L’ASCENSION DE JESUS
Et maintenant, mes frères , aussi brièvement que possible, je veux vous inviter à regarder à Jésus dans sa glorieuse ascension. Vous le savez, quarante jours après sa résurrection, il conduisit ses disciples sur une montagne, et tandis qu'il leur parlait, tout-à-coup il se sépara d'avec eux; il s’éleva dans les airs, et une nuée l'emporta dans la gloire. Essayons de le suivre par l'imagination, dans son vol magnifique vers les cieux. Quel éclat, quelle majesté l’environne!
Son char pompeux est précédé des anges,
Qui, publiant ses merveilleux exploits,
Font retentir dans les airs ses louanges,
Et vers le ciel poussent leurs mille voix
(Cantique de l’Ascension).
Voyez-le montant, avec un triomphe incomparable, les collines éternelles ; il approche de la sainte cité, de la grande métropole de l'univers, et soudain les anges qui ouvrent le cortège s’écrient tous d’une voix : « Portes, élevez vos têtes, portes éternelles, haussez-vous, et le Roi de gloire entrera ! » Alors les esprits radieux qui se tiennent sur les créneaux de lumière crient à leur tour : « Qui est ce Roi de gloire ? » Et les premiers de répondre : « C'est l'Eternel fort et puissant dans les combats, c’est l'Eternel des armées, c'est lui qui est ce roi de gloire ! » (Psaume 24). Puis, tous ensemble, ceux qui gardent les murailles et ceux qui précèdent le vainqueur, entonnent l'hymne du triomphe ; et au milieu de cet océan d'harmonie dont les vagues mélodieuses arrivent jusqu’aux portes du ciel, se détachent encore ces notes sublimes : « Portes, élevez vos têtes, portes éternelles, haussez-vous, et le Roi de gloire entrera ! » Et il entre ! Et sous ses pas l’armée céleste sème des palmes sans nombre ; et la multitude des rachetés sort à sa rencontre, jetant à ses pieds, non des fleurs d’un jour, comme nous en donnons aux conquérants de la terre, mais des fleurs immortelles, des couronnes impérissables de gloire. Et pendant ce temps, les voûtes des cieux retentissent d’une suave mélodie : « À celui qui nous a aimés, qui nous a lavés de nos péchés par son sang, et qui nous a faits rois et sacrificateurs de Dieu son Père, à lui soit la gloire et la force aux siècles des siècles » (Apocalypse 1.6). Et tous les saints, et tous les anges répondent : « Amen! amen ! »
O chrétien, mon frère, regarde à ces scènes glorieuses, car elles sont riches pour toi en consolations. Jésus a remporté la victoire et il s’est assis de nouveau sur son trône. Aujourd’hui, hélas, ta vie est un train de guerre continuel ; tu as à combattre, « non contre la chair et le sang, mais contre les principautés et les puissances ». Peut-être que ce matin même l'adversaire t'a serré de près, en sorte que tu as été sur le point de tomber. En vérité, c’est un sujet d’étonnement pour toi que tu n’aies pas tourné le dos au jour de la bataille, car souvent tu as craint de fuir comme un lâche devant l’ennemi. Toutefois, ne tremble point : ton Maître a été plus que vainqueur, et tu le seras aussi. Le jour approche où, avec une splendeur moindre, il est vrai, que la sienne, mais de même nature, toi aussi tu entreras dans le séjour de la béatitude. Quand tu mourras, les anges viendront à ta rencontre au milieu des eaux profondes, et à mesure que le froid courant de la mort glacera ton sang dans tes veines, ton cœur sera réchauffé par un autre courant, — courant de lumière et de chaleur, émanant de la grande source de toute joie. Et lorsqu’enfin tu seras parvenu au-delà du Jourdain, des esprits angéliques, vêtus de leurs robes immaculées, te souhaiteront la bienvenue ; ils t’accompagneront vers la sainte cité en chantant les louanges de Jésus et en te saluant comme un nouveau trophée de sa puissance. Puis les portes du ciel s’ouvriront devant toi, et Christ, ton Maître, viendra à ta rencontre et te dira : « Cela va bien, bon et fidèle serviteur ; entre dans la joie de ton Seigneur ». Alors tu sentiras que tu partages son triomphe comme tu partageas, ici-bas, ses luttes et ses douleurs. Que ces pensées te raniment, ô chrétien ! Ton illustre capitaine a remporté une éclatante victoire, et par cette victoire il t'a assuré un glorieux étendard, qui jamais ne fut terni par la défaite, quoique souvent trempé dans le sang de ses défenseurs.
Son office d’intercesseur
Un cinquième aspect sous lequel je vous exhorte, mes frères, à regarder à Jésus, c’est dans son office d’intercesseur. Voyez-le assis dans le ciel, à la droite du Père; « il est monté en haut; il a mené captifs les prisonniers » ; et maintenant il prie sans cesse pour nous. Semblable au souverain sacrificateur des anciens temps, il se tient debout, et étend les bras vers le trône de Dieu. Son attitude est pleine de majesté, car il n’est point un timide et servile suppliant. Il ne se frappe point la poitrine et ne tient point ses yeux baissés vers la terre, mais avec autorité il prie pour nous. Sur sa tête brille l’éclatante tiare, insigne de la sacrificature, et sur sa poitrine étincellent les pierres précieuses où sont éternellement gravés les noms de ses élus. Ecoutez-le tandis qu’il prie. Ne reconnaissez-vous point la requête qu'il présente en cet instant à son Père?... O merveilleuse charité! c'est celle-là même que vous venez de faire monter vers lui ! Oui, mes bien-aimés, la prière qui ce matin s’est élevée de votre cœur, Christ l'offre à cette heure devant le trône de grâce. Le vœu qui s’est échappé de vos lèvres, il n’y a qu’un moment, alors que vous vous êtes écrié : « Seigneur, aie pitié de moi ! Seigneur, sois apaisé envers moi ! » — ce vœu, Christ le répète maintenant dans le ciel; il est à la fois l’autel et le pontife, et avec son propre sacrifice, il parfume nos prières. Et cependant, pauvre âme suppliante, il est possible que tu aies crié à Dieu jour après jour sans recevoir aucune réponse. Il est possible que tu aies recherché le Seigneur et qu’il ne t'ait pas entendue, ou du moins qu'il ne t’ait point exaucée selon le désir de ton cœur : dans ta profonde détresse, tu as crié à lui, mais les cieux t'ont paru d’airain et il semble que le Très-Haut ait rejeté ta demande; c’est pourquoi, tu es pleine de ténèbres et d’abattement. Regarde à Jésus, pauvre âme, à Jésus intercédant pour toi, et tu seras illuminée! Si tu n’es pas exaucée, lui le sera; si Dieu ne prend pas garde à tes supplications, il prendra garde aux siennes; si tes prières, comme tu le penses, sont pareilles à de l’eau qu’on répandrait sur un rocher, les siennes n’auront pas le même sort. Il est le Fils de Dieu, et ce qu’il demande, il l’obtient. Dieu ne peut rien refuser à son Fils, puisque ce Fils a acquis à l’avance les grâces qu’il sollicite au prix de son sang. Oh! reprends donc courage, persévère dans tes supplications, regarde à Christ, et tu seras illuminée.
Charles SPURGEON
(extraits du message « Regardez à Jésus »)
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