HINENI, PESSA’H 5785

 

 

HINENI, PESSA’H 5785

 

Nous sommes à Pessa’h 2025, Israël est toujours en guerre et la douleur est toujours présente. Des centaines de soldats sont morts pour défendre le pays contre des milliers de terroristes barricadés dans une ville forteresse – Gaza – où il reste encore des dizaines d’otages croupissant dans les tunnels du Hamas. 

Nous voyons depuis le 7/10/2023 combien Israël et le peuple juif font l’objet d’accusations folles de la part des nations. La haine des Juifs ne s’est jamais autant répandue dans le monde. 

Pessa’h est le symbole de la délivrance, tandis que le passage de la Mer rouge est l’écrasement total des ennemis d’Israël. 

Dieu n’est-il pas en train de parler au monde et à l’Eglise des nations au travers de ce déchaînement de violence contre le peuple choisi de l’Eternel ? N’est-il pas également en train de confronter Satan, le Pharaon actuel et futur Antichrist, qui veut encore et toujours empêcher le peuple juif de servir Dieu sur sa terre ? En tant que chrétiens, nous ne pouvons que dire : « Hineni ! - me voici » pour servir les intérêts de Dieu et être aux côtés d’Israël dans cet ultime chapitre. Revivons Pessa’h en comprenant son message. 

Exode 12.23 : « Quand l'Eternel passera pour frapper l'Egypte, et verra le sang sur le linteau et sur les deux poteaux, l'Eternel passera par-dessus la porte, et il ne permettra pas au destructeur d'entrer dans vos maisons pour frapper. Vous observerez cela comme une loi pour vous et pour vos enfants à perpétuité ». 

 

 

Pessa’h, passer par-dessus 

 

Pessa’h vient du verbe lifssoa’h – passer au-dessus, épargner. Pessa'h, ou la Pâque juive, commémore la libération des enfants d’Israël en esclavage sous le joug de Pharaon en Égypte. Cette fête juive dure huit jours (Lév 23.4-8), entre le jour même de Pessa’h - Pessa’h l’Adonaï - et les sept jours de la fête des pains sans levain. C’est aussi la naissance d’Israël comme nation avec comme chef Moïse, en route vers le Sinaï afin d’obtenir la Torah, et en direction du Pays promis. Après quarante ans de désert et deux mille ans d’exil, Israël traverse encore les tribulations. Mais Israël demeure « l’horloge de Dieu » qui rythme le déroulement des plans divins. Aujourd’hui, nous sommes dans le temps des douleurs de l’enfantement, annonçant la venue du Mashia’h, le Roi des rois – il règnera sur terre, de Jérusalem, et dirigera les nations avec une main de fer. Relisons le psaume 2 :

Psaume 2 « Pourquoi ce tumulte parmi les nations, ces vaines pensées parmi les peuples ? Pourquoi les rois de la terre se soulèvent-ils et les princes se liguent-ils avec eux contre l'Eternel et contre son Oint ? … Celui qui siège dans les cieux rit, le Seigneur se moque d'eux. Puis il leur parle dans sa colère, il les épouvante dans sa fureur : C'est moi qui ai oint mon roi sur Sion, ma montagne sainte ! ». 

 

 

Les quatre coupes de la délivrance 

 

Le seder (« ordre ») est le repas de Pessa’h pendant lequel la sortie d’Egypte est commémorée. Au seder de Pessa’h, l’on boit quatre coupes de vin. Dieu a voulu sauver son peuple sous ces quatre aspects. 

Exode 6.6-7 : « Dis aux enfants d'Israël : Je suis l'Eternel, je vous affranchirai des travaux dont vous chargent les Egyptiens, je vous délivrerai de leur servitude, et je vous sauverai à bras étendu et par de grands jugements. Je vous prendrai pour mon peuple, je serai votre Dieu, et vous saurez que c'est moi, l'Eternel, votre Dieu, qui vous affranchis des travaux dont vous chargent les Egyptiens » 

 

Nous voyons donc les quatre verbes liés à la délivrance : 

Hotseti – « Je vous ferai sortir de dessous les fardeaux de l'Égypte » (yatsa, sortir du joug du péché, à l’image de Pharaon) 

Hitsalti – « Je vous délivrerai de leur servitude » (natsal, évoque le dépouillement de l’ennemi). 

Ga’alti – « Je vous sauverai » (idée de rachat – Goël, rédempteur, vengeur). Laqa’hti – « Je vous prendrai pour moi » (idée de mariage). 

 

 

La cinquième coupe 

 

Durant le repas, il y a la coutume de verser du vin dans une cinquième coupe, que l’on appelle « coupe d’Elie » (kos Eliyahou), avec interdiction de la boire, car seul le Messie la boira. Les quatre coupes font donc référence aux quatre aspects de la délivrance lors de la sortie de l’Egypte. Mais l’on voit ainsi un cinquième aspect, avec un cinquième verbe. Exode 6.8 : « Je vous ferai entrer dans le pays que j’ai juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob, et je vous le donnerai en possession ; je suis l’Eternel ». Selon la pensée juive, c’est sur la terre d’Israël que la Parole de Dieu se dévoile dans tous les domaines de la vie, par la Torah et la prophétie, ainsi que par la bénédiction divine qui repose sur la construction du peuple et du pays. 

 

Il est intéressant de réaliser que, sur la croix, Jésus a bu du vinaigre de vin : 

Jean 19.30 : « Après cela, Jésus, sachant que désormais tout était achevé, dit, pour que l'Ecriture soit accomplie : J'ai soif. Près de là se trouvait un vase rempli de vinaigre. On attacha donc une éponge imbibée de ce vinaigre au bout d'une branche d'hysope, et on l'approcha de la bouche de Jésus. Quand il eut bu le vinaigre, Jésus dit : Tout est accompli. Il pencha la tête et rendit l'esprit ». 

 

Jésus a ainsi bu la cinquième coupe, la coupe d’Elie, représentant l’entrée dans le royaume de Dieu. Concernant Israël, il s’agit du royaume terrestre et messianique dont il est question, où la justice et la paix et la révélation du Messie seront données au peuple juif. 

 

 

Pessa’h et la Mer rouge 

 

Pessa’h marque la sortie de l’esclavage. Le sang de l’agneau sur les linteaux protège du jugement. La nuit de Pessa’h est une séparation : les enfants d’Israël sont épargnés, tandis que l’Égypte subit le châtiment. 

Pessa’h symbolise notre libération du péché par le sang de l’Agneau Yeshoua’. Mais sortir d’Égypte ne suffit pas… il faut traverser la mer ! La Mer Rouge est le véritable passage vers l’Alliance. 

Exode 14.27-29 : « Moïse étendit sa main sur la mer. Et vers le matin, la mer reprit son impétuosité, et les Egyptiens s'enfuirent à son approche ; mais l'Eternel précipita les Egyptiens au milieu de la mer. Les eaux revinrent, et couvrirent les chars, les cavaliers et toute l'armée de Pharaon, qui étaient entrés dans la mer après les enfants d'Israël ; et il n'en échappa pas un seul. Mais les enfants d'Israël marchèrent à sec au milieu de la mer ». 

Devant la mer, Israël doit faire confiance à Dieu. L’ouverture des eaux est une naissance spirituelle et un baptême (1 Cor 10.1-2). 

Notons également que la Mer rouge qui s’ouvre rappelle l’hymen déchiré. Ce passage est l’acte fondateur du mariage entre Dieu et son peuple, tandis qu’au Sinaï, les Tables de la Loi seront la Ketuba, le contrat de mariage avec Dieu. Dieu cherche une épouse fidèle, pas seulement des esclaves libérés ! Pessa’h nous sauve, mais la Mer Rouge nous engage. 

 

 

Hineni – Me voici ! 

 

Avant que la mer ne s’ouvre, Israël se trouve face à une impasse. Mais Moïse leur dit : « Ne craignez rien, restez fermes, et vous verrez la délivrance de l’Éternel » (Exode 14.13). Israël doit croire que Dieu agira, même quand tout semble impossible. Dans ce moment critique, le peuple doit faire confiance à l’appel de Dieu. Cela demande une réponse courageuse, une décision de s’engager sans voir le résultat immédiat. C’est ici que le « Hineni » se révèle : une réponse totale à l’appel de Dieu, un engagement absolu à suivre sa direction, même quand la mer est là. Abraham (Gen 22.1), Moïse (Exode 3.4), Samuel (1 Sam. 3.4), Esaïe (6.8), ont tous répondu : « Hineni ! ». Jésus/Yeshoua’ lui-même a déclaré : 

Héb. 10.7 : « Me voici, je viens - dans le rouleau du livre, il est écrit à mon sujet - pour faire, ô Dieu, ta volonté ». 

 

Nous sommes invités à déclarer : « Hineni, me voici, Seigneur ». Au travers de cette guerre du Shabbat noir, Israël est placé devant une Mer rouge comme une nouvelle épreuve de foi. Au travers de cette guerre en Israël pour laquelle l’Eglise ne peut rester indifférente, Dieu pose la question : « Qui enverrai-je ? » (Es 6.8). Chers amis, prenons position sur les murailles de Jérusalem, Dieu a déjà dit qu’il y avait placé des gardes. Hineni ! Soyons ces gardes et ces veilleurs. Amen. 

 

Gérald FRUHINSHOLZ

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0