JESUS ET SA MERE

 

DOSSIER : Les mères

 

 

JESUS ET SA MERE

 

 

L’annonce de la conception divine de Jésus

 

« Au sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, auprès d'une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph. Le nom de la vierge était Marie. L'ange entra chez elle, et dit: Je te salue, toi à qui une grâce a été faite; le Seigneur est avec toi… L'ange lui dit: Ne crains point, Marie; car tu as trouvé grâce devant Dieu. Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus… Marie dit à l'ange: Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme? L'ange lui répondit: Le Saint Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu… Marie dit: Je suis la servante du Seigneur; qu'il me soit fait selon ta parole! Et l'ange la quitta. » (Luc 1.26-28, 30-31, 34-35, 38)

 

Remarquez qu’en annonçant cette grande nouvelle à Marie, l’ange l’honora tout en établissant sa vraie position devant Dieu : « Je te salue, toi à qui une grâce a été faite », et Marie répond : « Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole ». Ainsi Marie se soumet à la Parole de Dieu ; elle prend la place d’une servante de Dieu. Quand ensuite Elisabeth la salue (Luc 1.42), elle dit à Marie : « Tu es bénie entre les femmes » ; dans son cantique de louanges, Marie parle de sa bassesse, tout en disant que désormais toutes les générations la diront bienheureuse, v.48.

 

En effet, Marie est elle-même bénie ; ce n’est pas à elle qu’il appartient de bénir ; ce n’est pas elle qui fait de grandes choses, c’est le Tout-Puissant qui a jeté les yeux sur sa bassesse et a accompli ce miracle. C’est son Nom qui est saint, et pas celui de l’humble jeune fille choisie pour être la mère du Sauveur (Luc 1.46-49).

 

Ainsi Dieu établit d’avance la vraie position de Marie, sa servante, soumise à sa Parole, bienheureuse à cause de la mission unique et infiniment sacrée que le Saint-Esprit accomplit en elle, conformément aux Ecritures (voyez Esaïe 7.14).

 

 

Jésus dans le temple à l’âge de douze ans

 

Luc 2.41-52.

Les parents de Jésus avaient l’habitude d’aller chaque année à Jérusalem, ce qui nous permet de mieux suivre les mouvements de cette famille bénie. A douze ans, après la fête de la Pâque, l’enfant Jésus reste à Jérusalem. Ses parents le croient avec leurs compagnons de voyage et laissent passer tout un jour sans s’en occuper, avant de découvrir qu’il est absent. Ils retournent à Jérusalem, et après trois jours de recherches, le trouvent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant. Quelle humilité, quelle sagesse ! Le psalmiste l’avait prédit : « Je suis plus instruit que tous mes maîtres, car tes préceptes sont l’objet de ma méditation. J’ai plus d’intelligence que les vieillards… » (Psaume 119.99-100).

 

Cet incident rapporté par Luc met en évidence l’infaillibilité de l’Enfant et la faillibilité de ses parents. A la question étonnée de sa mère : « Mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous ? Voici, ton père et moi, nous te cherchions avec angoisse ? », il ne reproche pas à ses parents leur insouciance, mais il leur dit : « Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne savez-vous pas qu’il faut que je m’occupe des affaires de mon Père ? » Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait (Luc 2.48-49). Il n’était pas en premier lieu, l’enfant de Marie ; Joseph n’était pas son père ; son Père était dans les cieux, et déjà se réalisait cette parole : « Le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu’il voit faire au Père », Jean 5.19.

 

 

Jésus aux noces de Cana

 

Luc 2.1-11.

Il y a des noces à Cana en Galilée. La mère de Jésus est là, et Jésus est aussi invité aux noces avec ses disciples. Le vin ayant manqué, la mère de Jésus lui dit : Ils n’ont plus de vin. Jésus lui répond : « Femme, qu’y a-t-il entre moi et toi ? Mon heure n’est pas encore venue ». Sa mère dit aux serviteurs : « Faites ce qu’il vous dira ».

 

Jésus met ici en évidence un empiètement de Marie sur un domaine qu’il se réserve exclusivement, une intervention dans son rôle de Messie. Il fait rentrer Marie dans ses limites, qu’elle vient de dépasser. Ce qu’elle a voulu demander, c’est bien une assistance éclatante, miraculeuse, digne du Messie. C’est comme si elle avait dit : « Tu es le Messie ; il est temps de te montrer ! » De là le ton de la réponse de Jésus, dont la fermeté va jusqu’à la sévérité, sans qu’elle renferme un manque de respect et d’affection.

Jésus fait sentir à Marie son incompétence dans le domaine où elle s’ingère. La carrière dans laquelle il vient d’entrer est celle où il ne dépend plus que de son Père. Sa devise est désormais : Mon Père et moi. Marie doit apprendre à connaître en son fils le « serviteur de l’Eternel », de l’Eternel seul. Elle a bien compris sans doute qu’un grand changement s’opère dans l’existence de son fils ; mais, comme il arrive souvent de nos connaissances religieuses, elle n’a pas su tirer de ce fait la conséquence pratique qui la concerne personnellement. Et c’est ainsi que Jésus se voit dans le cas de repousser l’influence qu’elle prétend encore exercer sur lui. L’expression qu’il emploie, toute respectueuse qu’elle soit, fait entendre à Marie que, dans la sphère où il vient d’entrer, son titre de mère n’a plus de rôle à jouer. « C’est là pour elle, le commencement d’une douloureuse éducation » (Luthardt).

 

 

Sa mère et ses frères viennent le trouver

 

Alors qu’il s’adresse à la foule, sa mère et ses frères cherchent à lui parler ; mais ils ne peuvent l’aborder à cause de la foule. On lui dit : « Ta mère et tes frères sont dehors, et ils désirent te voir ». Mais il répond : « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? » Puis, il étend sa main sur ses disciples, et il dit : « Voici ma mère et mes frères. Car, quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère. » (Matthieu 12.46-50)

 

Le milieu de cette éducation de Marie, dont nous parlions ci-dessus, est marquée par cette question de Jésus : « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? »

Les paroles de Jésus en cette circonstance laissent nettement comprendre qu’il n’y a pour lui aucune parenté, aucune commune mesure entre « la chair et le sang » et le Royaume des cieux. Il n’entend pas anéantir entre les hommes les liens naturels et il ne saurait, davantage qu’au chapitre 10, verset 37, être question d’étayer sur ces déclarations une morale antihumaine destructrice des liens naturels de la famille. Le sens de cet épisode est ailleurs. Il doit être compris en rapport avec ce qui précède et la façon dont Jésus veut être connu. On ne saurait s’approcher de lui et le connaître, lui et son règne, par une autre voie que celle de la foi et de la révélation. Il n’y a chez personne, même pas chez la mère et les frères de Jésus selon la chair, une inclination, une affinité, une capacité naturelles à pénétrer le mystère du Royaume. On ne peut y entrer, et être rendu participant de sa « maison », de sa famille (Ephésiens 2.19) qu’en naissant à une vie nouvelle, en étant arraché à la « race méchante ». C’est pourquoi ses disciples, c’est-à-dire ceux qui « entendent la parole du Royaume » et « font la volonté du Père qui est dans les cieux », constituent la vraie parenté de Jésus. 

 

 

Jésus crucifié et sa mère

 

« Jésus, portant sa croix, arriva au lieu du crâne, qui se nomme en hébreu Golgotha. C'est là qu'il fut crucifié, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu… Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. Jésus, voyant sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère: Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple: Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui. » (Jean 19.17-18, 25-27)

 

Ce trait nous a été conservé par Jean seul. Jésus, dépouillé de tout, semblait n’avoir plus rien à donner. Cependant, du milieu de cette pauvreté profonde, il avait fait déjà de beaux dons ; à ses bourreaux il avait légué le pardon de Dieu, à son compagnon de supplice, le paradis. Ne trouverait-il rien à laisser à sa mère et à son disciple ? Ces deux êtres bien-aimés, il les lègue l’un à l’autre, donnant ainsi à la fois un fils à sa mère, une mère à son disciple. 

Ce mot plein de tendresse doit avoir achevé de briser le cœur de Marie. 

 

Il est important de comprendre ici que le Seigneur met de côté ses propres affections humaines. Il voit près de la croix sa mère et le disciple qu’il aimait, mais c’est pour les recommander l’un à l’autre, renonçant ainsi à la place qu’il avait occupée auprès d’eux. Il est doux d’observer avec quelle fidélité il reconnaît cette affection, jusqu’au dernier moment qu’il peut y consacrer ; aucune souffrances personnelles (bien qu’elles fussent cruelles, nous le savons) ne peuvent faire qu’il l’oublie. Il ne devait pas la connaître toujours ; car dans la résurrection les relations humaines cessent, on ne se marie ni on n’est donné en mariage. Désormais, eux aussi ne le connaîtraient plus « selon la chair ». Il doit les former à le connaître selon d’autres pensées, car bientôt ils seront unis à lui comme « un seul esprit ». Telles sont ses voies précieuses. S’il s’éloigne de nous, comme ne nous connaissant plus selon la chair, c’est afin que nous lui soyons unis par des affections plus étroites et des intérêts plus intimes.

 

« Le disciple la prit chez lui ». Cela ne suppose pas que Jean possédât une maison à Jérusalem, mais simplement qu’il y avait un logis. Dès ce moment, Marie demeura avec Salomé et Jean, à Jérusalem d’abord, puis en Galilée.

 

D’après l’historien Nicéphore Calliste (mort en 1350), elle vécut onze ans chez Jean à Jérusalem et y mourut à l’âge de 59 ans. On montre son tombeau dans une grotte à quelques pas du jardin de Gethsémané.

D’après d’autres, elle aurait accompagné Jean en Asie Mineure et serait morte à Ephèse.

 

Mais Jésus, lui, est ressuscité. Il a été « déclaré Fils de Dieu avec puissance, selon l'Esprit de sainteté, par sa résurrection d'entre les morts » (Romains 1.4). « Christ est mort; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous! » (Romains 8.34). Il vit aux siècles des siècles ! Il est le seul médiateur entre Dieu et les hommes, le seul Sauveur, le seul sur lequel reposent notre foi et notre espérance.

 

 

 

 

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