LA VOCATION D’ESAÏE
Un contact personnel avec Dieu
« L’année de la mort du roi Ozias... » (Esaïe 6.1)
Esaïe se souvient du moment précis de son appel parce qu’un jour de sa vie de Juif pieux, noble et instruit, il fut appelé au service de l’Éternel. Comme nous sommes loin ? ici, d’une « vocation » parce qu’un membre de la famille sert le Seigneur, ou parce qu’elle correspond à notre piété naturelle ou, plus simplement encore, parce qu’on a le désir personnel de servir Dieu. Esaïe, lui, est prophète parce qu’un jour de sa vie, il eut un contact personnel avec le Seigneur.
Esaïe était destiné à faire connaître l’état du peuple et les jugements de Dieu.
La communion avec Dieu
« Je vis le Seigneur... » (Esaïe 6.1)
Où ? Dans le temple. C’est là que Dieu habitait. Ce texte nous montre ce que doit être notre communion avec Dieu.
Pour servir le Seigneur, il faut le connaître. Il est entendu qu’il ne s’agit pas ici d’une connaissance ordinaire, mais d’une révélation particulière :
Pour faire partie du groupe des premiers apôtres, la connaissance du Seigneur Jésus était une condition impérative. Aussi, quand il fut question de remplacer Judas, Pierre déclara : « Il faut donc que, parmi ceux qui nous ont accompagnés tout le temps que le Seigneur Jésus a vécu avec nous, depuis le baptême de Jean jusqu'au jour où il a été enlevé du milieu de nous, il y en ait un qui nous soit associé comme témoin de sa résurrection » (Actes 1.21-22).
Paul rappelle pour sa part : « Ne suis-je pas apôtre ? N'ai-je pas vu Jésus notre Seigneur ? » (1 Corinthiens 9.1) ; et encore : « Lorsqu'il plut à celui qui m'avait mis à part dès le sein de ma mère, et qui m'a appelé par sa grâce, de révéler en moi son Fils, afin que je l'annonçasse parmi les païens… » (Galates 1.15-16).
La révélation de la sainteté de l’Éternel
« Saint, saint, saint est l’Éternel des armées » (Esaïe 6.3)
L’Éternel ne se révèle jamais tout entier pour ainsi dire mais, lorsqu’il le fait, il révèle un aspect particulier de sa personne.
Esaïe aura donc la révélation de la sainteté glorieuse de l’Éternel. Par elle, il se jugera, il jugera le peuple vers lequel il est envoyé, et c’est par elle encore qu’il pourra annoncer le message de la miséricorde du Seigneur : «Venez et plaidons! dit l'Éternel. Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige; s'ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine. Si vous avez de la bonne volonté et si vous êtes dociles, vous mangerez les meilleures productions du pays » (Esaïe 1.18-19). Quand nous voyons la sainteté de Dieu, nous voyons notre péché. A chaque révélation que nous avons de Dieu, gardons-nous d’y mettre un point final. Nous sommes transformés de gloire en gloire, et non pas en un instant : « Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l'Esprit » (2 Corinthiens 3.18). Après la révélation de notre misère, Dieu nous donne celle de son pardon.
5 conditions pour l’appel de Dieu au ministère
1. Avoir une révélation de Dieu. « L'année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône très élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui; ils avaient chacun six ailes; deux dont ils se couvraient la face, deux dont ils se couvraient les pieds, et deux dont ils se servaient pour voler. Ils criaient l'un à l'autre, et disaient: Saint, saint, saint est l'Éternel des armées! toute la terre est pleine de sa gloire! Les portes furent ébranlées dans leurs fondements par la voix qui retentissait, et la maison se remplit de fumée » (Esaïe 6.1-4).
2. Avoir une révélation de soi-même au regard de Dieu. « Alors je dis: Malheur à moi! je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j'habite au milieu d'un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l'Éternel des armées » (Esaïe 6.5).
3. Connaître une purification divine. « Mais l'un des séraphins vola vers moi, tenant à la main une pierre ardente, qu'il avait prise sur l'autel avec des pincettes. Il en toucha ma bouche, et dit: Ceci a touché tes lèvres; ton iniquité est enlevée, et ton péché est expié »
(Esaïe 6.6-7).
4. Avoir un appel personnel. « J'entendis la voix du Seigneur, disant: Qui enverrai-je, et qui marchera pour nous ? Je répondis: Me voici, envoie-moi » (Esaïe 6.8).
5. Avoir le message conforme à la personne et à la volonté de Dieu. « Il dit alors: Va, et dis à ce peuple: Vous entendrez, et vous ne comprendrez point; vous verrez, et vous ne saisirez point. Rends insensible le coeur de ce peuple, endurcis ses oreilles, et bouche-lui les yeux, pour qu'il ne voie point de ses yeux, n'entende point de ses oreilles, ne comprenne point de son coeur, ne se convertisse point et ne soit point guéri. Je dis: Jusqu'à quand, Seigneur ? Et il répondit: Jusqu'à ce que les villes soient dévastées et privées d'habitants; jusqu'à ce qu'il n'y ait personne dans les maisons, et que le pays soit ravagé par la solitude; jusqu'à ce que l'Éternel ait éloigné les hommes, et que le pays devienne un immense désert. Et s'il y reste encore un dixième des habitants, ils seront à leur tour anéantis. Mais, comme le térébinthe et le chêne conservent leur tronc quand ils sont abattus, une sainte postérité renaîtra de ce peuple » (Esaïe 6.9-13).
Le prophète Esaïe
Son nom signifie « le salut de l’Éternel », et ce nom est bien approprié au prophète car le sujet de ses prophéties est le salut de l’Éternel. Ainsi Esaïe est devenu le prophète du salut.
Il était marié à une femme qu’il appelle la « prophétesse ». Sa femme lui donna deux fils (« Alors l'Éternel dit à Ésaïe: Va à la rencontre d'Achaz, toi et Schear Jaschub, ton fils… Je m'étais approché de la prophétesse; elle conçut, et elle enfanta un fils. L'Éternel me dit: Donne-lui pour nom Maher Schalal Chasch Baz… Voici, moi et les enfants que l'Éternel m'a donnés, nous sommes des signes et des présages en Israël, de la part de l'Éternel des armées, qui habite sur la montagne de Sion », 7.3, 8.3, 18) dont les noms, tout comme le sien, étaient divinement appropriés pour certains signes (Schear-Jaschub signifie « le reste se convertira », et Maher-Schalal-Chasch-Baz signifie « qu’on se hâte de piller, qu’on se précipite sur le butin »).
Esaïe était d’un bon rang social à Jérusalem et il était très familier avec les monarques juifs.
Il est un des écrivains prophétiques des plus sublimes. Il excelle dans la poésie de bon goût. Il a une imagination brillante et une grande facilité d’expression.
Aucun autre prophète ne peut être comparé à Esaïe quant à l’horizon de son message et quant à la grandeur et à la dignité de la manière de s’exprimer.
Esaïe avait une forte personnalité. Il devint un homme d’état très écouté et il eut une influence favorable, très grande sur les affaires nationales.
Il est un vrai prophète et aussi un serviteur fidèle, toujours prêt à payer le prix pour un vrai patriotisme et pour une fidélité inébranlable à Dieu.
Fidèle à Dieu et à sa nation, il proclama des vérités difficiles à entendre, avec passion et hardiesse pendant le règne de cinq rois envers lesquels il eut une attitude sans compromission.
Esaïe a eu un long ministère et on reconnaît généralement en lui le plus grand des prophètes.
La tradition place sa mort sous le règne de Manassé et prétend qu’il a eu à subir un terrible martyr. Esaïe s’était opposé aux actions idolâtres de Manassé. Il fut saisi sur les ordres du roi, attaché entre deux planches et scié.
Écrire commentaire