LE SACRIFICE DE CULPABILITE

 

 

LE SACRIFICE DE CULPABILITE

 

 

Lectures bibliques : Lévitique 5.14-26 ; 7.1-7

 

Ce sacrifice est une préfiguration de l’œuvre de Christ qui, par sa mort, a réparé ce qui, humainement, était irréparable : le péché. La Parole de Dieu déclare en effet : « Ils ne peuvent se racheter l'un l'autre, ni donner à Dieu le prix du rachat. Le rachat de leur âme est cher, et n'aura jamais lieu » (Psaumes 49.8-9) ; et encore : « … sachant que ce n'est pas par des choses périssables, par de l'argent ou de l'or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous avez héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ, comme d'un agneau sans défaut et sans tache… » (1 Pierre 1.18-19).

 

Le sacrifice de culpabilité est différent du sacrifice d’expiation ; il est symboliquement et prophétiquement l’image de Christ, le substitut, portant les péchés du monde.

 

 

Ce qui concerne la victime

 

7.1-10.

 

« C’est une chose très sainte », v.1. Ce sacrifice évoque la sainteté de Christ, même lorsqu’il meurt à la place du coupable. Jésus a été « fait péché pour nous » - et non pas pécheur !

 

«  C'est dans le lieu où l'on égorge l'holocauste que sera égorgée la victime pour le sacrifice de culpabilité », v.2a. Nous voyons encore ici que tout se tient dans l’œuvre de Christ à la croix. Tous les aspects de cette œuvre sont étroitement liés.

 

« On en répandra le sang sur l'autel tout autour », v.2b. Ce sacrifice de culpabilité montre une fois de plus la présence du sang qui couvre le péché et l’ôte.

 

« On en offrira toute la graisse, la queue, la graisse qui couvre les entrailles, les deux rognons, et la graisse qui les entoure, qui couvre les flancs, et le grand lobe du foie, qu'on détachera près des rognons », v.3-4. Même dans ce sacrifice, le meilleur est encore pour Dieu.

 

«  Le sacrificateur brûlera cela sur l'autel en sacrifice consumé devant l'Éternel. C'est un sacrifice de culpabilité », v.5. La notion de feu parle, là encore, des souffrances de Jésus. A la croix, Jésus a connu la mort physique, et la mort spirituelle - la séparation d’avec le Père. 

« Tout mâle parmi les sacrificateurs en mangera; il le mangera dans un lieu saint: c'est une chose très sainte », v.6. Remarquez l’identification avec ceux qui ont péché. Notez l’expression « tout mâle ». Cette identification demande un haut degré d’énergie sacerdotale qui échappe, hélas, à bon nombre de croyants.

 

 

Ce qui concerne l’offrant

 

5.14-26.

 

Deux sortes de péché sont mises en évidence : le péché à l’égard de Dieu (v.14-19), et le péché à l’égard d’autrui (v.20-26).

 

L’histoire humaine en général, et celle des croyants en particulier, nous enseignent que les péchés à l’égard de Dieu entraînent les péchés à l’égard d’autrui. Prenons Caïn comme seul exemple ; il commet un premier lieu une faute d’ordre spirituel dans le culte qu’il rend à Dieu, et ensuite il se rend coupable d’un crime à l’égard de son frère Abel. 

 

 

Les péchés à l’égard de Dieu

 

« Lorsque quelqu'un commettra une infidélité et péchera involontairement… », v.15a. La sainteté de Dieu ne peut rien laisser passer, même un péché involontaire. Amis chrétiens, plus nous allons, plus nous devons gagner en sérieux et progresser dans l’examen profond de notre cœur devant le Seigneur. Dieu n’excuse pas. Il est disposé à pardonner mais il faut, au préalable, reconnaître notre infidélité et nous réfugier dans la grâce de Dieu qui est parfaite.

 

« … à l'égard des choses consacrées à l'Éternel », v.15b. Il s’agit donc ici de fautes spirituelles, différentes des fautes morales. Qu’entendons-nous par fautes morales ? Pour éclairer nos lecteurs, citons une parole de Paul : « Maintenant, ce que je vous ai écrit, c’est de ne pas avoir des relations avec quelqu’un qui, se nommant frère, est impudique, ou cupide, ou idolâtre, ou outrageux, ou ivrogne, ou ravisseur… » (1 Corinthiens 5.11).

Mais certains chrétiens se persuadent qu’il n’existe que des fautes morales. Non, la Parole de Dieu met en évidence les fautes spirituelles. Certaines personnes, de par leur éducation, ne commettront jamais - ou peu souvent - des fautes morales grossières, mais elles commettent des fautes spirituelles. 

 

Voici quelques exemples de fautes spirituelles : l’abandon de la prière, négliger la lecture de la Parole de Dieu, l’abandon de notre premier amour pour Dieu, la tiédeur spirituelle, le relâchement dans le service de Dieu, l’affaiblissement de la piété, la négligence ou le désintéressement complet de la vie de l’Esprit, l’infidélité dans les offrandes…

Le texte de Lévitique 5.16 parle de quelqu’un qui « a frustré le sanctuaire. Certains

athées ne sont pas un objet de scandale, ils ne vivent pas dans l’immoralité, mais

ils sont néanmoins pécheurs. La Bible dit : 

« Celui donc qui sait faire ce qui est bien, et qui ne le fait pas, commet un péché » (Jacques 4.17). 

Jésus a dit : « Le serviteur qui, ayant connu la volonté de son maître, n’a rien préparé et n’a pas agi selon sa volonté, sera battu d’un grand nombre de coups »  (Luc 12.47).

 

La chute de Saül n’a pas commencé par une faute morale, mais par une faute spirituelle. Il a épargné le roi Agag – Amalek – et les meilleures brebis, les meilleurs bœufs, les meilleures bêtes et les agneaux gras, et tout ce qu’il y avait de bon.

 

«  il offrira en sacrifice de culpabilité à l'Éternel pour son péché un bélier sans défaut, pris du troupeau d'après ton estimation en sicles d'argent, selon le sicle du sanctuaire », v.15c. 

Il faut toujours revenir à l’œuvre de Christ à la croix pour obtenir le pardon. Notez bien ceci : il y avait une mesure-étalon divine. Aujourd’hui, beaucoup de soi-disants chrétiens ont chacun leur mesure, et se construisent chacun leur vie spirituelle à leurs « dimensions ». Mais c’est toujours au « sicle du sanctuaire » qu’il nous faut regarder. « C'est pourquoi nous rendons continuellement grâces à Dieu de ce qu'en recevant la parole de Dieu, que nous vous avons fait entendre, vous l'avez reçue, non comme la parole des hommes, mais, ainsi qu'elle l'est véritablement, comme la parole de Dieu, qui agit en vous qui croyez », écrivait Paul aux Thessaloniciens (1 Thessaloniciens 2.13).

 

La fin du verset 16 nous laisse une délicieuse promesse : « … et il lui sera pardonné ». Nous attirons l’attention de nos lecteurs sur cette mention : « … en y ajoutant un cinquième ». Dans la réparation de notre péché, Dieu y gagne, et le sanctuaire aussi. Dieu doit d’ailleurs toujours y gagner lorsque nous revenons à lui. Notre vie spirituelle doit avoir une qualité supérieure.

 

« Lorsque quelqu'un péchera en faisant, sans le savoir… », v.17. David a prié en ces termes : « Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur! Éprouve-moi, et connais mes pensées! Regarde si je suis sur une mauvaise voie, et conduis-moi sur la voie de l'éternité! » (Psaumes 139.23-24). Nous pouvons découvrir nos fautes de plusieurs manières.

 

« … contre l'un des commandements de l'Éternel… », v.17. La réparation du péché doit engendrer l’obéissance au commandement du Seigneur. Notons à cet égard plusieurs textes de l’Ecriture :

 

« Pierre, apôtre de Jésus Christ, à ceux qui sont étrangers et dispersés dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l'Asie et la Bithynie, et qui sont élus selon la prescience de Dieu le Père, par la sanctification de l'Esprit, afin qu'ils deviennent obéissants, et qu'ils participent à l'aspersion du sang de Jésus Christ… » (1 Pierre 1.1-2).

 

« Jésus Christ notre Seigneur, par qui nous avons reçu la grâce et l'apostolat, pour amener en son nom à l'obéissance de la foi tous les païens… » (Romains 1.5)

 

« La parole de Dieu se répandait de plus en plus, le nombre des disciples augmentait beaucoup à Jérusalem, et une grande foule de sacrificateurs obéissaient à la foi. » (Actes 6.7)

 

«… combien plus le sang de Christ, qui, par un esprit éternel, s'est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il votre conscience des œuvres mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant! » (Hébreux 9.14).

 

 

Les péchés à l’égard du prochain

 

« Lorsque quelqu'un péchera et commettra une infidélité envers l'Éternel, en mentant à son prochain au sujet d'un dépôt, d'un objet confié à sa garde, d'une chose volée ou soustraite par fraude… », v.21.

Ce verset est différent du verset 15. Ici, il n’est pas précisé « involontairement » ; ce qui signifie que les droits de Dieu sont bien au-dessus de la plus grande sensibilité humaine.

 

Il s’agit ici de mensonges, de vols, de faux serments.

 

« … en niant d'avoir trouvé une chose perdue, ou en faisant un faux serment sur une chose quelconque de nature à constituer un péché;  lorsqu'il péchera ainsi et se rendra coupable, il restituera la chose qu'il a volée ou soustraite par fraude, la chose qui lui avait été confiée en dépôt, la chose perdue qu'il a trouvée, ou la chose quelconque sur laquelle il a fait un faux serment. Il la restituera en son entier, y ajoutera un cinquième, et la remettra à son propriétaire, le jour même où il offrira son sacrifice de culpabilité » (v.22-24).

Il devait y avoir réparation, restitution, avant le sacrifice pour l’expiation. Dans un autre domaine, rappelons-nous les paroles de Jésus : « Si donc tu présentes ton offrande à l'autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère; puis, viens présenter ton offrande » (Matthieu 5.23-24).

 

La restitution ne supprime pas le sacrifice. Il est indispensable pour la purification de notre conscience. Le sang expiatoire est absolument nécessaire pour connaître la paix, et pour rétablir les droits de Dieu dans notre vie. Mais inversement, le sacrifice ne supprime pas la restitution. « Quiconque ne pratique pas la justice n'est pas de Dieu, non plus que celui qui n'aime pas son frère » (1 Jean 3.10) ; « La bonté et la fidélité se rencontrent, la justice et la paix s'embrassent;  la fidélité germe de la terre, et la justice regarde du haut des cieux » (Psaumes 85.11-12).

 

Revenons à notre texte du Lévitique : « … il restituera la chose qu'il a volée ou soustraite par fraude, la chose qui lui avait été confiée en dépôt, la chose perdue qu'il a trouvée, ou la chose quelconque sur laquelle il a fait un faux serment. Il la restituera en son entier, y ajoutera un cinquième, et la remettra à son propriétaire, le jour même » (v.23-24).

« Le jour même » : il ne fallait pas attendre pour réparer ou restituer.

« Il… y ajoutera un cinquième » : précédemment, nous avons souligné que dans la réparation du péché faite par l’homme, Dieu y gagnait ; ici, c’est le prochain qui bénéficie de la réparation du péché.

 

L’Ecriture est remplie d’exemples qui illustrent cette pensée. En voici quelques-uns :

La conversion d’Onésime (voyez Philémon 8 à 16).

La conversion de Zachée : « Mais Zachée, se tenant devant le Seigneur, lui dit: Voici, Seigneur, je donne aux pauvres la moitié de mes biens, et, si j'ai fait tort de quelque chose à quelqu'un, je lui rends le quadruple » (Luc 19.8).

« L’affaire » de Jean-Marc, à propos duquel Paul écrit à Timothée : « Luc seul est avec moi. Prends Marc, et amène-le avec toi, car il m'est utile pour le ministère » (2 Timothée 4.11 ; comparez Actes 15.36-39).

 

D’une manière générale, la réparation du péché doit produire un gain : 

Pour soi-même, dans une vie selon Dieu, dans l’appréciation nouvelle de la personne de Christ, dans le discernement du bien et du mal, dans le discernement des choses les meilleures.

Pour celui ou celle qui a été lésé(e).

Pour Dieu.

Pour l’église : celui qui répare, qui restitue apporte davantage de Christ dans l’Assemblée.

 

Si tous les torts se réglaient ainsi !

 

Notons, en conclusion, la beauté et la grandeur de la grâce de Dieu : « … et il lui sera pardonné, quelle que soit la faute dont il se sera rendu coupable » (v.26).

 

Paul BALLIERE

 

 

 

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