MARCHER AVEC DIEU DANS L’ILLUMINATION
« Je ferai marcher les aveugles sur un chemin qu'ils ne connaissent pas,
je les conduirai par des sentiers qu'ils ignorent; je changerai devant eux
les ténèbres en lumière, et les endroits tortueux en plaine: voilà ce que
je ferai, et je ne les abandonnerai point. »
(Esaïe 42.16)
L’histoire des aveugles (Jean 9.18-25) guéris par Jésus est accréditée par toutes les transformations comptées à son actif.
Les aveugles. Nous sommes tous frappés de cécité spirituelle. Nous devons tous passer par la salle d’opération afin que le divin chirurgien nous enlève la cataracte.
Nous sommes aveugles sur Dieu, qu’une illusion dangereuse nous fait d’emblée considérer à travers la métaphysique ou la philosophie. Notre tendance naturelle au déisme ou au panthéisme nous fait trop souvent oublier la révélation du Dieu incarné dont nos cœurs doivent être l’habitation.
Nous sommes aveugles sur nous-mêmes, en nous considérant tantôt meilleurs, tantôt pires suivant les points de comparaisons.
Nous sommes aveugles sur la vie, l’ensemble des jours qui se dévident et dont nous croyons pouvoir disposer à notre gré ; aveugles sur la mort que nous considérons à tort comme la plus grande catastrophe et le pire des malheurs ; aveugles sur les notions, les événements, les éventualités dont nos existences sont composées.
Les yeux ouverts. La plupart des hommes ont les yeux ouverts sur les choses visibles, palpables, intéressantes, au sens le plus matériel du terme. Et tous leurs efforts sont dirigés vers l’acquisition du plus grand nombre de biens possible. De là au matérialisme, il n’y a qu’un pas à franchir, et ce pas conduit à la recherche de la jouissance, du plaisir des sens...mort de l’âme.
Cette marche se produit jusqu’au jour où l’homme apprend qu’au-dessus des choses visibles, matérielles et terrestres, il y a les invisibles, spirituelles et célestes.
Mais d’où viendra cette révélation ? De Jésus-Christ. « Mais, comme il est écrit, ce sont des choses que l’œil n'a point vues, que l'oreille n'a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l'homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment. » (1 Corinthiens 2.9)
Alors, une révision s’impose. Un bouleversement s’accomplit dans notre entendement. Les mots ont une toute autre valeur. Dieu n’est plus un éon de la philosophie, mais le Père révélé par Jésus-Christ qui pardonne et relève. La vie n’est pas simplement une succession de jours, mais un bien à faire valoir, un capital à exploiter, pour celui qui l’a prêté. La mort n’est plus la reine des épouvantements, mais la libératrice du corps, la porte par où l’on s’introduit dans la « maison du Père ».
Un chemin inconnu jusqu’ici. Désormais, le chemin à parcourir est celui du renoncement : « Ainsi donc, quiconque d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il possède ne peut être mon disciple. » (Luc 14.33), qui permet à l’homme de se retrouver grandi à travers l’humiliation librement consentie ; purifié à travers les épreuves de la vie qu’il considère comme des moyens de perfectionnement.
C’est aussi le chemin de la libération : « Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres. » (Jean 8.36) De lui-même, de ses préjugés, de ses idées préconçues, de ses erreurs de jugement ou de perspective, de ses péchés ; l’homme avait besoin d’être libéré. Le chemin tracé par Dieu le fait passer par cet affranchissement, seul bien véritable ici-bas.
C’est encore le chemin de la consécration : « Avant que je t'eusse formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais, et avant que tu fusses sorti de son sein, je t'avais consacré, je t'avais établi prophète des nations. » (Jérémie 1.5) Dieu qui a tout donné a le droit de tout reprendre. Le cœur de l’homme souffrira toujours de son absence.
C’est enfin le chemin de l’illumination. La lumière de la vie a été promise par Jésus à celui qui le suivrait désormais pas à pas. « Jésus leur parla de nouveau, et dit: « Je suis la lumière du monde; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. » (Jean 8.12)
Désormais la marche. Un pas après l’autre, sans chercher à voir au loin, sans précipitation, mais aussi sans lenteur, voilà la nécessité journalière.
La marche par la foi : « C'est par la foi qu'Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu'il devait recevoir en héritage, et qu'il partit sans savoir où il allait » (Hébreux 11.8), en consentant à la perspective de l’horizon fermé, parce que Dieu sait et voit mieux que l’homme dont le rôle est d’obéir.
C’est donc aussi la marche de l’obéissance aux événements derrière lesquels Dieu se tient : « Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, parce que tu as obéi à ma voix » (Genèse 22.18) ; aux épreuves dont aucune ne fond sur nous fortuitement, Dieu ne permettant jamais que rien ne nous survienne sans son consentement.
La marche de progrès en progrès : « Nous devons à votre sujet, frères, rendre continuellement grâces à Dieu, comme cela est juste, parce que votre foi fait de grands progrès, et que la charité de chacun de vous tous à l'égard des autres augmente de plus en plus » (2 Thessaloniciens 1.3), dans une ascension continue avec le seul guide infaillible, parce qu’il a tracé le chemin avant de nous y engager.
Posons nos pieds dans l’empreinte de ses pas…
Marcel ARNAL
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