LA MATURITÉ ET LA PERFECTION

 

LA MATURITÉ ET LA PERFECTION

 

« Et il n'y a point en toi de défaut. »

(Cantique des cantiques 4.7)

 

          Est-il possible que le Seigneur fasse un tel constat de notre vie morale et spirituelle ? Ce genre de verset n'aurait-il pas tendance à nous décourager, à nous écraser ? Ne serions-nous pas enclins à déclarer: « Je n'arriverai jamais à ce niveau, c'est trop me demander... » ?

          L'apôtre Paul a déclaré: « Ce n'est pas que j'aie déjà remporté le prix, ou que j'aie déjà atteint la perfection; mais je cours, pour tâcher de le saisir, puisque moi aussi j'ai été saisi par Jésus-Christ. Frères, je ne pense pas l'avoir saisi; mais je fais une chose: oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ. Nous tous donc qui sommes parfaits, ayons cette pensée; et si vous êtes en quelque point d'un autre avis, Dieu vous éclairera aussi là-dessus. » (Philippiens 3.12-15)

          N'y a-t-il pas une contradiction entre ces deux paroles: « ce n'est pas que j'aie déjà...atteint la perfection » (v.12), et « nous tous donc qui sommes parfaits... » (v.15) ? La perfection est-elle atteinte ou devons-nous y tendre ?

 

Les mots du texte original

 

          Au verset 15, quand l'apôtre écrit: « nous tous donc qui sommes parfaits... », le mot employé signifie « terminé, achevé, accompli, à qui rien ne manque, arrivé à point, parvenu à maturité, mûr, fait ».

          Cette parole de Paul évoque une œuvre accomplie, achevée, et qui n'est plus à faire. Le même mot se trouve en 1 Corinthiens 2.6: « Cependant, c'est une sagesse que nous prêchons parmi les parfaits »; dans Colossiens 1.28: « C'est lui [Christ] que nous annonçons, exhortant tout homme, et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de présenter à Dieu tout homme devenu parfait en Christ »; et dans Colossiens 4.12: « Epaphras, qui est des vôtres, vous salue: serviteur de Jésus-Christ, il ne cesse de combattre pour vous dans ses prières, afin que, parfaits et pleinement persuadés, vous persistiez dans une entière soumission à la volonté de Dieu. »

          Par contre, au verset 12, le verbe employé dans l'original signifie « accomplir, achever, réaliser, compléter, mener à terme heureusement ». Ce mot se retrouve dans le Nouveau Testament lorsqu'il est question, par exemple, d'accomplir la course, d'amener à la perfection. Le mot fait allusion à une œuvre en train de se faire.

          Nous allons voir qu'il n'y a pas de contradiction entre ces deux paroles de l'apôtre.

 

Être parfaits

 

          Et nous, de nous écrier immédiatement: « Je ne le suis pas, et je ne le serai jamais sur cette terre ! » Il semble bien qu'à Philippes, les croyants n'étaient pas parfaits non plus. Paul leur écrit: « Et je suis persuadé, je sais que je demeurerai et que je resterai avec vous tous, pour votre avancement et pour votre joie dans la foi... » (Philippiens 1.25); et encore: « Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l'humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes » (Philippiens 2.3); et encore: « J'exhorte Evodie et j'exhorte Syntyche à être d'un même sentiment dans le Seigneur. »(Philippiens 4.2)

 

          Il est indispensable de bien comprendre ce que Dieu nous enseigne ici. Il nous faut, tout d'abord, considérer l'œuvre de Christ pour nous et en nous. Sur la croix, Jésus a prononcé cette parole: « Tout est accompli ». Il n'y a donc rien à ajouter à son œuvre. Le salut qu'il a acquis pour nous est parfait. C'est ce que confirme l'Écriture: « C'est aussi pour cela qu'il peut sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur » (Hébreux 7.25); et encore: « Si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché. » (1 Jean 1.7) Notre part est de placer toute notre foi dans la grâce de Dieu en Jésus-Christ. Dieu nous voit en Jésus, son Fils bien-aimé, couverts de sa justice, et revêtus de lui. « Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu. » (Colossiens 3.3) L'apôtre Paul écrit: « J'ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. » (Galates 2.20) Cette glorieuse réalité spirituelle doit être saisie par la foi. « Et mon juste vivra par la foi. » (Hébreux 10.38) L'Écriture parle de « l'assemblée des premiers-nés inscrits dans les cieux, du juge qui est le Dieu de tous, des esprits des justes parvenus à la perfection. » (Hébreux 12.23)

 

          La foi dans cette œuvre de Christ engendre la joie. En Jésus-Christ, nous sommes délivrés de toute culpabilité. L'obsession de notre passé a été définitivement roulée loin de nous. Au lieu de nous lamenter sur nos imperfections, nous nous réjouissons en Jésus-Christ.

 

Vers la perfection

 

          La perfection est le devenir de tout croyant authentique.

 

          Nous abordons maintenant un point très important pour maintenir notre équilibre spirituel. L'œuvre de Christ a été parfaite pour nous, et nous nous cachons en lui et en son œuvre par la foi. Mais il ne s'agit pas d'y trouver un prétexte pour vivre avec négligence, et nous relâcher. « Frères, vous avez été appelés à la liberté, seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair. » (Galates 5.13) « Quoi donc ! Pécherions-nous, parce que nous sommes, non sous la loi, mais sous la grâce ? Loin de là. » (Romains 6.15) « Étant libres, sans faire de la liberté un voile qui couvre la méchanceté, mais agissant comme des serviteurs de Dieu. » (1 Pierre 2.16) Sinon, nous n'aurions pas compris l'œuvre accomplie par Christ sur la croix, et nous entacherions l'esprit de la grâce. Il n'y a pas de salut pour celui qui trouve dans la grâce un prétexte pour pécher allègrement.

 

          Nous marchons vers la perfection. Nous vivons en Jésus. Nous vivons de Jésus, comme le sarment vit de la vie du cep (Jean 15). Le chrétien est, à la fois, une pierre et une éponge. Comme pierre, il ne se laisse pas imprégner de l'esprit du monde au sein duquel il est plongé. Comme éponge, il se laisse envahir de la vie de Christ dans lequel il a été immergé. Laissons-nous pénétrer de la perfection de Christ, de ses sentiments, de sa nature divine. « Ainsi donc, laissons l'enseignement élémentaire sur le Christ pour nous élever à une perfection d'adulte, sans revenir sur les données fondamentales. » (Hébreux 6.1) « Le sentier du juste est comme la lumière resplendissante, dont l'éclat va croissant jusqu'au milieu du jour. » (Proverbes 4.18)

 

          Demeurons fermes dans l'équilibre divin. D'une part, nous nous réjouissons d'être parfaits, grâce à l'œuvre de Christ dans laquelle nous nous réfugions par la foi. D'autre part, nous faisons tous nos efforts pour vivre de Jésus à chaque instant. « Car nous sommes devenus participants de Christ, pourvu que nous retenions fermement jusqu'à la fin l'assurance que nous avions au commencement. » (Hébreux 3.14)

 

          C'est alors que le Bien-aimé dira à sa bien-aimée: « Il n'y a point en toi de défaut. » (Cantique des cantiques 4.7)

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Hanja RAMANANARIVO (jeudi, 16 mai 2019 16:36)

    Gloire à Dieu pour ce message ! l'exemple de la pierre qui ne se laisse pas imprégner de l'esprit du monde et de l'éponge qui se laisse imprégner, envahir, par la vie de Christ , par sa perfection et de sa nature divine, est excellent ! Toujours Seigneur, mets en moi cette soif de te ressembler. Que ta divine nature réflète sur ma personne. Que ta lumière ne soit jamais obscurcie par mon entêtement. Au nom de Jésus AMEN !