LE SAINT-ESPRIT DANS L’ANCIEN TESTAMENT
Son rôle dans la création
Le Saint-Esprit est Dieu et il est un Esprit de vie ; il est naturel qu'il ait participé à la création. Aussi est-il fait mention de lui dès le deuxième verset de la Genèse : « L'Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux ».
Dans le récit de la création, une autre allusion à la Trinité, et indirectement à l'Esprit, se trouve dans les deux expressions suivantes :
1) Gn. 1.1, en hébreu, le mot « Dieu » employé ici est un pluriel, bien que le verbe soit au singulier. C'est comme si le texte disait : « Au commencement, les Dieux créa... »
2) v. 26, « Faisons (au pluriel) l'homme à notre image… »
Le Fils est aussi inclus dans ce pluriel, et nous savons par ailleurs le rôle qu'il a joué dans la création ; Jn. 1.3, 10 ; Hb. 1.10,etc.
Relevons encore quelques passages qui soulignent la puissance créatrice de l'Esprit :
Gn. 2.7, « L'Eternel Dieu forma l'homme... Il souffla dans ses narines un souffle (esprit) de vie, et l'homme devint un être vivant.
Gn. 6.3, « Mon esprit ne restera pas à toujours dans l'homme... ses jours seront de cent vingt ans. » Donc, la vie est communiquée et entretenue par l'Esprit. Voici d'autres textes qui le disent :
Ps. 104.29, 30, « Tu leur retires le souffle : ils expirent. Tu envoies ton souffle (Esprit) : ils sont créés. »
Job 33.4, « L'Esprit de Dieu m'a créé, le souffle du Tout-Puissant m'anime. »
Ez. 37.10, « L'Esprit entra en eux, et ils reprirent vie. »
Jean 6.63, « C'est l'Esprit qui vivifie (qui donne la vie). »
2 Cor. 3.6, La lettre (la loi) tue, mais l'Esprit vivifie. »
Nous verrons bientôt que l'Esprit donne la vie spirituelle. Il n’est donc pas surprenant qu’il puisse communiquer également la vie corporelle.
Son action dans le cœur des hommes de l'Ancienne Alliance
Avant la glorification de Jésus et la Pentecôte, l'Esprit n'était pas répandu sur toute chair : « L'Esprit n'était pas encore, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié», Jean 7.39. Dans l'Ancienne Alliance, son action dans le cœur des hommes était donc tout à fait différente de ce qu'elle est maintenant. Voici ce qui la caractérisait :
1. L'Esprit n'était pas donné à tous.
Dieu revêtait de son esprit ceux qu'il appelait à un ministère spécial, tels que : Betsaléel, pour la construction du tabernacle, Ex. 31.3.
Othniel, Gédéon, Jephté, etc., pour être juges, Jug. 3.10 ; 6.34 ; 11.29.
David, pour qu'il fût roi, 1 Sam. 16.13.
Les prophètes, pour qu'ils écrivissent la Bible, 1 Pi. 1.10, 11
Mais il n'est jamais dit que chaque enfant d'Israël reçut personnellement le Saint-Esprit. Au contraire, l'Ancien Testament annonce que cette grâce ne sera accordée que sous la Nouvelle Alliance (voir paragraphe 3).
2. L'Esprit était donné temporairement, et pouvait être retiré.
L'Ancien Testament en cite plusieurs exemples :
Samson était sous l'action de l'Esprit dès Jug. 13.25, puis Dieu se retira de lui, Jug. 16.20.
Saül aussi avait été saisi par l'Esprit, qui, ensuite, se retira de lui, 1 S. 10.10 et 16.14.
Ezéchiel raconte que l'Eternel lui parla. « Dès qu'l m'eut adressé ces mots, l'Esprit entra en moi, et me fit tenir sur mes pieds », 2.2. La même scène se reproduit au chapitre suivant, et l'Esprit entre en lui de nouveau, 3.4. Il n'y était donc pas resté la première fois, et nous ne savons pas s'il le fit la seconde.
C'est pourquoi David, après sa chute, supplie Dieu de ne pas lui retirer son Esprit saint, Ps. 51.13. Une telle prière ne se trouverait pas dans le Nouveau Testament, puisque le Saint-Esprit, maintenant, demeure éternellement en nous, Jean 14.16, 17.
La caractère temporaire et même inattendu de la réception du Saint-Esprit dans l'Ancien Testament est encore souligné par l’expression fréquemment répétée : « L'Esprit de l'Eternel saisit… (un certain homme) ». Cela est dit, par exemple, de Samson, à trois reprises : devant le lion, à Askalon et à Léchi (Jug. 14.6, 19 ; 15. 14), comme si, dans l'intervalle, l'Esprit ne le possédait pas de la même manière. Voici d'autres exemples de la descente subite de l'Esprit :
1 S. 19.20, « L'Esprit de Dieu saisit les envoyés de Saül, et ils se mirent à prophétiser… »
1 Chr, 12.18, « Amasaï… fut revêtu de l'Esprit et dit… »
2 Chr. 20.14, « Alors l'Esprit de l'Eternel saisit, au milieu de l'assemblée, Jachaziel... et il dit… », etc.
3. L'œuvre de l'Esprit dans le cœur de l'homme était encore incomplète.
Christ n'était pas encore mort et ressuscité pour les pécheurs : l'Esprit ne pouvait donc les ressusciter avec lui. Il ne pouvait pas faire d'eux des membres du Corps de Christ, qui n'existait pas encore ; par conséquent, il ne pouvait ni les baptiser pour les y adjoindre, 1 Cor. 12.13, ni habiter éternellement en eux. Pour en faire son temple, l'Esprit devait trouver des cœurs purifiés du péché, Christ étant sans péché, a été le premier en qui l'Esprit ait fait sa demeure, et s'il habite maintenant en nous, c'est grâce au sang de l'Agneau qui nous lave de toutes nos iniquités. Mais l'œuvre expiatoire n'était pas encore accomplie pour les croyants de l'Ancienne Alliance. (En étudiant plus loin la régénération, le baptême, l’habitation et la sanctification par l'Esprit, nous comprendrons encore mieux à quel point est nouvelle l'œuvre qu'il accomplit depuis la Pentecôte).
C'est pourquoi il faut comprendre, dans leur juste sens, les expressions suivantes, lorsqu'elles s'appliquent à des hommes de l’Ancien Testament.
Nb. 27.18, « Josué… homme en qui réside l'Esprit. »
1 Pi. 1.11, « L'Esprit de Christ qui était en eux » (les prophètes).
Ex. 31.3, « Je l’ai rempli (Betsaléel) de l'Esprit de Dieu. »
Mi. 3.8, « Je suis rempli... de l'Esprit de l'Eternel. »
En effet, l'Esprit pouvait être en ces hommes et même les remplir momentanément (comme Elisabeth et Zacharie, Luc 1.41, 67), et cependant n’agir que dans le cadre de l’Ancienne Alliance.
C'est pourquoi, sans doute, les expressions ci-dessus sont exceptionnelles dans l'Ancien Testament. Le plus souvent, le texte déclare que l'Esprit fut non pas en quelqu'un mais sur quelqu'un :
Nb. 11.25, « L’Eternel... prit de l'Esprit qui était sur lui (Moïse), et le mit sur les soixante-dix anciens. »
Jug. 3.10; 11.29, L'Esprit de l'Eternel fut sur Othniel, sur Jephté, etc. […]
4. L'Esprit agissait sur l'ensemble du peuple d'Israël, mais ne l’avait pas constitué en un seul corps comme il le fera plus tard pour l'Eglise.
Aggée 2.5 nous révèle que l'Esprit était déjà en une mesure avec Israël : « Je reste fidèle à l'Alliance que j'ai faite avec vous... et mon Esprit est au milieu de vous ». Néhémie déclare : « Tu leur donnas ton bon Esprit pour les rendre sages. Tu leur donnas des avertissements par ton Esprit, par tes prophètes », 9.20, 30.
Esaïe, à son tour, s'exprime en ces termes : « Mais ils ont été rebelles, ils ont attristé son Esprit Saint ; et il est devenu leur ennemi, il a combattu contre eux. Alors son peuple se souvint des anciens jours de Moïse. Où est celui qui mettait au milieu d'eux son Esprit Saint ? Comme une bête qui descend de la vallée, l’Esprit de l'Eternel les a menés au repos », 63.10, 11, 14.
Ces indications n'ont rien qui doive nous surprendre. Nous avons déjà vu que même la vie physique ne saurait être créée ni entretenue sans le Saint-Esprit. Par conséquent, il n’est pas étonnant que, déjà dans l’Ancienne Alliance, l'Esprit ait exercé une certaine action sur le peuple élu. Dieu ne dit-il pas que tout est produit non par la puissance, ni par la force, mais par son Esprit ? Zach. 4.6. Il est néanmoins évident que l’action de l'Esprit sur l’ensemble du peuple d'Israël était encore incomplète, tout comme son œuvre dans le cœur des individus. Christ devra mourir, « afin de réunir en un seul corps les enfants de Dieu dispersés », Jn. 11.52, avant que le Saint-Esprit ne puisse être véritablement donné et constituer l'Eglise, qui deviendra collectivement le corps de Christ et l’habitation de Dieu en Esprit. Aussi les membres du peuple d'Israël n'étaient-ils pas tous agréables à Dieu, tandis que l'Eglise, Temple de l'Esprit, ne pourra être composée que d'individus vraiment régénérés.
5. Enfin, la souveraineté de l'Esprit nous est montrée très nettement par l’Ancien Testament.
« Le vent souffle où il veut. » L'Esprit agit comme il lui plaît, et se sert, non seulement des serviteurs de Dieu, mais aussi, parfois, de ses ennemis :
Nb. 24.2, « Balaam leva les yeux… Alors l'Esprit de Dieu fut sur lui. »
1 S. 19.20-23, « l'Esprit de Dieu saisit les envoyés de Saül (envoyés pour faire périr David), et ils se mirent à prophétiser… L'Esprit de Dieu fut aussi sur Saül (déjà rejeté de Dieu et venu en personne pour tuer David).
Il en est de même aujourd’hui. L'Esprit de Dieu peut tirer sa gloire de qui il veut et contraindre s’il le faut les hommes à servir ses desseins.
Le rôle du Saint-Esprit dans la Nouvelle Alliance,
tel qu’il est annoncé par l’Ancien Testament
S'il est vrai qu'avant la Pentecôte l’action du Saint-Esprit dans le cœur de l’homme est encore très incomplète, son rôle futur est cependant annoncé clairement par les prophètes :
1. Le Saint-Esprit sera répandu sur toute chair (Joël 2.28, 29) et sur toute la maison d'Israël (Es. 44.3 ; Ez. 39. 29, etc.).
Le don du Saint-Esprit sera donc lié à des promesses formelles et universelles, ainsi qu’à des conditions précises de foi et d'obéissance ; il ne sera plus réservé à des individus isolés d'une race privilégiée (voyez Act. 2.39 : la promesse est pour vous, pour vos enfants et pour ceux qui sont au loin…).
2. L'Esprit ainsi donné le sera pour toujours : « Voici mon alliance (future) avec eux, dit l'Eternel : Mon Esprit… et mes paroles… ne se retireront point de ta bouche, ni de la bouche des enfants de tes enfants, dit l'Eternel, dès maintenant et à jamais », Es. 59.21.
3. L'Esprit habitera dans le cœur de l’homme qu’il régénérera et sanctifiera.
Ez. 37.14, « Je mettrai mon Esprit en vous, et vous vivrez. »
36.26,27, « Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau... Je mettrai mon Esprit en vous, et je ferai que vous suiviez mes ordonnances. »
Jusque-là, Dieu avait daigné mettre sa présence dans un temple de pierre ; mais sous la Nouvelle Alliance, il la mettra dans le cœur des croyants, qui deviendront son temple, 1 Cor. 3.16 (l'Ancien Testament ne contient pas l'annonce de ce que fera l'Esprit dans le Corps de Christ, puisque le mystère de l'Eglise n'a été révélé qu'aux apôtres de Christ, Eph. 3.4, 5).
D'autre part, Dieu avait écrit sa loi sur des tables de pierre ; bientôt il mettra ses lois dans l'esprit et le cœur des hommes, par l'Esprit-Saint :
Jr. 31.33, « Voici l'alliance que je ferai… Je mettrai ma loi au-dedans d’eux, je l’écrirai dans leur cœur. »
Aussi Paul écrit-il : « Vous êtes manifestement une lettre de Christ, écrite... avec l'Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les cœurs », 2 Cor. 3.3. Alors, les hommes pourront, grâce à sa puissance, mettre en pratique la volonté de Dieu et connaître la sanctification, étant affranchis de la lettre (de la loi) qui tue, et transformés par l'Esprit qui vivifie, 2 Cor. 3.6.
Toutes ces promesses ne devaient trouver leur accomplissement qu'après l'achèvement de l'œuvre rédemptrice du Christ. Aussi longtemps que Jésus n'avait pas été crucifié, ressuscité et glorifié, l’Esprit ne pouvait être répandu pour accomplir toute son œuvre, Jn: 7.39 ; 16.7, etc.
4. L'Esprit reposera sur le Messie, médiateur de la Nouvelle Alliance.
La Nouvelle Alliance est appelée par Paul l'Alliance de l'Esprit, 2 Cor. 3.6. Il faut donc que son médiateur possède cet Esprit sans mesure :
« L'Esprit de l'Eternel reposera sur lui: Esprit de sagesse et d'intelligence, Esprit de conseil et de force, Esprit de connaissance et de crainte de l'Eternel… Voici mon serviteur... j'ai mis mon Esprit sur lui ; il annoncera la justice aux nations… L'Esprit du Seigneur, l'Eternel, est sur moi, car l'Eternel m'a oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux... » Es. 11.2 ; 42.1 et 61.1.
Conclusion
L’Ancien Testament parle déjà très clairement de l'Esprit et de son œuvre dans le passé, le présent et le futur, c'est-à-dire à la Création, dans l'Ancienne et dans la Nouvelle Alliances. L'Esprit donne la vie, produit des miracles, agit dans le cœur des hommes, les emploie comme ses instruments ; en un mot, rien ne se passe sans lui, et tout s'accomplit avec son aide. Une parole du Seigneur résume tout : « Ce n'est ni par la puissance, ni par la force, mais c'est par mon Esprit, dit l'Eternel des armées », Zach. 4.6.
René PACHE
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