Ce qu'ils ont dit de la crise actuelle des Eglises en Europe

   

DOSSIER : Les temps de la fin…

 

 

« Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. Car les hommes… aimeront le plaisir plus que Dieu, ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. » (2 Timothée 3.1, 4-5)

 

Jésus dit : « Quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Luc 18.8)

 

 

Ce qu’ils ont dit de la crise actuelle

des Eglises en Europe…

 

Avertissement aux lecteurs

 

Pour éviter les confusions auxquelles pourraient donner lieu les citations d’auteurs ecclésiastiques dans cet article, le mot « l’Eglise » est employé dans le sens que lui donnent les théologiens des « églises établies ». Dans leur pensée cette expression désigne souvent le système ecclésiastique dont ils relèvent.

Toutefois, il est bon de s’interroger aussi sur la situation actuelle des églises issues des Mouvements de réveil plus récents.

 

Une vue d’ensemble 

 

Tous les observateurs s’accordent pour reconnaître que les Eglises traversent actuellement en Europe la crise la plus grave qu’elles aient connu depuis leur fondation. Comment se manifeste cette crise ?

 

« On ne peut méconnaître qu’il y a aujourd’hui, en Europe notamment, une méfiance considérable à l’égard de tout ce qui s’appelle Eglise, même parmi ceux qui sont parfaitement ouverts à l’Evangile de Jésus-Christ. Nous ne devons pas oublier que la notion d’Eglise a un passé lourdement chargé par une histoire vieille de 19 siècles et que les Eglises ont accumulé entre Jésus-Christ et l’homme individuel des obstacles souvent insurmontables. » (Emil Brunner)

 

 

En face des idéologies chrétiennes qui régissaient jusqu’ici la civilisation occidentale, se dressent maintenant, avec un dynamisme conquérant, des idéologies athées tout aussi totalitaires et « religieuses » que le christianisme.  A ce propos F.H. Littell a déclaré : « Le paganisme baptisé » n’est pas un phénomène nouveau ; au XVI° siècle déjà les partisans de la Réformation radicale ont protesté contre l’idée de l’Eglise de masses. Ce qui est nouveau ce sont les idéologies anti-chrétiennes militantes. »

 

1. Déchristianisation de l’Europe

 

« Les statistiques prouvent qu’il existe actuellement  « une situation qui est nouvelle dans l’histoire de l’humanité. Il y a aujourd’hui des millions d’hommes et de femmes dans nos églises (de multitude) qui ne confessent aucune foi religieuse, qui ne participent à aucune coutume ecclésiastique et n’ont aucune relation avec une institution religieuse quelconque. » (John Baillie)

 

« Pour l’Européen moyen…le problème de Dieu est dépassé, il ne se pose simplement plus. Dieu est mort. Son ciel est sur le point de devenir une banlieue de la terre, et l’homme le peuple de ses satellites et ses fusées. Puisque notre vie terrestre est la seule réalité existante, il s’agit de la rendre aussi confortable que possible. Toute la pensée de l’homme devient « existentielle », tous ses efforts se concentrent sur l’amélioration des conditions de vie présente. » (Alfred Kuen)

 

2. Dépopulation des Eglises

 

Cette déchristianisation se manifeste en premier par la dépopulation des Eglises.

La France « fille aînée de l’Eglise » compte aujourd’hui au dire des catholiques eux-mêmes au moins « 30 millions de païens, 3 à 4 millions à peine sont encore pratiquants ».(Revue réformée)

 

Dans les pays de vieille tradition protestante la situation n’est guère plus brillante. 

 

3. Illusions fatales

 

« On dit au nourrisson présenté à l’aspersion : « Tu es à présent né de nouveau d’eau et d’esprit, au confirmant qui s’est plié au cérémoniel : »Tu es membre de l’Eglise ». On s’adresse aux nouveaux mariés qui n’ont jamais mis les pieds dans une église, (mais ne renonceraient pour rien au monde à la « bénédiction nuptiale ») en leur disant : « Cher frère et sœur en Christ ». Sur chaque tombe on utilise la liturgie composée pour les enterrements de croyants, on parle de la résurrection pour la vie éternelle : « au revoir, frère, dans la lumière éternelle. » (H. Venske)

 

« Qui est responsable des illusions dans lesquelles vivent tous les habitants des pays christianisés ? Pourquoi se plaindrait-on de leur manque d’intérêt pour l’Evangile et l’Eglise puisqu’on leur assure que, moyennant ces quelques rites, Dieu est satisfait et tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes ! » (Alfred Kuen)

 

4. Sécularisation intérieure des Eglises

 

« Depuis le XVIII° siècle notre Eglise est devenue, du moins en pays protestant, si peu sûre de sa foi et de son propre message ; elle a accueilli dans sa doctrine et ses pratiques tant d’éléments païens ou mondains radicalement inconciliables avec la foi chrétienne ; et tant de manifestations de la vraie vie de l’Eglise ont peu ou prou disparu, que cette sécularisation intérieure représente un danger bien plus grave que celui qui vient du dehors. » (Emil Brunner)

 

A la fin du XIX° siècle, R. Sohm se plaignait en ces termes : « Même si elle reste communauté du sacrement et de la Parole, l’Eglise n’est plus que monde, monde chrétien, mais elle n’est plus église chrétienne. »

 

« Le christianisme établi fait confortablement l’économie du Saint-Esprit, autrement dit l’économie de la foi véritable, ayant supprimé le scandale du fondement. » (Roland de Pury)

Et il fait ce triste constat : « L’Eglise, depuis deux mille ans qu’elle est sur son rocher, a pris assez d’envergure, d’expérience et de savoir-vivre pour pouvoir se passer du Fondateur (le Saint-Esprit). Elle a les jambes assez solides pour se tenir debout et subsister par elle-même et non plus par l’Esprit. Elle est assez éloquente pour parler même lorsque Dieu se tait et pour durer même si le ciel est vide. Elle a assez de surface sociale pour être quelque chose même si Dieu n’est plus rien de vivant pour elle. »

 

Mais que résulte-t-il d’une telle substitution ?

 

Karl Barth écrit : « A la place de l’Eglise qui n’est plus l’Eglise, apparaît non pas le néant, mais le phénomène de la pseudo-Eglise ou du semblant d’Eglise ; c’est un succédané ecclésiastique doté de tous les caractères, mais vidé de leur substance, de la congrégation vivante. Dès lors, de deux choses l’une : ou bien la congrégation connaît dans le monde, dans ses relations avec la société et l’Etat, des jours particulièrement heureux, en raison même de son caractère inoffensif ; ou bien son impuissance évidente dans le monde atteste publiquement le jugement qui la frappe ». 

Et d’ajouter : « N’étant plus qu’une apparence d’Eglise, elle ferait bien de se demander si ce n’est pas en vertu de quelque adhésion au diable qu’elle existe encore et si elle n’est pas devenue l’objet d’un jugement mérité de Dieu. »

 

5. Mondanisation

 

La majorité des « grandes » églises ne sont plus ni grandes, ni vivantes. Pour retenir les quelques-uns qui participent encore à leurs activités, elles s’estiment obligés de faire des concessions de plus en plus nombreuses. 

« L’Eglise demande très peu de ses membres », constate E. Brunner, « et ceux-ci, du reste, ne se laissent guère imposer d’exigences. Autant dans le domaine de la confession de la foi que dans celui de la discipline chrétienne et ecclésiastique, le peuple de l’Eglise refuse de se soumettre à des normes précises ».

 

Ciné-clubs d’église, soirées théâtrales et pieuses surprises-parties rivalisent avec le monde pour attirer la jeunesse. 

Dans un article intitulé « Suicide de l’Eglise », le pasteur W. Busch montre par quels moyens l’Eglise a chassé la vie hors de son sein. En voici un : « Il fallait trouver de nouveaux chemins. A la place des études bibliques, on introduisit des soirées dansantes. D’abord timidement par des danses folkloriques. Ensuite on se mit à concurrencer sans vergogne les cours de danse. » Et il cite un article d’un théologien qui justifie bibliquement (!) la danse comme un moyen d’entrer en contact avec ceux du dehors.

 

« Mais dans cette course de vitesse inégale avec le monde, l’église part fortement handicapée par les « préjugés » moraux que lui imposent son origine et sa nature. D’ailleurs fût-elle gagnante dans cette course singulière, que sa victoire n’en porterait pas moins la marque de l’échec final : ceux qu’elle aura réussi à retenir 

par ces moyens fallacieux, la quitteront tôt ou tard pour suivre plus « franchement » la sollicitation des plaisirs auxquels elle les aura initiés ; quant aux jeunes épris de vérité, ils lui auront depuis longtemps tourné le dos, déçus d’avoir attendu en vain la parole courageuse qui les eût sauvés. » (Alfred Kuen)

 

L’aspect positif

 

Il existe, Dieu en soit glorifié, des chrétiens authentiques, fidèles, des serviteurs et des servantes dont la vie consacrée et les trésors de dévouement font honneur à l’Evangile et à la doctrine de Dieu.

 

On peut dire que Christ vit dans « l’Eglise » par les nombreux chrétiens authentiques qui lui demeurent attachés.

 

Ces croyants répandent, dans des conditions souvent très difficiles, « la bonne odeur de Christ parmi ceux qui sont sauvés et parmi ceux qui sont perdus ». De par le monde, ils transmettent la Parole de Dieu et conduisent d’innombrables âmes à la vérité et à la vie.

 

Leur attachement à « l’Eglise » ne les rend toutefois pas aveugles à ses faiblesses et ses lacunes. Ils en souffrent plus que les autres, car ils savent – ou sentent – qu’en créant l’Eglise, Dieu voulait sans doute autre chose que ce qu’ils vivent et voient. Le plus souvent ils sont incompris dans leur propre milieu et en butte aux vexations et aux difficultés suscitées par les hommes charnels auxquels ils sont associés.

 

C’est à eux en premier lieu que ces pages sont destinées. Ils savent que leur souffrance et leur désir de changement sont partagés par de nombreux croyants et conducteurs de « l’Eglise ».

 

 

 

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Sogna (dimanche, 02 février 2025 09:56)

    Triste constat, mais combien réel aujourd'hui dans nos églises dites réveillées. Ce qui me semble encore plus triste, c'est que, les pasteurs qui conduisent certaines églises locales sans se détourner du véritable Evangile, ne dénoncent pas les erreurs et les dérives de certaines qui font partie de leur congrégation. Ceci amène de véritables chrétiens à sortir de leur mouvement, ils sont alors qualifiés de "rétrogrades".