DOSSIER : La résurrection de Jésus
LA NATURE NOUS ENSEIGNE, ELLE AUSSI,
LA GRANDE LEÇON DE LA RÉSURRECTION
Un seul Dieu a fait le monde matériel et le monde spirituel. Il n’est donc pas étonnant que ces deux sphères aient souvent des lois identiques. Après avoir fait appel au témoignage de l’Ecriture, Paul va chercher dans la nature des preuves et des illustrations de ce qu'il avance, 1 Cor. 15.4, 35-41.
1. La mort engendre la vie.
« Mais quelqu'un dira : Comment les morts ressuscitent-ils, et avec quel corps viennent-ils ? Insensé! Ce que tu sèmes ne reprend point vie, s’il ne meurt », 1 Cor. 15.35-36. « Si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit », Jean 12.24. De cette grande loi universelle, retenons deux exemples précis :
a) Le grain de blé. Nous avons entendu à la Convention de Morges un savant éminent, M. le professeur Henri Devaux, de Bordeaux, membre de l’Institut de France, donner deux leçons sur ce sujet. D’une façon magistrale, notre ami nous démontra la parfaite exactitude scientifique de ce verset de Jean 12.24. Le grain de blé meurt littéralement pour donner naissance à la petite plante nouvelle qui, elle, portera du fruit.
b) La pomme de terre. À qui n'est-il pas arrivé de voir récolter des pommes de terre? On retrouve parfois le tubercule mis en terre au printemps : il est brun, dur, presque intact semble-t-il. Dans ce cas elle n’a pour ainsi dire rien produit. Par contre, la pomme de terre qui a donné une récolte abondante n'existe pratiquement plus : elle s’est vidée de sa substance, ayant entièrement transmis sa vie à la plante nouvelle; il ne subsiste d’elle qu’un peu de pourriture méconnaissable. La mort donc engendre la vie. Si cette loi existe dans le monde naturel, pourquoi nous paraîtrait-elle absurde ou effrayante dans le monde spirituel ?
2. Il y a une immense différence entre la semence et la plante ou le corps qu’elle produit.
« Ce que tu sèmes, ce n’est pas le corps qui naîtra; c'est un simple grain de blé peut-être, ou de quelque autre semence; puis Dieu lui donne un corps comme il lui plaît, et à chaque semence il donne un corps qui lui est propre », 1 Cor. 15. 37-38. Le grain de moutarde « est la plus petite de toutes les semences; mais, quand il a poussé, il est plus grand que les légumes et devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent habiter dans ses branches », Mat. 15.31-32.
Si nous réfléchissons, nous trouvons dans la semence une grande leçon :
a) La disproportion est énorme entre la semence, souvent imperceptible, et la plante nouvelle.
D'un gland sort un chêne immense — de même il y aura une différence inouïe entre le corps mis dans la tombe et celui de la résurrection.
b) La semence conserve la vie sous une apparence de mort.
Un grain sec et dur, une poussière, un noyau qui paraît mort, toutes ces semences contiennent cependant de la vie à l'état léthargique. Pour les distinguer de graines réellement mortes, il n'y a qu’un seul moyen : les mettre toutes en terre et voir lesquelles sont capables de germer.
S'il en est ainsi, pourquoi s'étonner si Dieu considère comme une semence notre corps qui, mis en terre, renferme encore une extraordinaire capacité de vie future ?
c) La semence conserve très longtemps sa puissance germinatrice.
Pendant des années, parfois même pendant des siècles semble-t-il, la graine peut demeurer vivante. Après avoir abattu une grande forêt, on a vu le terrain se couvrir aussitôt de milliers de fleurs dont les semences n'avaient pu être apportées du dehors en aussi grande quantité: elles se trouvaient tout simplement dans le sol depuis un temps indéfini, attendant la première occasion favorable pour germer. On a vu également des graines résister à une température de —253°.
Le même Dieu qui fait ces merveilles pourra aussi, après des siècles et des milliers d'années, rendre la vie aux corps endormis.
d) Si la différence est grande entre la graine et la nouvelle plante, pourtant la même semence donne toujours naissance à la même plante.
On moissonne ce qu’on sème, et pas autre chose. La graine de carottes ne donne pas des salades, et un haricot ne donne pas des pois. C’est pourquoi nous ne sommes pas surpris d'entendre Paul dire: « Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. Celui qui sème pour l'Esprit moissonnera de l'Esprit la vie éternelle », Gal. 6.7-8. La vie que nous menons ici-bas se continuera et produira infailliblement les mêmes résultats dans l’autre monde. Les uns, après avoir vécu pour Dieu, ressusciteront pour l'éternité glorieuse; les autres, après avoir vécu pour eux-mêmes, ressusciteront pour le jugement.
e) La manière dont la transformation se fait de la semence à la plante nouvelle est pour nous un mystère.
Dans une petite graine sont contenus en germe tous les éléments qui constituent l'individu et l'espèce : forme, dimension, couleur, caractères distinctifs. Cela est, pour tout esprit non prévenu, un véritable miracle, c’est-à-dire un phénomène inexplicable.
Comment la dépouille mise en terre devient-elle le corps de la résurrection, c’est ce que nous ne pouvons pas davantage expliquer. De quelle manière se regrouperont les éléments du corps physique dispersés dans la poussière, Dieu seul le sait, mais cela ne saurait constituer pour lui une difficulté.
D’anciens Pères de l'Eglise et certains docteurs catholiques enseignent que les particules mêmes de notre corps actuel se regrouperont pour former celui de la résurrection. Pour cette raison ils s’opposent fortement à l’incinération. Evidemment, le corps de Jésus-Christ lui-même fut ressuscité et transformé avant d’avoir eu le temps de se décomposer. Mais que sont devenus par exemple les corps d'Adam et des patriarches? Qu'en serait-il des personnes brûlées par les bombes, si le feu devait empêcher la reconstitution du corps ? Enfin, si l’on s’aventurait sur un semblable terrain, on pourrait se demander quel corps devrait effectivement ressusciter : celui du moment de la mort — de la décrépitude — ou de la jeunesse? Notre corps, dit-on, s'use, et toutes ses particules se renouvellent complètement en l’espace de sept ans, pour passer dans d’autres corps. Lesquelles de ces particules auront part à notre propre résurrection ? Il suffit de soulever ces questions pour comprendre que Dieu seul peut les résoudre. Lui qui a créé tant de choses encore incompréhensibles pour nous, saura à sa manière faire ce qu'il a promis : faire surgir par sa puissance un corps nouveau qui sera la suite glorieuse de notre corps actuel.
Puisque nous avons fait allusion à l’incinération, ajoutons encore ceci: Dans l'antiquité, l'incinération était liée à des rites païens qui la rendaient odieuse aux Israélites. Les Cananéens avaient l'habitude de brûler leurs enfants vivants en l’honneur du dieu Moloch, Deut. 12.31. De nos jours, certaines religions païennes ont conservé l’incinération, et le temps n’est pas éloigné où les veuves hindoues se jetaient sur les bûchers de leurs maris. Aussi, bien des chrétiens ont quelques scrupules au sujet de la crémation. L'ensevelissement leur paraît une manière plus naturelle de réaliser la parole de Gen. 3.19: « jusqu'à ce que tu retournes dans la terre, d'où tu as été pris ». Respectons ces scrupules, en comprenant toutefois que cette question ne touche pas à notre salut.
3. Le monde animal nous apporte également la leçon de la résurrection. Après avoir parlé des semences et des plantes, Paul mentionne la chair des hommes, des quadrupèdes, des oiseaux, des poissons, 1 Cor. 15.39. Il y a aussi différentes phases dans la vie de ces êtres : fécondation, gestation ou incubation, naissance puis vie paisible et épanouie.
Nous pouvons comparer l'état actuel de l’homme à un état de gestation: La vie nous a été donnée en son principe; mais elle est limitée, et a besoin de grandir chaque jour. Bientôt, la résurrection nous libérera, et nous connaîtrons pour jamais la vie épanouie et parfaite du ciel.
Les insectes également ont beaucoup à nous dire, en particulier la chenille qui devient papillon. Son développement connaît trois phases : La chenille, d'aspect souvent quelconque, qui rampe et se nourrit de feuilles; la chrysalide, dans laquelle la bête se met comme dans un cercueil, immobile et inanimée en apparence; le papillon, aux ailes éclatantes, qui vole au soleil et se nourrit du suc des fleurs. Si nous n’étions pas instruits par l'expérience, qui nous ferait croire que ces trois êtres en forment en réalité un seul, à différents degrés de son développement ! De même l’homme a une existence terrestre souvent terne et triste; il est mis dans la tombe où tout semble fini, puis il ressuscite glorieux en la présence de Dieu.
La larve de libellule vit dans l’eau, et l’insecte parfait, changeant d’élément, s’élance dans l’air. Est-ce plus extraordinaire de voir l’homme quitter la terre pour le ciel ?
4. L'univers tout entier est peuplé de corps d’une infinie diversité. Il y a les plantes, l'homme, les diverses espèces animales : quadrupèdes, oiseaux, poissons, etc. v. 37-39. Les savants aujourd'hui ont identifié sept cent quatre-vingt-dix mille espèces différentes ! La même variété se retrouve dans les corps inanimés, terrestres et célestes. Le soleil, la lune, les milliards d'étoiles montrent aussi la richesse inépuisable de la création. Et le Dieu qui a fait tout cela est bien capable, comme en se jouant, après nous avoir donné un corps d’une sorte, de nous en accorder un différent.
5. Dépassant le texte de Paul, nous pourrions trouver dans la nature d’autres paraboles de la résurrection, par exemple dans le cycle des saisons. Printemps, jeunesse de l’année, — jeunesse, printemps de la vie! L'été, maturité chargée de fruits. L'automne, récolte et dépouillement. L'hiver, mort apparente que la neige recouvre d’un linceul glacé. Puis un nouveau cycle commence. Comme par un coup de baguette magique, les bourgeons éclatent, tout verdit, les oiseaux chantent, les fleurs répandent leur parfum, et l’allégresse est générale. L'homme, et l'humanité elle-même, parcourent un cycle analogue : jeunesse, maturité, dépouillement, mort, mais seulement en apparence et provisoirement. Bientôt succéderont la résurrection et l'éternel printemps.
Cette grande leçon de la nature est merveilleuse et claire. Les enfants eux-mêmes la comprennent — tandis que les adultes se bouchent les oreilles pour ne pas l’entendre.
A celui qui demande: Comment les morts ressuscitent-ils et avec quel corps viennent-ils ? — Paul répond sans ménagement : Insensé ! — puis il lui rappelle les choses si simples que nous venons de voir. Serons-nous parmi les intelligents qui s’inclinent devant les lois du monde spirituel et du monde naturel, ou parmi les insensés qui n’admettent que ce qui leur plaît et nient l’évidence ?
René PACHE
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