part.  

 

Même lorsque cette histoire a traversé les abîmes de mépris, de rejet, de persécutions, la certitude du plan de Dieu, de l'accomplissement des promesses antiques, l'a suivi comme une lumière, comme une force qui lui a permis de ne pas sombrer.  

 

 

« Va, quitte ton pays... Je ferai de toi une grande nation »  

 

Depuis le jour où Dieu adressa à Abraham son appel, ce plan continue à se dérouler :  

« Va, quitte ton pays, ta famille et la maison de ton père pour te rendre dans le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai ton nom grand et tu deviendras une source de bénédiction… Je bénirai ceux qui te béniront, je maudirai celui qui te maudira. Toutes les familles de la terre seront bénies en toi » (Genèse, ch. 12, v. 1-3).  

 

Comme un fil rouge, le dessein de Dieu à l'égard de son peuple parcourt son histoire, lui donne un sens, une portée bien au-delà des événements qui la jalonnent...  

 

Tout au long de l'Ancien Testament, nous voyons parfois même les non-israélites, les voisins du peuple juif, reconnaître son caractère unique.  

 

Ainsi, par exemple, de façon étonnante, Balaam, payé pourtant par le roi Balaq pour maudire Israël, est contraint de le bénir et de reconnaître son statut particulier :  « Je le vois du sommet des rochers, je le contemple du haut des collines : c'est un peuple qui a sa demeure à part, et qui ne fait point partie des nations » (Nombres, ch. 23, v. 9).  

 

Et dans les paroles qu'il prononce au sujet d'Israël, il rappelle même cette parole de Dieu à Abraham, à la fois promesse et avertissement :  « Béni soit quiconque te bénira, et maudit soit quiconque te maudira ! » (Nombres, ch. 24, v.9).

Mais si le plan de Dieu pour Israël était un plan d'amour, de bénédiction, il ressort de façon claire tout au long des pages de l'Ancien Testament que son accomplissement était toujours étroitement lié à la fidélité du peuple, à son obéissance, à son respect des commandements divins, de l'alliance.  

 

Toute l'histoire d'Israël le montre: quand il a été infidèle à sa vocation, il a subi les conséquences de son égarement, le jugement de Dieu l'a alors frappé, tandis que la fidélité lui a toujours assuré la bénédiction de Dieu...  

 

Les siècles de servitude en Egypte, l'exode, la remise des commandements à Moïse, la traversée du désert avec ses innombrables leçons parfois amères, la conquête du pays de la promesse, les victoires, les défaites, les égarements avec ses terribles conséquences... tout sur ce chemin montre la main de Dieu qui est sur son peuple, sa miséricorde, son amour, mais aussi ses répréhensions quand cela est nécessaire : en un mot sa pédagogie.  

 

 

« Revenez à moi et je reviendrai à vous... »  

 

Et lorsque, malgré tous les avertissements et appels réitérés, le peuple a persévéré dans l'idolâtrie, dans l'abandon des commandements divins, provoquant le jugement de Dieu et se trouvant déporté en captivité, conformément à la parole prophétique, là encore Dieu a entendu son cri.  

 

« Je suis l'Eternel, je ne change pas », dit Dieu au travers du prophète Malachie au retour de la captivité babylonienne, « c'est pourquoi vous, enfants de Jacob, n'avez pas été exterminés non plus. »  

 

A ce moment chargé d'intense émotion pour ce reste qui est revenu au pays promis après ces longues années d'exil et de servitude, où ils avaient « suspendu leurs harpes aux saules », incapables de chanter des cantiques de Sion sur une terre étrangère, Dieu leur reproche leur infidélité mais les appelle aussi à revenir :  « Revenez à moi et je reviendrai à vous, je le déclare, moi, le Seigneur de l'Univers » (Malachie, ch. 3, v. 7).  

 

Israël, peuple unique, peuple à part, peuple témoin… C'est en son milieu qu'ont surgi les prophètes qui ont annoncé la venue du Messie, c'est en son sein qu'est né Jésus, le Christ, le Messie, fils de David, fils d'Abraham, le Sauveur du monde. C'est ce peuple qui nous a donné les apôtres, c'est chez lui qu'est née la première église, à partir de laquelle l'Évangile a été porté jusque dans notre monde occidental. Nous lui devons beaucoup!  

 

« Le salut vient des Juifs », soulignait Jésus à la femme samaritaine (Jean, ch. 4, v. 22).  

 

 

« La théologie de la substitution »  

 

Et pour illustrer cette même vérité, l'apôtre Paul prend une image : celle de l'olivier sur lequel nous, les païens avons été greffés mais dont la racine est toujours juive. Et l'apôtre lance un sévère avertissement aux branches ainsi greffées qui doivent veiller humblement et avec crainte et tremblement à rester fidèles, se souvenant que ce n'est pas elles qui portent la racine mais l'inverse (Romains, ch. 11).  

 

Si Dieu a souvent été contraint de châtier son peuple, jamais il ne l'a rejeté et jamais il ne le rejettera.  

 

« Dieu a-t-il rejeté son peuple ? » Cette question de l'apôtre Paul dans l'épître aux Romains, chapitre 11, verset 1, est immédiatement suivie d'une exclamation vigoureuse : « Certes non! »  

 

Pour l'apôtre Paul c'est une certitude : malgré son incrédulité, Israël reste le peuple mis à part.  

 

Et comme il l'explique tout au long des chapitres 9 à 11 de cette épître, la mission d'Israël n'est pas terminée, le peuple juif a encore un rôle important à jouer dans le déroulement du dessein de Dieu.  

 

Qui, au sein des quelque deux mille ans d'exil, d'errements et de souffrances inouïes depuis la prise de Jérusalem par les légions romaines au début de notre ère, a cru encore au rétablissement d'Israël, à son retour au pays de la promesse, au rassemblement des tribus dispersées parmi les nations ?  

 

Pour beaucoup, Israël était définitivement rejeté et n'existerait plus comme peuple. Sa mission était terminée. L'Église l'avait remplacé, l'église catholique romaine prétendant être le « nouvel Israël ».  

 

Il fallut attendre les réveils religieux du XVII° siècle pour assister à un rétablissement des vérités bibliques en ce domaine. 

 

 

« Dieu n'a pas rejeté son peuple »  

 

Citons aussi, entre autres, au début du XIX° siècle, deux hommes de milieux différents qui ont avec lucidité et courage affirmé leurs convictions profondes quant au destin du peuple juif :  

 

En 1811, un jésuite chilien, Manuel de Lacunza y Diaz, s'opposa aux doctrines officielles de son église en publiant une étude très étayée, affirmant le rétablissement futur d'Israël.  

 

En 1856, le Suisse Emile Guers, près de cent ans avant le retour d'Israël dans son pays, publia une étude systématique, d'une clarté exceptionnelle, des prophéties concernant l'avenir du peuple de Dieu.  

 

De tels hommes, et bien d'autres avec eux, par leur influence, permirent de rétablir une position biblique sur Israël, affirmant le retour du peuple juif dans son pays et le retour du Christ sur la terre avant la fin des temps.  

 

Aujourd'hui, quelque 75 ans après le retour d'Israël au pays de ses pères, l'affirmation de l'apôtre Paul garde toute sa force :  « Dieu n'a pas rejeté son peuple », mais il le suit du regard, dans ses errements. Et comme autrefois, par la voix du prophète, il l'appelle à revenir à lui.  

 

La rédemption d'Israël sera totale quand, enfin, ils reconnaîtront « celui qu'ils ont percé », Yeshua Hamashiah, Jésus le Messie.

 

A.A.    

 

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